A l’été 1938 l’US Army Air Corps passa commande pour cinq avions de la série V-11GB. Connus sous la désignation de YA-19, ceux-ci étaient destinés à valider le concept d’utilisation d’un bombardier léger d’attaque. Diverses motorisations furent alors testées, allant du classique moteur en ligne comme leurs homologues chinois à des moteurs en étoile plus habituels à cette époque. Après le vol inaugural du premier YA-19, deux autres avions furent commandés à Vultee sous la désignation de YA-19B.
Finalement la décision de ne pas commander l’appareil en série tomba à la fin de l’année 1939. Toutefois les sept avions furent conservés par l‘USAAC qui leur attribua la désignation de A-19 sans leur donner de patronyme. Brièvement affectés en Californie le 17th Attack Squadron qui mettait en oeuvre ces appareils fut transféré au Panama. En effet à cette époque le canal était placé sous l’autorité et sous la protection des forces américaines.
Destinés à des missions d’attaque et de reconnaissance les Vultee A-19 du 17th AS volaient également pour des missions de servitude. Si la zone du canal de Panama était très largement surveillée par les avions américains, les A-19 menaient principalement des missions d’entraînement à l’attaque, aucun navire belliqueux n’osant s’approcher. Toutefois les sept avions furent utilisés à deux reprises en novembre 1939 et février 1940 pour contrer des U-Boots, des submersibles allemands qui effectuaient des maraudes dans la région. Cependant les USA étant neutres ces manœuvres d’intimidations n’allèrent pas plus loin que des tirs de semonce et des passages à basse altitude. A la fin de l’année 1940, l’US Army Air Corps décida de retirer du service ses sept A-19 au profit du Douglas A-24.
Enfin l’avion fut utilisé brièvement, de 1939 à 1943, par les forces brésiliennes pour des missions de combat en Atlantique sud. Là les V-11 chassaient les U-Boots et les navires de surface de la marine nazie. Sur les 26 avions acquis, une dizaine furent envoyés en Europe du sud, sans toutefois prendre part aux combats. En effet sur place ils s’avérèrent rapidement obsolètes et trop mal entretenus et furent donc interdits de vol. Les monomoteurs Vultee furent finalement tous remplacés par des Republic P-47 plus modernes.
Appareil construit à 216 exemplaires, prototypes compris, le Vultee V-11 et ses différentes versions, dont le A-19, fut assemblés dans quatre pays, alors qu’il fut utilisé par seulement cinq nations. Particularité l’Inde qui n’utilisa nullement cet avion assembla quelques appareils pour les besoins chinois. Au moment du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale Vultee proposa son avion à la France et au Royaume Uni, mais sans réussite. Il faut dire qu’à la même époque l’Armée de l’Air avait déjà commandé le Vultee V-72, un avion qu’elle ne reçut jamais du fait de sa capitulation face aux nazis. Les V-72 « français » donnèrent alors naissance aux Vengeance Mk-I de la RAF.
Le Vultee A-19, pas forcément un avion très réussi, eut une vie opérationnelle aussi chaotique que son aventure technologique. Un peu à l’image, fondamentalement de tous les aéronefs militaires conçus par son avionneur. Quoiqu’il en soit il demeure un des plus surprenants avions d’armes américains de la Seconde Guerre mondiale.
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