Quand au matin du vendredi 9 janvier 2015 les unités de la gendarmerie nationale encerclent une imprimerie de Dammartin-en-Goële en Seine-et-Marne chacun comprend que la sanglante cavale des frères Kouachi est en train de prendre fin. Rapidement les gendarmes d’élite du GIGN rejoignent la zone industrielle où les deux terroristes djihadistes retiennent le patron de l’entreprise et un de ses employés en otage. Pour la première fois en direct (dû à l’omniprésence des chaînes d’information en continue) le monde découvre que les supers gendarmes français ont recours à l’appui d’hélicoptères militaires pour assurer son transport sur les lieux même où se joue alors la plus grave crise que la France ait connue depuis 1995. Focus sur cet organisme à vocation interarmées qu’est le GIH.
C’est en 2006 que les ministères de la défense et de l’intérieur décident communément de créer le Groupement d’Hélicoptères Interarmées, ou GIH. Sa mission première est l’appui opérationnel aux unités spéciales des forces de l’ordre que sont le Groupement d’Interventions de la Gendarmerie Nationale et l’unité de Recherche, d’Assistance, d’Intervention, et de Dissuasion de la Police Nationale.
En fait dans l’esprit des dirigeants français d’alors jamais les unités d’hélicoptères de la Gendarmerie Nationale et de la Sécurité Civile (en France la Police Nationale n’a pas aérienne) ne pourraient réagir en temps et en heures pour transporter sur un site précis un nombre conséquent de supers gendarmes ou de supers policiers, et encore moins les deux ensembles.
Il faut dire que l’hélicoptère de transport standard des hommes et des femmes du GIGN et du RAID est alors l’Eurocopter EC145, un biturbine léger plus taillé pour le secours en montagne ou l’évacuation sanitaire que pour l’assaut de commandos anti-terroristes. Après avoir envisagé que le ministère de l’intérieur n’acquiert ses propres hélicoptères de transport, il a finalement été décidé de créer le GIH.
Organiquement celui-ci est placé sous le contrôle de l’Armée de Terre mais pour ménager les susceptibilités des uns et des autres il est alors décidé d’installer le Groupement d’Hélicoptères Interarmées sur la Base Aérienne 107 de Villacoublay en banlieue parisienne. Cette base a en effet plusieurs intérêts stratégiques : elle est très proche des sites de Satory et de Bièvres où sont respectivement sis le GIGN et le RAID, elle se trouve à moins de 10 minutes de vol du centre de Paris, et surtout ses installations sont naturellement très sécurisées.
Désormais avec le Groupement d’Hélicoptères Interarmées les gendarmes et les policiers d’élite vont pouvoir disposer d’un outil de projection hors du commun : le Puma. Le vénérable camion volant de l’ALAT est en effet désigné comme l’hélicoptère standard du GIH. Pour autant ce n’est pas le seul. Car le GIH s’appuie sur deux entités différentes mais complémentaires en matière de matériels volants autant que de personnels : le 4ème Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales et deux escadrons de l’Armée de l’Air, que sont l’EH 1/67 Pyrénées et l’EH 3/67 Parisis. Ce dernier a la particularité d’être déjà habituellement basé à Villacoublay.
En cas de nécessités, comme par exemple une attaque terroriste de masse contre Paris ou n’importe quelle ville de métropole, le GIH peut donc demander le déploiement rapide des Gazelle lisses, des Cougar, et des Caracal du 4ème RHFS ou encore celui des Fennec, Puma, et Caracal de l’Armée de l’Air.
Outre le transport rapide d’éléments d’interventions les hélicoptères du GIH, et notamment les Fennec et Gazelle, peuvent apporter un appui armé au moyen de tireurs de haute-précision (à ne surtout pas confondre avec les snipers) opérant depuis la cabine des hélicos. Des Puma peuvent aussi être employés dans ce sens.
Et puis autre facteur à ne pas oublier : la peur. Psychologiquement parlant un hélicoptère, notamment une machine de la taille d’un Cougar ou d’un Caracal a forcément un impact sur l’assaillant face aux forces d’élite.
Maintenant vous en savez un peu plus sur cette unité de l’ombre qu’est le Groupement d’Hélicoptères Interarmées et qui quotidiennement œuvre avec ses hélicoptères dans la lutte anti-terroriste aux côtés des hommes et des femmes du GIGN et du RAID.
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