Chaque printemps ramène ses spectaculaires voiliers d’oies des neiges et de bernaches du Canada survolant le ciel de Québec lors de leur migration vers le grand nord. C’est aussi la saison des «pélicans» jaunes et rouges qui sortent de leur longue hibernation passée à l’aéroport de Québec. J’ai déjà partagé avec vous des reportages sur quelques aéroports insolites où j’étais de passage lors de mes déplacements au Canada: Billy Bishop à Toronto, Vancouver Harbour, Yellowknife, Iqaluit et Saint John’s à Terre-Neuve. Aujourd’hui, c’est au tour de celui desservant ma ville d’adoption.
Destination touristique avec sa vieille ville fortifiée et son fameux Château Frontenac, siège de l’Assemblée nationale et du Gouvernement du Québec, ville universitaire et portuaire, la capitale du Québec fut jadis celle de la Nouvelle-France. L’histoire de cette ville, l’une des plus anciennes d’Amérique, fut d’abord marquée par la construction navale et le transport maritime grâce au fleuve Saint-Laurent, trait d’union entre l’Atlantique et le cœur du continent. Évidemment plus récent, le début du transport aérien à Québec remonte à 1928 lorsque l’entreprise Canadian Trans Continental Airways établit le premier aérodrome dans la campagne bordant l’ouest de la ville. Situé aux abords de l’emplacement actuel du Centre hospitalier universitaire Laval, l’aérodrome du Bois-Gomin fut initialement utilisé pour des liaisons aéropostales entre Montréal, Québec, Rimouski et la Côte-Nord. Dans ce qui est maintenant un quartier résidentiel de l’arrondissement de Sainte-Foy, la rue Roméo-Vachon et un petit parc municipal du même nom témoignent de l’existence du vieil aérodrome fréquenté par ce pionner de l’aviation canadienne.
Avec le déclenchement de la Deuxième guerre mondiale, et le déploiement du Programme d’entraînement aérien du Commonwealth, un tout nouvel aérodrome est construit plus au nord, sur le plateau de l’Ancienne-Lorette. L’Elementary Flying Training School No.22, doté d’appareils Fleet Finch, y forma des élèves pilotes à compter de 1941. Les opérateurs radio et navigateurs de l’Air Observation School No.8 recevront leur formation à bord de bimoteurs Avro Anson. À la fin du conflit, ces installations militaires sont cédées et deviennent l’aéroport civil de Québec.
La compagnie Canadian Pacific Airlines, s’en servit durant les années d’après-guerre pour relier la capitale aux villes de Montréal, Mont-Joli et Sept-Îles. En 1955, débute la construction de la première aérogare moderne. Trans-Canada Airlines et Québecair y effectuent leurs premières liaisons en décembre 1957. Le service par avions à réaction y débute en 1964 et, en 1976, les premiers vols à destination de l’Europe. Bénéficiant d’un trafic aérien en hausse constante, l’aéroport reçoit le statut d’Aéroport international en 1993, et est renommé Aéroport international Jean-Lesage en l’honneur du 19ème premier ministre du Québec et qui fut l’un des principaux instigateurs de la Révolution tranquille. Pour célébrer le 400ème anniversaire de la ville de Québec, une toute nouvelle aérogare y est inaugurée en 2008.
Deuxième aéroport en importance au Québec, après l’Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, l’achalandage n’a cessé de croître à un rythme rapide au cours des dernières années, reflétant le dynamisme économique de la Communauté métropolitaine de Québec qui compte aujourd’hui plus de 752 000 habitants. D’ailleurs, des travaux majeurs sont en cours pour doubler la superficie actuelle de l’aéroport d’ici le printemps 2018.
Malgré cette croissance visant à desservir davantage d’avions de ligne, l’aéroport de Québec est sans doute l’un des rares où l’on peut à la fois observer des Airbus et Boeing côtoyer tant les jets régionaux Bombardier CRJ et Embraer ERJ, qu’une myriade de turbopropulseurs Dash 8 ainsi que divers avions militaires et privés. Plaque tournante du transport régional vers les régions éloignées de la Gaspésie, de la Côte-Nord, du Labrador, de la Jamésie et du Nunavik, les Dash 8 aux couleurs de diverses entreprises desservent notamment les petites communautés autochtones ainsi que les vastes projets hydroélectriques et miniers du nord.
Le Service aérien du Gouvernement du Québec, qui gère notamment la flotte québécoise de Canadair CL-215 et Bombardier CL-415, ou Pélicans comme se plaisent à les surnommer nos cousins français, a également ses installations à l’aéroport Jean-Lesage. De gros porteurs militaires Super Hercules et Globemaster de l’Aviation royale canadienne se posent également à l’aéroport de Québec afin de desservir le Royal 22e Régiment de l’armée canadienne établi non loin à la base militaire de Valcartier. Ajoutez à cela l’ouverture, en 2012, d’un héliport et chaque visite à l’aéroport de Québec est un plaisir pour les amateurs d’aéronefs. D’ailleurs, l’héliport offre des vols touristiques pour admirer la ville et ses environs du haut des airs.
Malgré ses airs modernes, l’aéroport de Québec est donc insolite dans la diversité des aéronefs, ainsi que de la clientèle, que l’on peut y croiser. Quant aux Pélicans jaunes et rouges, ils se dispersent lentement cette année vers leurs nids secondaires dans les diverses régions forestières du Québec où la saison des feux de forêt tarde à venir dû à un printemps pluvieux et froid.
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