Avec les DHC-2 Beaver et DHC-3 Otter, le DHC-6 Twin Otter fait partie des avions de brousse légendaires. Suite à la production de 844 appareils, l’assemblage du fameux bimoteur deHavilland Canada DHC-6 a cessée en 1988, dans la foulée de l’acquisition de cette entreprise par Boeing. L’utilité et la popularité du Twotter, ainsi affectueusement surnommé par ses pilotes, n’étaient pas en cause. Pour preuve, plus de 600 DHC-6 Twin Otter volent encore de nos jours.
N’eut été de la petite entreprise Viking Air, cet icône canadien aurait tout de même graduellement disparu des cieux au fil des ans. Entendant fréquemment l’adage de ses clients affirmant que «seul un Twin Otter peut remplacer un Twotter», Viking Air annonçait au début de 2007 son intention d’en relancer la production. Le prototype du Twin Otter 400 vola pour la première fois en octobre 2008 à l’aéroport de Victoria sur l’île de Vancouver. D’apparence extérieure fort semblable aux vieux Twin Otter, la nouvelle génération de cet appareil garde les caractéristiques de base de ce robuste bimoteur non-pressurisé, mais incorpore plus de 800 modifications comparé aux appareils de la Série 300 qui furent les derniers assemblés par deHavilland Canada. De l’intégration de matériaux composites dans sa structure, en passant par une cabine plus spacieuse, une nouvelle motorisation plus puissante avec des turbopropulseurs Pratt & Whitney Canada PT6A-34 et une avionique moderne, la Série 400 est en fait un nouvel avion. Le Twin Otter 400 bénéficie en outre d’une capacité d’emport et d’une autonomie accrus, tout en améliorant des qualités ADAC tout-terrain déjà exceptionnelles des vieux Twotter.
Le premier Twin Otter 400 sortant de la chaîne de montage fut livré en janvier 2011 à l’entreprise suisse Zimex Aviation. Dès l’été 2016, Viking Air livrait son 100ème appareil Twin Otter 400. Ceux-ci volent aujourd’hui dans plus d’une trentaine de pays. Viking Air fabrique les composantes du Twin Otter 400 à son usine situé dans la région de Victoria où est également implanté son siège social. L’assemblage final des appareils est effectué à sa seconde usine localisée à Calgary en Alberta. Disponible avec train d’atterrissage terrestre, mais aussi version hydravion ou amphibie tout comme son prédécesseur, le Twin Otter 400 est aussi versatile puisque son aménagement intérieur peut rapidement être reconfiguré en diverses combinaisons : tout passager, tout cargo ou combi. Il trouve donc preneur auprès d’une clientèle diversifiée, dont militaire. À ce jour, les appareils Twin Otter 400 ont été exportés dans une quarantaine de pays.
La Force aérienne du Pérou fut la première à commander une douzaine de Twin Otter 400, dont un certain nombre en version hydravion qu’elle utilise en Amazonie péruvienne. Connus sous la désignation UV-18C, l’United States Army a fait l’acquisition de trois Twin Otter 400 spécialement aménagés pour les Golden Knights, son équipe de démonstration en parachutage. Aussi, la Marine populaire vietnamienne a également acquis six appareils en version amphibie, dont trois dans la version Guardian 400.
Le Guardian 400 est une version spécialement aménagée pour la surveillance maritime et des frontières, ainsi que pour des missions de recherche et de sauvetage. La possibilité de patrouiller longtemps à très faible vitesse au-dessus d’une zone d’intérêt fait du Twin Otter 400 une plate-forme d’observation idéale. Configuré selon les besoins du client, le Guardian 400 a une autonomie augmentée jusqu’à 13 heures de vol, grâce à l’ajout d’un réservoir interne de carburant. Doté d’un radar de recherche à 360°, de systèmes de vision électro-optique et infra-rouge, ainsi que de postes de travail pour les observateurs, ces appareils peuvent être néanmoins rapidement réaménagés pour des missions urgentes de transport, ou comme avions-ambulance. Ces caractéristiques sont donc susceptibles d’intéresser nombre d’agences civiles et de pays aux ressources limitées puisque le Guardian 400 est beaucoup moins dispendieux à l’achat et l’entretien que les avions de taille supérieure normalement utilisés à cette fin.
La remise en production d’un avion après une trentaine d’années d’interruption est un fait assez unique dans les annales de l’industrie aéronautique et on peut d’ores et déjà lui prédire un bel avenir. En 2016, grâce à une nouvelle entente, Bombardier confiait également à Viking Air l’avenir de ses bombardiers d’eau CL-215 et CL-415. Le succès de Twin Otter 400, et cette nouvelle marque de confiance à l’égard de Viking Air, ne sont sûrement pas pour déplaire aux successeurs du visionnaire Nils Christensen décédé en 2017.
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