Aviatrice de talent et femme passionnée, Jacqueline Auriol a su s’imposer dans un monde d’homme. Grâce à sa détermination, elle obtient les diplômes les plus prestigieux et prend une grande place dans l’aviation française.
Née Douet le 5 novembre 1917 à Challans en Vendée, Jacqueline est attirée par des études dans les Beaux-Arts et la décoration d’intérieur.
En 1938, elle épouse Paul Auriol, et reste auprès de son mari et de son beau-père Vincent Auriol (président de la IVe République) jusqu’en 1947. Elle aide d’ailleurs à l’embellissement de salles du Palais de l’Elysée.
C’est son mari, Paul qui l’emmène faire son baptême de l’air à Saint-Cyr. Il souhaite également la voir piloter. Elle dispose de cours théoriques avant de monter dans un Stampe biplan. C’est grâce à la persévérance de son mari qu’elle continue les leçons d’aviation. Le 10 mars 1948 elle obtient son brevet de pilote, quelques mois plus tard elle passe le brevet de second degré.
La naissance d’une passion
Afin d’avoir son propre avion, Jacqueline Auriol se décide à apprendre la voltige, elle doit pour cela passer son brevet militaire. C’est Raymond Guillaume, entraîneur de la patrouille d’Etampes (ex patrouille de France) qui la prend sous son aile.
Mais en juillet 1949, un grave accident survient lors du test d’un avion amphibie et ralenti son ascension. Jacqueline doit subir deux ans d’opérations chirurgicales pour reconstruire son visage. Femme de persévérance, elle réussi sa rééducation.
La première femme pilote d’essai
Remise de son accident, elle cherche à entrer dans le CEV (Centre d’Essais en Vol), prestigieuse école d’aviation. Elle propose d’accomplir un record de vitesse dans un avion à réaction britannique, le Vampire. C’est le 11 mai 1951 qu’elle y parvient en atteignant 818 km/h. C’est pour une femme, le premier record de vitesse sur un avion à réaction. Le 21 décembre 1952, elle bat son propre record à bord d’un SNCASE DH-100 Mistral, version française du Vampire. Après des mois de travail, c’est la première femme acceptée au CEV.
De records en records
Le 15 août 1953, elle franchit pour la première fois le mur du son à bord d’un Mystère II.
Jacqueline Auriol s’illustre aussi aux côté de l’américaine Jacqueline Cochran. Les deux femmes battent plusieurs records de vitesse :
J. Auriol :
- 855 km/h sur un DH.100 Mistral en 1952
- 1151 km/h sur un Mystère IV en 1955
- 1849 km/h sur un Mirage III C en 1962
J. Cochran :
- 1050 km/h sur un F-86 Sabre en 1952
- 1262 km/h sur un Northtrop T-38 Talon en 1961
- 2097 km/h sur un Lockheed F-104 en 1964
Une aviatrice couronnée de récompenses
L’exceptionnelle carrière de Jacqueline Auriol lui apporte de nombreuses décorations parmi lesquelles : la légion d’honneur, la Grande Croix de l’Ordre National du Mérite, la Grande Médaille d’Or de l’aéroclub de France. Mais surtout elle obtient trois Harmon Trophy, récompense qui salue l’exploit aérien de l’année.
C’est le 11 février 2000 que l’aviatrice nous quitte.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.