A seulement 30 ans, Bessie Coleman révolutionne l’aviation devenant, en 1922, la première femme afro-américaine pilote. Elle suit son propre rêve américain de fonder une école d’aviation et et de briser les barrières raciales de l’époque. Un rêve qu’elle poursuivra jusqu’à une mort tragique.
Née le 26 janvier 1892 au Texas, Bessie Coleman est issue d’une famille modeste très nombreuse. Entrourée de ses douze frères et sœurs, elle a eu une enfance heureuse et a eu la possibilité d’aller à l’école jusqu’à l’âge de neuf ans, moment où son père quitte sa famille laissant sa mère subvenir seule au besoin de tous, et forçant alors Bessie à quitter l’école. A vingt-trois ans, n’ayant plus suffisamment d’argent, elle part vivre chez son frère à Chicago.
Bessie Coleman décide de devenir esthéticienne en raison des nombreux débouchés à cette époque et travaille alors comme manucure dans un « barber shop ». Cependant, elle n’y est pas heureuse et se rêve un autre destin. En 1919, Chicago et l’ensemble des Etats Unis sont frappé par « l’été rouge », de violentes émeutes raciales. Bessie Coleman est profondément marquée par ce climat de haine et souhaite s’éloigner de tout cela. Grâce aux récits de guerre de ses frères, combattants dans l’US Army en France, elle découvre les exploits des aviateurs français et américains. Par la presse, elle suit les avantures de ces nouveaux héros, dont notamment Eugene Bullard, premier pilote de chasse afro-américain. Cette fascination qui la conduit à prendre la décision de devenir aviatrice.
Cependant sa couleur de peau et le fait qu’elle soit une femme font qu’aucune école de pilotage américaine n’accepte de lui enseigner l’art du pilotage. De ce fait, en novembre 1919 elle part pour la France et l’école des frères Caudron de Coutroy . Elle fait ses armes sur un Nieuport 82 et se révèle très douée pour la pratique aérienne. Le 15 juin 1921, Bessie Coleman devient alors la première femme noire américaine à être diplômée de la Fédération Aéronautique Internationale. En septembre de la même année, Bessie Coleman rentre à New York et découvre l’engouement de ses concitoyens pour son aventure en Europe. Elle décide alors de profiter de cette notoriété et de se produire en représentation après une formation complémentaire.
Bessie Coleman fait sa première apparition dans un show de voltige en septembre 1922 et se crée un personnage vendeur qui renvoie d’elle une image de femme aventurière en tenue militaire. Ces apparations sont déjà sponsorisés par les médias qui profitent de son carisme et de sa singularité. Cependant son rêve reste d’ouvrir une école de pilotage. Elle multiplie donc les représentations afin d’amasser l’argent nécessaire en refusant cependant la ségrégation raciale de l’époque. En effet, elle ne se produit que devant un public mixte et seulement si tout le monde est assis sur le même banc sans distinction de couleur.
En février 1923, devant une foule de 10 000 personnes venue pour l’inauguration d’un parc d’attractions pres de Los Angeles, elle se crashe mais s’en sort avec une jambe cassée, plusieurs côtes brisées et des contusions diverse. Sans avion et sans argent, elle ne rerendra ses démonstrations qu’en 1925 mais avec toujours plus de difficultés à contenter un public qui se lasse des show aériens, et ce malgré sa démonstration de parachutiste. Le soir du 30 avril, Bessie Coleman et son pilote sont en repérage pour un saut à bord de son tout nouveau Curtiss JN-4. Cet appareil, au moteur fatigué et qui a dû faire deux atterrissages forcés, part en vrille et se retourne. Bessie en place passager est éjectée car elle n’a pas attaché sa ceinteure pour faire la reconnaissance. L’avion se crashe et prends feu tuant le pilote. On découvrira plus tard qu’une clé à molette laissée dans le cockpit avait glissé dans les commandes et les avait bloquées.
En 1929, trois ans après la mort de Bessie, la première école d’aviation pour afro-américains voit le jour grâce à William J. Powell. En 1992, le 2 mai est déclaré comme jour officiel de Bessie Coleman par le maire de Chicago. En 2001, elle est honorée par le National Women’s Hall of Fame75, puis en 2006, elle rentre au National Aviation Hall of Fame. Son effigie sera éditée sur des timbres et des piéces de 1 dollar.
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