Alors que la majorité des bureaux d’études aéronautiques japonais faisaient encore appel à des conseillers techniques européens, l’arsenal Yokosuka décida en 1932 de se lancer seule dans la conception d’un avion d’entraînement basique et intermédiaire à destination de l’aviation navale. Désigné K5Y ce nouvel avion n’avait alors rien de bien révolutionnaire dans sa conception, il ressemblait fortement à ce qui se faisait alors en Occident.
Extérieurement, le Yokosuka K5Y se présentait sous la forme d’un monomoteur biplan d’envergure inégale, construit en bois entoilé, contreplaqué, et métal. Il possédait un train d’atterrissage classique fixe et un empennage de taille moyenne. Les deux plans de voilure étaient réunis aux moyens de haubans et de mâts entrecroisés. L’élève et l’instructeur prenaient place dans deux cockpits séparés, à l’air libre.
La propulsion était assurée par un moteur à neuf cylindres en étoile Hitachi Amakaze 11 d’une puissance de 340 chevaux entraînant une hélice bipale en métal. L’armement de l’avion se composait d’une mitrailleuse fixe de calibre 7.7mm, d’une arme similaire mais montée en affût annulaire arrière, ainsi que d’une charge de bombes légères pour un maximum de 100 kg fixée sous les ailes.
C’est dans cette configuration que le prototype du Yokosuka K5Y réalisa son premier vol en décembre 1933.
Rapidement le biplan fut commandé en série par la marine impériale japonaise sous la désignation d’avion d’entraînement type 93. Les premiers exemplaires de série entrèrent en service à l’été 1934.Très vite le Yokosuka K5Y devint le principal avion d’entraînement de début et intermédiaire de la marine impériale. Les pilotes appréciaient sa souplesse d’emploi et sa robustesse, ainsi que l’extrême solidité de son moteur Amakaze 11.
Au cours de l’année 1934, deux sous-versions furent construites : l’hydravion à flotteurs K5Y2 et l’avion d’entraînement au vol sans visibilité K5Y3. Cette seconde sous-version, non armée, fut également assemblé en partie comme hydravion à flotteurs. De ce fait la version d’origine, identique au prototype, devint le K5Y1.
Peu après l’invasion de la Chine par les forces japonaises plusieurs dizaines de biplans K5Y furent envoyés non loin du champs de bataille afin de servir d’avions de liaisons, une catégorie d’aéronefs qui faisait alors grandement défaut dans l’aviation japonaise. Plusieurs de ces avions y furent même employés pour des missions d’appui aérien et de harcèlement contre des villages chinois accusés de résistance. Plus de deux-cents Yokosuka K5Y volèrent ainsi durant la guerre sino-nipponne.
Lorsque la guerre du Pacifique fut déclenchée en décembre 1941 le Yokosuka K5Y était encore le principal avion d’entraînement de début de l’aéronavale japonaise. Pis l’état-major nippon insista auprès de Yokosuka pour qu’il développe une version plus puissamment motorisée de son biplan afin de remplacer les décevants Kyushu K10W alors en service.
Deux tentatives dans ce sens furent menées, sous les désignations de K5Y4 et K5Y5, respectivement dotés de moteurs de 480 et 515 chevaux, mais ni l’un ni l’autre ne dépassèrent le stade du prototype. Du coup la production des K5Y1 fut relancée, ainsi que celle du K5Y3.
À cette époque les Alliés décidèrent d’attribuer à l’avion le nom de code de Willow. Il est intéressant de voir que la majorité des Yokosuka K5Y volèrent jusqu’à la fin des hostilités à l’été 1945. Après guerre quelques exemplaires furent pris en compte par la toute jeune aviation militaire indonésienne.
En tout cet avion fut produit à hauteur de 5770 exemplaires. Les versions hydravions furent assemblées par Fuji et Kawanishi, pour un total de 956 machines.
Sans être le biplan d’entraînement le plus connu de la Seconde Guerre mondiale, le Yokosuka K5Y fut certainement un des plus solides et des mieux adaptés à ses missions. Aujourd’hui au moins quatre d’entre eux sont préservés dans des musées aux États-Unis et au Japon.
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