Surnommée «police montée», «mounties» ou «red coats», les policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) / Royal Canadian Mounted Police (RCMP) est l’un des symboles du Canada, particulièrement lorsque ses membres portent le fameux uniforme rouge de parade. Sauf pour l’Ontario et le Québec dotés de leur propre corps de police et où elle est conséquemment moins présente, la GRC agit à la fois comme police fédérale, provinciale, et parfois même municipale dans le reste du Canada et couvre donc un vaste territoire.
Les spectacles équestres du Carrousel de la Gendarmerie royale du Canada, permettent de célébrer le passé glorieux de ce corps policier dont les origines remontent à 1873. Le cheval, le canot et le traineau à chiens initialement utilisés ont graduellement fait place à des moyens de déplacement modernes, dont des aéronefs.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la GRC proposa au gouvernement canadien, sans succès, la constitution d’un service aérien doté d’avions militaires en surplus. Face à la contrebande croissante d’alcool durant la prohibition aux États-Unis dans les années 1920 et 1930, la GRC s’associa à l’Aviation Royale Canadienne (ARC) pour couper l’approvisionnement illicite du marché américain provenant notamment des îles françaises Saint-Pierre-et-Miquelon. Avec des équipages mixtes de policiers et militaires, quelques Fairchild 71 et Vickers Vedette de l’ARC furent affectés à cette mission. La fin de la prohibition et l’approche de la Deuxième Guerre mondiale incita l’ARC à cesser ce type d’opérations en 1936 pour se concentrer sur les relevés aériens côtiers.
Sous l’impulsion de Sir James H. MacBrien qui dirigeait la GRC depuis 1931, le temps était venu de revenir à la charge auprès du gouvernement canadien. Fervent d’aviation, JH MacBrien était lui-même pilote et ancien dirigeant d’aéroclubs ainsi que de l’entreprise Canadian Airways. Il réussit en 1937 à créer la division aérienne de la GRC dont les premiers appareils furent quatre biplans D.H. 89 Dominie auxquels s’ajouta l’année suivante un premier Noordyun Norseman. Suite à l’entrée en guerre du Canada en 1939, tous les appareils et équipages de la GRC furent incorporés à l’ARC, à l’exception de l’unique Norseman. Il s’ensuivit une longue pause dans le développement des moyens aériens de la GRC.
Ce n’est qu’en 1946, que la division aérienne de la GRC amorça une nouvelle phase de développement avec l’acquisition de deux Beechcraft D18 et d’un Grumman Goose ayant auparavant servi sous les couleurs de l’ARC. En 1947, un Stinson 108 s’ajouta à la petite flotte d’avions. C’est toutefois avec l’arrivée d’une dizaine de DHC-2 Beaver dans les années 1950 et subséquemment de six DHC-3 Otter, que le Service aérien de la GRC prit véritablement son envol. Les années 1960 marquèrent l’entrée en service des premiers avions turbopropulsés de la GRC avec des Turbo Beaver et des bimoteurs Beechcraft King Air 90. Dans les années 1970, une dizaine de DHC-6 Twin Otter s’ajouteront à la flotte de la GRC afin de prendre la relève des plus vieux appareils Beaver et Otter.
Les premiers hélicoptères se joindront à la flotte de la GRC dans les années 1970, soit des Bell 212, Jet Ranger et Long Ranger. Le premier avion à réaction sera un Cessna Citation, acquis en 1987, suivi d’un appareil israélien IAI Westwind.
Avec l’arrêt des chaines de production des appareils Beaver, Otter et Twin Otter, la GRC se résigna à se tourner vers d’autres avionneurs vers la fin des années 1980 pour remplacer ces appareils vieillissants, mais fort appréciés pour leur fiabilité et capacités ADAC inégalées. C’est finalement le Cessna 208 Caravan qui prit la relève, ainsi que l’appareil suisse Pilatus PC-12 à compter de la fin des années 1990. La flotte compte également une dizaine de petits monomoteurs Cessna Skylane et Centurion. Parmi les derniers arrivés, mentionnons une dizaine d’hélicoptères Eurocopter AS 350 et EC 120 Colibri ainsi qu’un Piaggio Avanti P180.
Utilisés tant pour le transport de son personnel vers les communautés isolées du grand nord canadien, la surveillance, les évacuations médicales et les opérations de recherche et de sauvetage, la flotte du Service de l’air de la GRC compte aujourd’hui plus d’une trentaine d’aéronefs opérationnels et emploie environ 150 personnes au pays, dont 78 pilotes et 49 mécaniciens et techniciens en avionique.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.