Finalement après une météo maussade jeudi, c’est sous le soleil radieux du vendredi 14 juin 2013 à 10h00 précise que l’A350 a quitté la piste de Toulouse-Blagnac.
Je ne peux pas malheureusement pas vous parler des préparatifs du vol, à cause du série de galères (arrêt de la ligne de métro A, bus bondé et portes qui ne se ferment pas, etc…). Finalement au moment où nous sommes arrivés sur le parking, l’avion de poursuite, un Aérospatiale SN-601 Corvette servant aux prises de vue, vole déjà en parallèle de la piste à une dizaine de mètres au-dessus du tarmac. Le nouvel oiseau blanc à la dérive bleu d’Airbus venait d’atteindre sa vitesse de rotation. Le temps de se précipiter sur les grilles, le nez court et pointu s’éleva, puis dans un doux mugissement se fit entendre. Les deux réacteurs Trent XWB viennent d’arracher l’avion au sol et avec un angle d’incidence impressionnant. Puis il se jeta dans un des rares nuages présent. À peine le temps de souligner la ponctualité d’Airbus qu’il revient faire un passage derrière l’aéroport toujours accompagner de sa fidèle Corvette.
Durant le vol, différents tests ont été menés, notamment la rentrée du train d’atterrissage, et des mesures sonores à l’intérieur de la cabine. Après ses quatre heures de vol et de tests, il fait d’abord un passage bas au-dessus de l’aéroport et de la ville avant de se poser. Il va falloir environ cinq jours pour disséquer seconde par seconde ce vol. Si tout est normal, il devrait partir pour le Bourget en fin de semaine pour un passage là aussi très attendu.
Les équipes d’Airbus peuvent cocher avec fierté la case « premier vol » après bientôt 7 années de développement. Mais le hall d’assemblage des A350 XWB de série en construction (en arrière plan sur la photo ci-contre) rappelle que le boulot est loin d’être fini. Ce magnifique coup de pub à trois jours de l’ouverture du salon du Bourget devrait faire grimper les commandes qui s’élèvent déjà à 613 appareils. Mais avant de livrer le premier exemplaire, Airbus s’achemine vers 13 à 15 mois d’essais en vol pour une mise en service par Qatar Airways fin 2014.
Pour cela, MSN-1 (le joli nom du héros du jour) ne sera pas seul. En effet, les Beluga multiplient les rotations à travers l’Europe pour transporter les pièces nécessaires aux futurs prototypes qui auront chacun un rôle spécifique.
- Le MSN5000 qui servait au test de résistance de la structure a déjà été détruit comme c’était prévu.
- Le MSN-1 devrait continuer à ouvrir le domaine de vol en frôlant les limites en matière de vitesse, de vibration et d’altitude. Il testera aussi les commandes de vol et le réacteur.
- Le MSN-3 devrait bientôt le rejoindre et fera un petit tour du monde pour tester les performances, notamment en milieu extrême comme le décollage et le vol à haute altitude, en condition givrante, et en condition tropicale. S’il suit le trajet de l’A380, ces tests devrait se faire respectivement dans les Andes, en Alaska, aux Emirats Arabes Unis, et aux Antilles.
- Le MSN2 (qui devrait voler après le MSN3) aura une cabine aménagée et devrait servir pour tester les différentes configurations, l’évacuation et probablement la présentation aux compagnies.
- Le MSN-4 testera l’avionique et le bruit extérieur.
- Le MSN-5 devrait être identique aux avions de série avec une cabine aménagée. Il servira à tester la compatibilité avec les aéroports (embarquement des passagers, remplissage de la soute et des réservoirs) et à vérifier la distance franchissable en conditions de production.
- Le MSN-6 devrait être le premier avion livre à Qatar Airways fin 2014.
Le début d’une grande aventure pour un appareil que l’on verra sur les aéroports pendant les 40 prochaines années.
(c) Photos : Alexandre Perfetti, P. Masclet
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