Roland de la Poype, né le 28 juillet 1920 aux Pradeaux et décédé le 23 octobre 2012 à Saint-Tropez, est l’un des meilleurs pilotes de chasse français libres de la Seconde Guerre mondiale, avec 15 victoires.
Après avoir entendu l’appel du 18 juin 1940, Roland de la Poype décide avec une quinzaine de ses compagnons de l’École principale d’aviation d’Étampes de rejoindre un certain général de Gaulle qui veut reprendre le combat contre les Allemands. Dans la petite bande, les hésitations sont grandes : certains veulent rejoindre ce général, d’autres veulent rester en France de peur d’être porté déserteur. Mais la bande entière rêve de combats tournoyants comme pendant la Grande Guerre.
Nés pour la plupart au lendemain de la Grande Guerre, ils ont été nourris des exploits des pilotes de chasse tels Fonck, Guynemer, Nungesser et ceux de l’Aéropostale tels Reine, Guillaumet, Saint-Ex et Mermoz. Deux solutions s’offrent au groupe : soit combattre les Allemands avec De Gaulle, soit se rendre sans combattre. Ils ont finalement tous décidé de rejoindre Londres au plus vite. Pour cela, ils se sont embarqués illégalement à Saint-Jean-de-Luz le 23 juin 1940 sur l’Ettrick. Ils se sont fondus parmi les Polonais qui embarquaient. Les gardes ne les ont pas remarqué.
Direction la Russie
Il s’engage dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL), puis dans la R.A.F. Il participe aux combats fratricides à Dakar. Il remporte sa première victoire le 22 août 1942 contre un Messerschmitt Bf 109. Cette même année, le capitaine de corvette Jubelin, envoyé par De Gaulle à la recherche de français libres éparpillés dans les unités de la Royal Air Force lui demande : « On est en train de former un groupe de pilote français pour partir à l’étranger. Pourquoi ne le rejoignez-vous pas ? ». Roland accepte. Fin de l’été, il apprend que la future destination de la nouvelle unité française libre est la Russie. Il confirme sa réponse malgré sa surprise.
Il arrive à Ivanovo au nord-est de Moscou après un long voyage à travers l’Afrique et le Moyen-Orient. L’unité prend le nom de Normandie. En effet chaque unité aérienne française libre doit porter le nom d’une région de France. Plus tard, l’unité s’appellera Normandie-Niemen en raison de farouches combats menés par eux aux alentours du fleuve Niemen. Le Normandie-Niemen ne cessera de se renforcer en raison de nombreuses pertes. Staline voulait certainement préserver ce fragile écrin de l’amitié franco-russe, d’où le renforcement d’effectifs. Au début de 1945, il commande la 1ère escadrille du Normandie-Niemen. Le Normandie-Niemen utilise le chasseur russe Yakovlev Yak-3 qui peut aller à plus de 640 km.
Le Normandie-Niemen a perdu 42 pilotes sur 97, totalise 273 victoires homologuées lors de 5.240 missions et 869 combats. Roland de la Poype reçoit de nombreuses décorations dont le titre de Héros de l’Union Soviétique et Compagnon de la Libération. À la fin de la guerre, Staline offrit les Yak-3 au Normandie-Niemen qui les rapportèrent au Bourget où ils furent accueillit triomphalement.
L’inventeur de l’après-guerre
Après la guerre, Roland quitte l’armée de l’Air en 1947 et se reconvertit dans les affaires. Il invente en 1952 la Berlingot DOP pour l’Oréal. Il invente également la carrosserie de la très célèbre Citroën Méhari. Puis, il crée le Marineland d’Antibes (1970). Les débuts du Marineland seront très difficiles mais après un travail de labeur, le Marineland rouvrira ses portes et atteindra 1.5 millions de visiteurs dans les années 1990. Il invente également RIMMO, une réserve de 88 000 km² en Méditerranée occidentale pour protéger les dauphins. Il a écrit un livre en compagnie de Jean-Charles Stasi sur le Normandie-Niemen: « L’épopée du Normandie-Niemen ».
Je n’ai jamais eu la chance de le rencontrer, mais après tout ce qu’il a fait, je peux conclure (peut-être hâtivement) que c’est un grand Homme avec un grand H. Pourtant, enfant, il n’avait rien de révélateur. C’était un élève « tête en l’air, farceur, et j’avais toujours l’esprit occupé par de nouvelles inventions ». Le « père préfet » avait même dit à sa mère, qui était venue le supplier pour que Roland ne soit pas renvoyé de l’école : « Croyez-moi, Madame, vous n’en ferez jamais rien de bon ! »…
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.