Si l’Amérique basa une bonne partie de ses premiers réacteurs sur des machines fournies par les Britanniques, du côté soviétique il en fut tout autrement. Certes le pays reçut quelques Rolls & Royce Nene mais la plus part de ses réacteurs étaient en fait des prises de guerre faits auprès des industriels allemands, et cela eu pour conséquence d’influencer nettement les premiers avions à réactions porteurs de l’étoile rouge. Parmi ces appareils volants sur des réacteurs issus des nazis on retrouvait le Yakovlev Yak-17.
En fait cet avion n’avait rien de nouveau. En effet, le Yak-17, qui vola pour la première fois en janvier 1947, n’était ni plus ni moins que la version finalisée du Yak-15. En effet sur le nouvel avion les équipes de Yakovlev avaient gommé toutes les erreurs, et notamment au niveau de la structure même de l’avion.
Au final, le Yak-17 se présentait sous la forme d’un monoréacteur monoplace construit intégralement en métal. Parmi les modifications notables apportées par rapport au Yak-15 on trouvait un nouveau train tricycle totalement escamotable, avec roulette de nez en lieu et place de la roulette de queue d’origine. Deux réservoirs externes avaient été ajoutés en bout d’aile et le pilote prenait place sur un siège éjectable. L’empennage lui aussi fut redessiné afin d’encaisser mieux le regain, certes faibles, de puissance apporté par le RD-10A. L’armement quant à lui ne fut pas changé, tout juste la quantité de munition fut elle augmentée.
Dès les premiers essais le Yak-17 s’avéra très supérieur à son prédécesseur. De ce fait les commandes initialement passées pour celui ci concernaient dorénavant le nouveau chasseur. Fin 1947 les chaînes d’assemblage se mirent en route et les premiers exemplaires de série entrèrent en service au printemps 1948. Avec le Yak-17 l’URSS disposait enfin d’un monoréacteur capable de tenir tête aux chasseurs et bombardiers à réactions américains.
A la même époque, Yakovlev présenta son biplace d’entraînement Yak-17UTI, qui à la différence du Yak-21, conservait l’armement identique au chasseur. Ce biplace fut assemblé à environ deux cents exemplaires, dont certains assurèrent la formation des futurs pilotes de Yak-15. La différence qualitative entre les deux avions devait être bien visible pour le jeune pilote lorsqu’il rejoignait son unité de chasse.
S’il ne fut jamais envoyé à l’étranger le Yak-17 eut toutefois à intercepter au moins deux fois des avions de reconnaissance de l’OTAN. En effet en 1949 une patrouille de chasseurs soviétiques se retrouvèrent nez à nez avec un Boeing RB-29A de l’US Air Force qu’ils raccompagnèrent dans l’espace aérien international. Quelques mois plus tard, durant le Blocus de Berlin une autre patrouille de Yak-17 semble avoir intercepté un Douglas C-54 qui ne faisait pas vraiment du transport de vivres. Certainement un avion modifié à la va-vite pour espionner les Soviétiques berlinois.
Au final, le Yak-17 fut retiré du service en 1953, et remplacé par un avion à l’architecture similaire, le Yak-23 Flora. Au total, cet avion avait été produit à un peu plus de 430 exemplaires. Comme pour le Yak-15 il fut désigné Feather dans la nomenclature de l’OTAN.
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