La 64ème édition du Spectacle aérien international de Bagotville (SAIB), qui s’est déroulé les 24 et 25 juin 2017, soulignait trois anniversaires particuliers: le 75ème de l’Escadron 425 Alouettes, le 75ème de la BFC Bagotville et le 150ème de la Confédération canadienne. Je n’allais pas manquer si belle occasion, d’autant que je n’avais pas remis les pieds à Bagotville depuis les années 1970, soit l’époque où mon père était affecté à cette base de l’Aviation royale canadienne (ARC).
Présenté pour la première fois en 1953, ce rendez-vous aérien s’est bâti une solide réputation au fil des ans. Se déroulant à toutes les années impaires, le SAIB est aujourd’hui le plus imposant spectacle aérien militaire au Canada. C’est une occasion unique d’échanger avec les hommes et les femmes qui portent l’uniforme, fort heureux de partager leur passion. On peut aussi voir de près et même entrer à l’intérieur d’avions et d’hélicoptères militaires en exposition statique. Comme à chaque édition du SAIB, les aéronefs de l’ARC et des forces aériennes des États-Unis dominaient le tarmac, mais j’ai pu y admirer quelques appareils de conception européenne. Malgré une météo plutôt grise ce 24 juin, j’ai fort apprécié la qualité de l’organisation et la variété des aéronefs présents. La foule clairsemée dû aux nuages menaçants avait au moins l’avantage de permettre d’approcher plus facilement les aéronefs et de discuter avec leurs gardiens.
Je vous fais grâce de la liste exhaustive des aéronefs présents à cette occasion (les intéressés peuvent consulter le programme de l’évènement). Voici plutôt mes coups de cœur en commençant avec les expositions statiques offrant un diversité d’aéronefs allant des plus petits avions de formation, jusqu’aux énormes poids lourds de transport tactique, en passant par les chasseurs.
Deux McDonnell-Douglas CF-188 Hornet de l’ARC, l’un aux couleurs de l’Escadron 425 Alouettes et l’autre arborant le Porc-Épic de l’Escadron 433 furent évidemment les vedettes locales incontournables.
Semblant prêt à nous dévorer vivants, le Canadair T-33 Mk 3 «Mako Shark», de l’organisme Waterloo Warbirds, n’effrayait pourtant personne. Bien au contraire, c’était le plus populaire auprès des enfants de 7 à 77 ans.
Ne pouvant les approcher de trop près pour des raisons de sécurité, ce sont toutefois deux appareils Lockheed Martin F-22 Raptor qui ont rapidement attiré mon attention. J’avais bien hâte aux démonstrations aériennes se déroulant plus tard dans la journée pour voir évoluer ce rapace mystérieux.
Commun en Europe, mais plutôt rare en Amérique, deux élégants Dassault-Breguet/Dornier Alpha Jet aux couleurs de l’entreprise Top Aces détonnait parmi les appareils nord-américains.
Comme vous le savez, j’ai toutefois un faible pour les «bons vieux avions» à hélice. Comment ne pas être subjugué par l’arrivée en vol d’un magnifique Chance Vought Corsair et pouvoir ensuite toucher cette légende ? Propriété de l’organisme Ailes d’époque du Canada, la puissance brute qui se dégage de ce vétéran de la Deuxième guerre mondiale impressionne toujours !
Dans un répertoire totalement différent, le sympathique Cessna 305A Bird Dog des Cadets de l’ARC. Les jeunes Cadets de l’air présents affichaient toute leur fierté et leur passion pour l’aviation. Cette présence rappelle aussi que la BFC Bagotville est le théâtre à chaque été d’un important camp de formation des Cadets de l’air. Aussi un CT-156 Harvard II à la livrée anachronique du Programme d’entraînement aérien du Commonwealth a également attiré mon attention.
Parmi les quelques avions civils d’utilité publique exposés, le toujours impressionnant et voyant Bombardier CL-415, aux couleurs du Service aérien du Gouvernement du Québec, valait bien un petit détour pour visiter son intérieur.
Dans le coin des géants, divers gros porteurs aux silhouettes grises m’attendaient aussi. Mais où pouvez-vous dans la même journée embarquer à bord d’un CC-130 Hercules, d’un Globemaster III et d’un A-400M Atlas pour comparer de visu leur capacité d’emport ? Je vous donne dans le mille, à Bagotville ! J’ai évidemment pressé le pas vers un rare visiteur d’outre-Atlantique, soit un magnifique appareil Atlas de la Luftwaffe qui semblait tout droit sorti de l’usine. C’était mon premier contact avec ce nouveau venu dans une catégorie d’avions dominée jusque-là par les appareils russes et américains.
Lors de ce rendez-vous, les amateurs de voilure tournante n’étaient pas en reste puisqu’une gamme intéressante d’appareils s’offraient à nous, en passant du poids lourd CH-147 Chinook jusqu’aux plus légers CH-146 Griffon en tenue de camouflage, mais aussi arborant la voyante livrée des appareils de sauvetage de l’Escadron 439 Tigres basé à Bagotville.
Deux aéronefs de lutte anti-sous-marine symbolisaient le passé et le futur des hélicoptères embarqués sur les navires de la Marine royale canadienne, soit le vénérable CH-124 Sea King et la recrue CH-148 Cyclone que je pouvais observer de près pour une première fois. Enfin, je n’allais pas manquer d’aller voir le nouveau venu au sein de la Garde côtière canadienne, soit le Bell 429 fabriqué à Mirabel au Québec.
En milieu de journée, place au spectacle ! Le tout a débuté avec la patrouille de démonstration de l’ARC, soit les Snowbirds avec leurs appareils Canadair CT-114 Tutor à la bouille sympathique et leurs spectaculaires arabesques aériens.
Trois avions de chasse ont par la suite démontré à tour de rôle leur manœuvrabilité. La puissance brute et l’agilité affiché par un F18A Super Hornet de l’US Navy furent impressionnantes, mais le pilote du CF-188 Hornet aux couleurs du le 150ème de la Confédération canadienne a démontré une habilité supérieure à son collègue américain.
Le soleil enfin revenu, le clou du spectacle fut toutefois le F-22 Raptor qui effectuait des manœuvres pas possibles avec grande aisance ! Aussi, lors d’un passage rapide, il nous a fait grâce d’un beau cône de condensation.
Mais l’avion qui a ravi mon cœur durant cette journée, c’est l’élégant North American P-51 Mustang magnifiquement restauré et entretenu par les Ailes d’époque du Canada. Je considère le Mustang comme le plus beau chasseur de tous les temps. Quelle joie de le voir s’élancer avec aisance dans le ciel et d’entendre le son harmonieux de son puissant moteur Merlin ! Occasion assez unique, un vol en formation du Mustang avec le Raptor a clos le spectacle tout en beauté !
Les grands absents de ce rendez-vous furent le Lockheed Martin F-35 Lightning II et le Dassault Rafale, pourtant les principaux prétendants à la succession des CF-188 Hornet de l’ARC. Seul un kiosque de promotion de l’Eurofighter Typhoon affichait un certain intérêt pour ce lucratif contrat à venir. Qui sait, ces avions seront peut-être présents lors de la prochaine édition du SAIB en 2019 ?
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