Vers une alliance trinationale autour du Lockheed-Martin F-35A Lightning II.

On les appelle les 80th Squadrons ; ils appartiennent à la Royal Air Force et à la Royal Australian Air Force. À la mi-avril ils ont choisi Eglin AFB en Floride pour accueillir leur structure commune de partage des données autour du chasseur furtif Lockheed-Martin F-35A Lightning II. Actuellement binational ce partenariat est appelé à devenir trinational à l’été prochain avec l’arrivée de l’Aviation Royale Canadienne. C’est en effet en 2026 que celle-ci doit recevoir ses premiers CF-35.

Cette mi-avril 2024 a donc vu la réactivation du N°80 Squadron de la RAF et du N°80 Squadron de la RAAF. Ils étaient jusque là en sommeil depuis respectivement septembre 1969 et juillet 1946. Dans les deux cas ça faisait pas mal d’années donc. Leur rôle premier est d’assurer la gestion du centre de données de missions F-35. Cette mutualisation des informations entre aviations australiennes et britanniques permettra d’accroitre la détection, l’identification, et la localisation des menaces à l’encontre des avions de combat de 5e génération.

La prochaine étape doit avoir lieu à l’été 2024. L’Aviation Royale Canadienne va intégrer ce programme afin de le transformer en ce que l’on appelle déjà l’Australia, Canadia and United Kingdom Reprogramming Laboratory. Les trois pays vont donc s’unir afin de garantir une meilleure sécurité pour leurs avions et bien évidemment leurs pilotes. Australiens et Canadiens ont cela en commun d’habiter des territoires toujours rattachés, de manière assez symbolique, à la couronne d’Angleterre. La preuve, Charles III est toujours leur monarque. Ils ont aussi une langue commune, l’anglais, et une culture commune également avec le Royaume-Uni. On pourrait donc penser que c’est du gagnant gagnant pour les trois parties. Sauf qu’ils ne sont pas les seuls dans l’affaire.

En effet l’Australia, Canadia and United Kingdom Reprogramming Laboratory est sis en Floride. Ce qui implique que les États-Unis aussi auront accès aux informations recueillies à partir des avions des trois pays. L’Amérique, pas l’US Air Force. Celle-ci pourra donc consulter ces données sans avoir la moindre obligation de communiquer les siennes.

Photo © Royal Australian Air Force.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

15 réponses

  1. Le programme F35 est depuis le début un marché (hyper) captif. Les clients et futurs acquéreurs en sont parfaitement conscients. Les USA gardent bien sûr une main mise totale sur ce programme militaire et mais surtout ils peuvent contrôler techniquement, militairement et politiquement l’utilisation de cet avion de 5ème génération.
    La contrainte est très forte tant en terme opérationnel qu’en terme de maintenance…. et pourtant cet avion accumule les réussites commerciales.
    Dassault Aviation l’a bien compris, et avait proposé, à une époque pas si lointaine (!), à l’Armée de l’Air helvétique une possibilité d’utilisation opérationnelle bien moins contraignante pour leur futur Rafale. Cela n’avait manifestement pas suffit à emporter le morceau.

  2. Je suis tellement déçue que les Canadiens aient préféré le F-35 au Rafale mais c’est ça quand on est aux ordres des USA. Le Rafale les aurait exclu du Norad.

    1. Les canadiens ont choisi simplement un avion plus moderne et plus récent, le Rafale est lui excellent mais ne possède pas de furtivité (sauf si on joue avec les mots …comme certains geeks français aiment faire) et date des années …80 !!!

      Donc pourquoi acheter un avion excellent mais qui sera déclassé bientôt, alors que l’on peut avoir un avion récent et, répondant à l’élément de furtivité sur lequel d’autres nations actuellement travaillent ! Il n’y aura pas de Rafale furtif celui qui fera ce job et le remplacera c’est le SCAF dans 20 ou 25 ans …pas avant.

      C’est surtout cela la raison du choix de l’ARC. Personne ne leur met un fusil dans le dos pour choisir.

      1. Salut Will,
        Je fais partie des  » Geeks  » français qui ne prennent pas pour argent comptant toute la propagande du complexe politico-militaro-industriel américain sur les qualités, notamment furtives du célèbre F35, qui au demeurant n’est toujours pas au point, et traînent encore quelques casseroles…..Ce sont les militaires et les autorités américaines qui le disent ouvertement !
        Alors oui, le F35 comme le F22, adoptent un concept de furtivité que les américains maitrisent, mais ce n’est pas le seul , et c’est là qu’intervient notamment le RAFALE avec son performant système SPECTRA  » Système de Protection et d’Evitemment des Conduites de Tir du RAfale. En fait, ce n’est pas parce que les F35 et F22 sont soi-disant « furtifs » qu’ils ne sont pas détectables….!
        A ce titre, je te conseille un très bon article de vulgarisation sur les concepts de la furtivité et autres radars passifs (https://air-cosmos.com/article/de-la-discretion-du-rafale-a-la-furtivite-du-f-22-analyse-des-concepts-de-furtivite-face-aux-radars-62087) qui te permettront de relativiser, et plus encore dans les prochaines années, les qualités furtives du F35.
        Pour le reste, je comprends tout à fait le choix du F35 par le Canada, somme toute très logique, au sein d’un NORAD dominé par les USA et un F35, qui en deviendra l’épine dorsale
        Aéronautiquement,

    2. Il faut rappeler que le Canada était (et est toujours) un des pays partenaires du projet JSF dès les phases initiales de conception de ce qui allait devenir le F-35. Après une longue période d’hésitation dû aux problèmes de jeunesse du F-35, le Canada est simplement revenu à ce qui était initialement prévu. Ce retard a eu comme avantage que les F-35 qui seront livrés au Canada seront du Block 4 avec une capacité accru d’emport de missiles ou de bombes en mode furtif. Et oui, l’interopérabilité des intercepteurs du NORAD est un incontournable pour son efficacité. Dire que le Canada est aux ordres des USA est une grossière caricature basée sur des préjugés. Par exemple, le Canada a refusé de s’impliquer dans la Guerre du Vietnam et même accueilli sur son territoire des milliers d’objecteurs de conscience et déserteurs américains. Le Canada a également refusé de participer à l’invasion de l’Irak, enrageant de nouveau l’Oncle Sam. Moi aussi j’aurais bien aimé voir des Rafales ornés de la cocarde unifoliée, mais le choix du F-35 s’imposait de lui même… comme c’est le cas pour plusieurs pays européens ayant également opté pour cet avion.

        1. Six missiles ou bombes plutôt que quatre. Je ne sais trop comment, mais c’est un sacré avantage !

  3. Bonjour,

    « permettra d’accroitre la détection, l’identification, et la localisation des menaces à l’encontre des avions de combat de 5e génération. »
    « Les trois pays vont donc s’unir afin de garantir une meilleure sécurité pour leurs avions et bien évidemment leurs pilotes »

    Concrètement cela veut dire quoi ?
    De quelles menaces parlent on pour les avions et pilotes ?
    Ce sont des RTEX qui sont mis en commun, ou parle-t-on de sécurité physique ?

    Bref merci d’éclairer les néophytes.

  4. Que les utilisateurs du F35 restent entre-eux. Ils se mordrons bien vite les doigts d’avoir fait confiance a Lockheed. Surtout avec cette triple alliance on voit aujourd’hui ou sont nos ennemis : à l’OTAN. De Gaule avait raison.

    1. De Gaule n’a jamais dit ça. C’est grâce aux pays de l’OTAN (USA,GB,Canada entre autres) qu’aujourd’hui tu peux ecrire tes stupidités .

    2. Je ne suis pas fan du F35 et surtout des méthodes anglo-saxonnes pour torpiller les concurrents sur certains marchés… néanmoins je préfère 1000 fois nos alliés de l’OTAN à des régimes dictatoriaux belliqueux comme ceux de poutler1er, la Corée du Nord , l’Iran ou la chine…

  5. Bonjour Arnaud, Staff et passionnés.
    Concernant le F-35, les esprits s’échauffent, notamment ceux des partisans du Rafale.
    L’esprit des partisans du Typhoon s’échauffe, peut-être parce que les quatre nations participant au programme ont acheté (ou vont acheter) le F-35.
    Les partisans du F-35 sont les moins agités de tous. C’est peut-être parce que le Lockheed-Martin F-35A Lightning II furtif domine les marchés.
    Le programme F-35 est un programme américain auquel certains autres alliés fiables ont été autorisés à participer à des degrés divers. Mais les États-Unis d’Amérique sont l’acteur principal et contrôlent tout.
    Le programme Eurofighter Typhoon est un programme multinational, mais dirigé par les Britanniques ( rappelez-vous le BAe EAP ), dans lequel les quatre partenaires partagent toutes les technologies.
    Le programme Rafale est un programme français dont l’industrie française garde jalousement les technologies. C’est pourquoi la France a quitté le programme européen d’avions de combat en 1981. En agissant seule, la France a favorisé sa propre industrie et évité le contrôle étranger en matière d’exportations.
    Ce sont tous des choix légitimes. Tout comme le choix de chaque état d’acheter les armes qu’il juge opportun est légitime.
    Acheter un avion de combat n’est pas comme acheter une petite voiture. Elle survient à la suite d’évaluations économiques, militaires, industrielles et politiques complexes. Ceux qui achètent le F-35 le font parce qu’ils estiment qu’il est globalement plus adapté à leurs besoins.
    La Grèce a acheté le Rafale. Un excellent avion, certes, mais il y a aussi la volonté d’entretenir d’excellentes relations avec la France avec une fonction anti-turque.
    La Finlande a acheté le F-35. Un excellent avion, certes, mais il y a aussi une volonté de renforcer les relations avec les États-Unis d’Amérique, comme en témoigne l’adhésion à la N.A.T.O .
    Les États qui se sont associés au développement n’auraient pas pu, individuellement ou en association, créer eux-mêmes un avion de cinquième génération. Le F-35 était le choix le plus logique sur le plan industriel et militaire.
    L’Italie a toujours acheté des avions américains et le choix du F-35 était naturel, compte tenu également des implications industrielles et technologiques. La Grande-Bretagne entretient des relations privilégiées avec les États-Unis d’Amérique, qui remontent à l’époque du président James Monroe.
    Ce qui ne change rien au fait que les deux États se sont unis dans le programme anglo-italien « Tempest » qui a ensuite évolué vers le Global Combat Air Program avec l’entrée du Japon. Un autre client du F-35.
    Cependant, le GCAP, même avec un partage industriel et technologique total, sera inévitablement dirigé par les Britanniques, comme le programme Eurofighter Typhoon avant lui et le programme Panavia Tornado avant lui. Nous avons besoin de quelqu’un qui conduit et les expériences antérieures nous donnent de l’espoir.
    Le fait que les Italiens et les Japonais, qui peuvent encore apporter une grande contribution, aient accepté cette situation signifie que le programme avance rapidement. Et de toute façon, plus personne ne sera admis au programme…. pas même les riches Saoudiens….
    Le programme Système de Combat Aérien du Futur entre la France et l’Allemagne, suivi par l’Espagne et peut-être la Belgique, est en difficulté en raison de différends entre les deux principaux partenaires. Et pourtant, l’avenir ne peut certainement pas être un Rafale F5 ou F6…
    Il est significatif que les États-Unis d’Amérique n’aient recherché la collaboration de personne pour les programmes Next Generation Air Dominance et aux F/A-XX.
    Désolé si j’ai été long.
    Traduit avec Google.

    1. Bonjour Arnaud, Staff et passionnés.
      Le F-35 est inutile.
      Les F-16 MLU suffiront à transformer les avions ex soviétiques en épave fumante. Je suis désolé pour les pilotes de la force aérienne ex soviétique.
      Je souhaite à l’Ukraine une paix victorieuse.
      Traduit avec Google.

  6. Pourquoi ne pas en donner à l’Ukraine ? Ils en ont bien besoin, les malheureux.
    Parce que ça coûte trop cher à la pièce ?
    Où parce que, une fois de plus, le mythe de l’invincibilité des armes de l’Ouest risque d’en prendre un coup ?

    1. En attendant les « armes de l’ouest » sont plus efficaces que celles de la Russie. On reparle des Ka-52, Su-30, et Su-35 engagés contre l’Ukraine ?

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