Avant et jusqu’au début de la seconde guerre mondiale, la Finlande utilisait pour sa force aérienne des appareils divers d’origine étrangère achetés, comme les Bf 109G, G-50 Freccia, MS.406, Gladiator et Buffalo, ou construits sous licence, comme les D-XXI et Blenheim.
Mais toujours inquiète à cause de son puissant et antipathique voisin l’URSS, et ne voulant pas être totalement dépendante de l’étranger pour son aviation, la Finlande décida au début des années 30 de produire son propre chasseur. L’étude du projet commença sur la base de critères simples : le futur appareil devait nécessairement être meilleur dans tous les domaines que le Fokker D-XXI.
Dès le début de la guerre, l’URSS ayant agressé la Finlande en novembre 1939, le développement du chasseur fut provisoirement interrompu et mis en attente. Mais l’Allemagne envahit l’URSS en juin 1941 et la Finlande, pourtant peu sympathisante du nazisme mais partant du principe que « l’ennemi de mon ennemi est mon ami », se rangea du côté des forces de l’Axe. Conséquence immédiate, les fournitures alliées furent interrompues et la Finlande relança dans l’urgence l’étude de son avion.
L’appareil, désigné Myrsky (Tempête) vola pour la première fois le 23 décembre 1941, ce qui représente une performance, sachant que VL était la seule industrie aéronautique du pays et que ses capacités de production étaient absorbées par les constructions sous licence.
Le nouveau chasseur était un monoplan aile basse, monomoteur à train d’atterrissage escamotable, de construction mixte. Le fuselage était en tubes d’acier haute résistance (chrome-molybdène) et recouvert à l’avant de métal léger ; le reste du revêtement, celui de l’aile ainsi que sa structure, et même l’hélice, étaient en bois, principale ressource de la Finlande, qui produisait également tous les instruments de bord. Seul le moteur, un Pratt & Whitney radial 14 cylindres Twin Wasp, était fabriqué en Suède par SFA.
Conçu trop vite et avec un manque évident d’expérience, le Myrsky I fut très décevant lors des essais en vol. Une instabilité longitudinale, des problèmes de revêtements dus à des colles défectueuses, un train d’atterrissage trop fragile et des amorces de rupture à l’attache de l’aile provoquèrent par accident la perte de trois des quatre prototypes. Une nouvelle étude complète fut entreprise et une présérie de Myrsky II, nettement plus satisfaisant, sortit le 30 mai 1942, suivie du début de la série le 18 août de la même année. La production, totalisant 47 exemplaires, prit fin le 30 décembre 1944.
L’appareil fut assez mal accueilli au sein des unités combattantes : il conservait la mauvaise réputation de ses débuts ratés et, s’il était à peu près comparable au Fokker D-XXI, il était loin des performances du Messerschmitt Bf 109G. Par ailleurs, les conditions d’armistice du 4 septembre 1944 obligeaient la Finlande à soutenir l’Allemagne dans le nord du pays et donc de combattre les alliés. Plus de la moitié des Myrsky II furent affectés à des unités de reconnaissance et accomplirent leurs missions en Laponie, ne signalant aucune victoire ni aucune perte.
Une tentative de Myrsky III fut envisagée, puis abandonnée quand la FFVS suédoise proposa le J22. VL commença alors l’étude d’un chasseur avancé, le Pyoremyrsky (Tornade), extrapolation du Messerschmitt Bf 109F. Le prototype fut construit au moment où la guerre prenait fin et il n’eut pas de suite.
Seul appareil d’origine locale, le Myrsky II n’a pas marqué notablement l’histoire de l’aviation . Son rôle, même minime, pendant la seconde guerre mondiale a cependant souligné la détermination de la Finlande à maintenir son indépendance.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.