À l’instar de ce que nous vous avions déjà présenté il y a quelques temps au sujet du Mirage III nous vous proposons ici de nous intéresser au Dassault Mirage F1. Seul avion de combat de la famille Mirage à ne pas disposer d’une voilure en delta le Mirage F1 a été, pour l’avionneur francilien, un de ces plus grands succès à l’export.
Engagés dans plusieurs conflits majeurs des trente dernières années, ces avions ont su faire preuve d’une polyvalence qui leur a permis de se retrouver sur quatre continents et dans pas moins de treize forces aériennes dans le monde. Ils y ont été capable de réaliser la majorité des missions acquises actuellement à la cause des avions multirôles : la chasse bien entendu, mais aussi l’attaque au sol et l’appui aérien rapproché, ou encore la reconnaissance tactique.
L’Afrique du Sud
La South African Air Force utilisa deux versions de cet avion :
- Le Mirage F1-AZ, acquis en 1975 à hauteur de 32 exemplaires pour des missions d’attaque au sol et d’appui aérien rapproché.
- Le Mirage F1-CZ, acquis en 1977 à hauteur de 16 exemplaires pour des missions d’interception et de défense aérienne.
Il est intéressant de voir que l’Afrique du sud n’a acquis aucun biplace de transformation, préférant affecter des pilotes déjà rompus au maniement des avions de combat sur Mirage F1. Des Mirage F1-CZ se sont retrouvés dans les années 1980 à devoir affronter des MiG-21 Fishbed angolais lors d’accrochages suite à la revendication de territoires.
L’ensemble des Mirage F1 sud-africains ont été retirés du service en 1997.
L’Équateur
La Fuerza Aérea Écuatoriana utilisa deux versions de cet avion :
- Le Mirage F1-JA, acquis en 1977 à hauteur de 16 exemplaires pour des missions de défense aérienne et d’appui aérien rapproché.
- Le Mirage F1-JE, acquis en 1977 à hauteur de deux exemplaires pour des missions de transformation opérationnelle et de défense aérienne.
Les Mirage F1 équatoriens ont été engagés dans des combats aériens contre la chasse péruvienne lors de conflits frontaliers au cours des années 1980 et 1990.
Ces avions ont quitté le service actif en 2011.
L’Espagne
L’Éjercito del Aire utilisa trois version de cet avion :
- Le Mirage F1-BE acquis en 1975 à hauteur de six exemplaires pour des missions de transformation opérationnelle.
- Le Mirage F1-CE, acquis en 1975 à hauteur de 45 exemplaires pour des missions de défense aérienne et d’interception.
- Le Mirage F1-EE, acquis en 1976 à hauteur de 22 exemplaires pour des missions d’attaque au sol et d’appui aérien rapproché.
L’Espagne engagea fréquemment ses Mirage F1 (alias C.14 dans sa propre nomenclature) lors de ses conflits territoriaux avec le Maroc. Mais surtout ces avions furent utilisés pour des missions de défense aérienne ou encore au service de l’OTAN.
L’Éjercito del Aire s’est séparé de ses derniers Mirage F1 en 2013.
La France
L’Armée de l’Air utilisa quatre versions de l’avion :
- Le Mirage F1-B, acquis en 1973 à hauteur de 20 exemplaires pour des missions de transformation opérationnelle et de défense aérienne.
- Le Mirage F1-C, acquis en 1973 à hauteur de 160 exemplaires pour des missions d’attaque au sol, de défense aérienne, et d’interception.
- Le Mirage F1-CR, acquis en 1983 à hauteur de 64 exemplaires pour des missions de reconnaissance tactique, de défense aérienne, et d’appui aérien rapproché.
- Le Mirage F1-CT, acquis en 1988 à hauteur de 55 exemplaires par transformation de cellules de Mirage F1-C pour des missions d’attaque au sol et d’appui aérien rapproché.
L’Armée de l’Air engagea la majorité de ses Mirage F1 dans plusieurs conflits dont le plus marquant fut certainement la guerre du Golfe de 1990/1991 où ces avions réalisèrent des séries d’attaque au sol. Plus tard les Mirage F1-CR s’illustrèrent en ex-Yougoslavie.
L’ensemble des Mirage F1 français a quitté le service actif en 2014.
Le Gabon
L’Armée de l’Air gabonaise utilise actuellement une seule et unique version de cet avion :
- Le Mirage F1-AZ, acquis de seconde main en 2006 à hauteur de six exemplaires pour des missions de défense aérienne et d’attaque au sol.
Plus petite force aérienne utilisatrice du Mirage F1, l’Armée de l’Air gabonaise a racheté des avions sud-africains reconditionnés par un sous-traitant français. Ces avions permettent à ce pays de maintenir un ersatz de capacité offensive et défensive digne de ce nom.
La Grèce
La Polemikí Aeroporía utilisa une seule et unique version de cet avion :
- Le Mirage F1-CG, acquis en 1974 à hauteur de 40 exemplaires pour des missions de défense aérienne et d’interception.
Durant les années 1980 les Mirage F1 grecs furent fréquemment engagés dans des missions de défense de la façade orientale de l’OTAN. Ils eurent aussi à affronter la chasse turque lors d’accrochages territoriaux.
La Grèce s’est séparée de ses Mirage F1 en 2003.
L’Irak
L’Al Quwwa al Jawwiya al Iraqiya utilisa deux versions de l’avion :
- Le Mirage F1-BQ, acquis en 1976 à hauteur de treize exemplaires pour des missions de transformation opérationnelle et de défense aérienne.
- Le Mirage F1-EQ, acquis en 1976 à hauteur de 112 exemplaires pour des missions de défense aérienne, d’attaque au sol, de lutte anti-navire, et de reconnaissance tactique.
D’abord engagés dans la guerre Iran-Irak les Mirage F1 irakiens se retrouvèrent ensuite face à la coalition internationale en 1991 où ils subirent de lourdes pertes. Neuf avions furent abattus par les chasseurs américains. Une partie trouva refuge avec ses pilotes en Iran
Faute de pièces de rechange suite à embargo l’Irak a retiré du service ses derniers Mirage F1 en 2003.
L’Iran
L’Islamic Republic of Iran Air Force utilise actuellement deux versions de cet avion :
- Le Mirage F1-BQ, reçu en 1991 à hauteur de six exemplaires pour des missions de transformation opérationnelle et de défense aérienne.
- Le Mirage F1-EQ, reçu en 1991 à hauteur de 18 exemplaires pour des missions d’attaque au sol et de reconnaissance tactique.
L’Iran fait vraiment figure d’utilisateur à part du Mirage F1. N’ayant jamais acheté aucun de ces avions, il a su en mettre en ligne jusqu’à 24 exemplaires en raison de la défection de leurs pilotes et mécanos en 1991.
Début 2016, sa flotte encore en état de vol se limitait à neuf monoplaces et quatre biplaces.
La Jordanie
La Royal Jordanian Air Force utilisa trois version de l’avion :
- Le Mirage F1-BJ, acquis en 1979 à hauteur de deux exemplaires pour des missions de transformation opérationnelle.
- Le Mirage F1-CJ, acquis en 1979 à hauteur de 17 exemplaires pour des missions de défense aérienne et d’interception.
- Le Mirage F1-EJ, acquis en 1979 à hauteur de 17 exemplaires pour des missions d’attaque au sol, d’appui aérien rapproché, et de reconnaissance tactique.
Les Mirage F1 jordaniens ont remplacé les Lockheed F-104 Starfighter en service dans ce pays. Ils furent engagés en 1990/1991 dans des missions de défense aérienne face au risque expansionniste irakien. Ils participèrent ainsi à couvrir l’action des avions de la coalition.
Finalement les Mirage F1 jordaniens quittèrent le service actif en 2008.
Le Koweït
L’Al-Quwwat al-Jawwiya al-Kuwaitiya utilisa deux versions de cet avion :
- Le Mirage F1-BK, acquis en 1974 à hauteur de six exemplaires pour des missions de transformation opérationnelle et de défense aérienne.
- Le Mirage F1-CK, acquis en 1974 à hauteur de 27 exemplaires pour des missions de défense aérienne et d’interception.
Suite à l’invasion irakienne d’août 1990 certains pilotes de Mirage F1 koweïtiens trouvèrent refuge en Arabie-Saoudite où sous les marquage de Free Kuwait ils participèrent aux combat pour libérer leur pays aux côtés des avions de la coalition.
Ces avions furent retirés du service en 2006.
La Libye
L’Al Quwwat al Jawwiya al Libiyya a utilisé trois versions de l’avion :
- Le Mirage F1-AD, acquis en 1976 à hauteur de 16 exemplaires pour des missions d’attaque au sol et de reconnaissance tactique.
- Le Mirage F1-BD, acquis en 1976 à hauteur de six exemplaires pour des missions de transformation opérationnelle et de défense aérienne.
- Le Mirage F1-ED, acquis en 1977, à hauteur de 16 exemplaires pour des missions de défense aérienne, d’interception, et d’attaque au sol.
Après on période de mise en sommeil de près de six ans deux Mirage F1-AD ont été remis en état de vol et acceptés au service en décembre 2015 par la nouvelle force aérienne libyenne. Au moins six autre avions de la série doivent suivre ainsi que deux Mirage F1-BD.
Le Maroc
Les Forces Royales Air Marocaines utilisent actuellement deux versions de cet avion :
- Le Mirage F1-CH, acquis en 1980 à hauteur de 30 exemplaires pour des missions de défense aérienne et d’interception.
- Le Mirage F1-EH, acquis en 1981 à hauteur de 20 exemplaires pour des missions d’attaque au sol et de d’appui aérien rapproché.
Le Maroc a engagé le programme MF2000 visant à une modernisation vaste et ambitieuse de ses Mirage F1 pour les conserver en service encore plusieurs années.
Le Qatar
La Qatar Emiri Air Force utilisa deux versions de l’avion :
- Le Mirage F1-DDA, acquis en 1980 à hauteur de deux exemplaires pour des missions de transformation opérationnelle.
- Le Mirage F1-EDA, acquis en 1980 à hauteur de treize exemplaires pour des missions de défense aérienne et d’attaque au sol.
Premiers chasseurs supersoniques, après le retrait du service des Hawker Hunter en service jusque-là, à porter les couleurs qataries le Mirage F1 permit à ce pays de se moderniser rapidement. Ils furent aussi les premiers avions de combat de facture française achetés par ce petit pays producteur de pétrole et de gaz.
Ils ont quitté le service actif en 2003.
Avenir
S’il est désormais franchement sur la pente descendante, le Dassault Mirage F1 demeure encore présent de nos jours. Pour preuve depuis l’été 2016, l’Argentine négocie avec la France la fourniture de Mirage F1-CT de seconde main afin de voir renaître son aviation de chasse désormais en sommeil.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.