Durant la Seconde Guerre Mondiale, l’empire nippon fit un usage particulièrement intensif des hydravions à coque pour des missions aussi différentes que la lutte anti sous marine, le bombardement ou encore la reconnaissance maritime. Dans ce dernier cas sa marine utilisa quelques unes des meilleures machines conçues à cette époque, mais aussi d’autres plus anodines, voire franchement ratés. Dans ce dernier cas figurait un bimoteur largement sous dimensionné : le Yokosuka H5Y.
Au milieu des années 30, la marine impériale fit savoir qu’elle recherchait un hydravion patrouilleur bimoteur bon marché, destiné à soutenir les forces dans des patrouilles à court rayon d’action autour de l’archipel nippon. L’avionneur Yokosuka fut sélectionné et on commanda deux prototypes de son H5Y.
Extérieurement, celui ci se présentait sous la forme d’un hydravion à coque bimoteur construit en bois entoilé et métal. Propulsé par deux moteurs Mitsubishi Shintsen 21 à quatorze cylindres en étoile, d’une puissance unitaire de 1 200 chevaux, il disposait d’un empennage double dérive. Son armement défensif se composait de trois mitrailleuses de calibre 7.7mm en affût mobile, en position avant, centrale, et arrière. Dans ce dernier cas l’arme était installée entre les deux dérives d’empennage. En outre le H5Y emportait une charge de bombe d’une demi-tonne. Le cockpit accueillait deux pilotes et un radio mécanicien, tandis que trois membres servaient les mitrailleuses. Parmi eux se trouvait l’officier de bombardement. C’est dans cette configuration que l’hydravion déjaugea pour la première fois en 1936.
A cette époque, le Japon était déjà engagé dans une guerre expansionniste en Chine. Toutefois les bimoteurs de Yokosuka n’y prirent nullement part, l’appareil étant encore en cours de développement à l’arsenal naval de Kokusho. Bien que répondant strictement au cahier des charges cet appareil ne suscita aucun engouement par les autorités nippones. Toutefois une commande fut portée en 1938 pour 18 exemplaires de série.
Les premiers exemplaires entrèrent en service en 1939 pour des missions de patrouille côtière et de surveillance de l’archipel. En effet le Japon craignait les risques d’attaque de ses installations portuaires. Lorsque le Japon entra officiellement dans la Seconde Guerre Mondiale, après son attaque contre la base navale américaine de Pearl Harbour, les H5Y volaient principalement pour des missions à courte distance. Rapidement l’hydravion fut repéré par les Alliés qui lui attribuèrent le nom de code de Cherry.
Pourtant ces bimoteurs n’allaient pas demeurer très longtemps en service en première ligne, puisqu’ils furent rapidement remplacés par des hydravions plus complexes et bien mieux armés, comme les Kawanishi H6K Mavis et H8K Emily. Toutefois cela n’allait sonner le glas définitivement pour les H5Y. En effet la marine impériale les transféra dès le milieu de l’année 1942 à des missions d’entraînement avancé, et de secours en mer. Toutefois l’hydravion ne brilla guère dans cette dernière mission.
Finalement, les Yokosuka H5Y furent retirés du service en 1944, car jugés trop onéreux à entretenir, et surtout rapidement obsolètes. Il semble d’ailleurs que cet hydravion n’a jamais vraiment brillé lors de son service actif. Comme quoi même un grand pays constructeur d’hydravions comme le Japon pouvait rater ses productions.
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