Au Royaume-Uni, comme d’ailleurs dans la majorité des autres puissances aéronautiques du monde, les contrats sont souvent issus de cahier des charges très précis. Dans le cas des Britanniques on parle alors des Specifications de l’Air Ministry. Seulement il arrivait parfois que certains avions construits en série soient le fruit de programmes menés sur fonds propres c’est à dire hors de tout cadre légal. Au sein des forces britanniques ces avions étaient désignés des PV (pour private venture) suivi d’un chiffre. C’est ainsi que le Westland PV-6 fut construit et utilisé par la Royal Air Force en tant que Wallace.
Au début de l’année 1931 les ingénieurs de Westland eurent l’idée de développer une version améliorée et profondément modifiée du Westland Wapiti. Pour cela ils prélevèrent sur les stocks d’entraînement de la RAF un exemplaire qu’il démontèrent de fond en comble avant de le remonter totalement. La principale différence venait du fait que désormais le nouvel avion, désigné Westland PV-6 était assemblé intégralement en métal.
Pour des raisons purement pratique ce prototype fut assemblé comme monoplace mais en laissant la place pour un second cockpit à ciel ouvert.
Les dirigeants de Westland avaient invité tout le gratin militaire britannique pour assister au premier vol de son PV-6 le 31 octobre 1931 tant ils étaient sûrs de leur avion. Et ils eurent raison car dès ce vol inaugural l’avion stupéfia les témoins par sa manœuvrabilité et sa vitesse à très basse altitude.
Finalement la Royal Air Force passa commande pour un premier lot de 68 avions convertis à partir de Wapiti et sur lequel fut greffé un moteur en étoile Bristol Pegasus Mk-II-M3 d’une puissance de 578 chevaux. Afin d’éviter toute contestation l’Air Ministry fit émettre la Specification 19/32 relative à ces modifications. Après avoir envisagé de nommer le PV-6 comme Wapiti Mk-IX il fut décidé de lui attribué le patronyme de Wallace.
Les anciens Wapiti transformés en Wallace Mk-I entrèrent en service début 1933 comme avions de reconnaissance et de soutien opérationnel. Si certains furent envoyés outre-mer, notamment dans le golfe d’Aden et en Palestine la très grande majorité de ces avions demeura au Royaume-Uni. Ils remplirent principalement des missions au profit des forces terrestres britanniques lors d’exercices divers.
Le Westland PV-6 fut transformé en Wallace Mk-I, obtenant de ce fait enfin sa seconde place de cockpit.
Début 1935 une seconde commande fut passée pour cette fois-ci 104 exemplaires connus comme Wapiti Mk-II. Deux grosses différences existaient entre ceux-ci et les Wapiti Mk-I : ils avaient été construits à neuf et non pas à partir de cellule de Wapiti et disposaient d’un cockpit pouvant se fermer. En outre les Wapiti Mk-II étaient optimisés pour servir de bombardiers légers de jour autant que d’avions de reconnaissance.
Dès leur entrée en service ces avions furent engagés dans des manœuvres avec les forces belges et françaises afin de montrer les crocs face à l’Allemagne hitlérienne et à sa volonté expansionniste.
Finalement les Westland Wallace Mk-I furent utilisés comme avions de coopération terrestres tandis que les Wallace Mk-II étaient clairement des bombardiers légers de reconnaissance. Deux missions bien distinctes qui allaient devenir la marque de fabrique de ces avions. Mais les premiers quittèrent le service actif dès 1937 quand les autres continuaient de démontrer leurs capacités. Plusieurs furent envoyés afin d’assister l’armée britannique matant une rébellion en Malaisie en 1938. Les Westland Wallace y réalisèrent même une série de frappes avec des bombes incendiaires légères.
Lorsque l’Allemagne entra en guerre contre la France et le Royaume-Uni en septembre 1939 un total de 83 avions était encore en service. Très rapidement ils furent relégués à une tâche bien moins médiatique que le bombardement : le remorquage de cibles volantes. Ces Wallace TT Mk-II furent ainsi employés jusqu’à l’été 1943, époque à laquelle ils laissèrent la place à des Boulton-Paul Defiant et des Fairey Battle spécialement modifiés comme tels.
Ainsi se terminait la carrière d’un avion robuste qui en dix ans de carrière ne connut que huit accidents dont seulement deux mortels.
Après la guerre une poignée de Westland Wallace passa dans le marché civil comme remorqueurs de planeurs et avions de cartographie aérienne. Ils volèrent dans ce genre de configuration jusqu’au début des années 1950.
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