Dans l’arsenal britannique de la Seconde Guerre mondiale les bombardiers tiennent une place à part. En effet la Royal Air Force a su tout au long du conflit se doter de machines de construction américaine ou nationale. Dans cette seconde catégorie figurent des machines qui sont entrées sinon dans l’Histoire au moins dans la Légende : le Lancaster, le Halifax, ou encore le Blenheim. Cependant les britanniques ont disposé à partir des années 1930 de quelques appareils révolutionnaires qui réussirent à apporter des réponses à des interrogations concernant la structure même des avions. Parmi eux figurent le Vickers Wellesley.
À partir de 1931 l’ingénieur anglais Barnes Wallis, responsable du bureau d’étude aéronautique de Vickers, commença à étudier les fuselages dits « géodésiques ». Ce concept, reposant sur des séries de lignes droites et d’arcs de cercles, permettait à Vickers de concevoir des avions légers mais très résistants. Néanmoins cette techniques ne permettait pas encore l’utilisation de fuselage en métal. L’avionneur utilisa cette technique en 1934 pour faire suite à la, déjà ancienne, Specification 4/31 qui prévoyait la dotation par la RAF d’un avion d’utilisation générale. Vickers faisait alors concurrence à Airspeed et De Havilland. Le prototype de Vickers effectua son premier vol le 19 juin 1935 sous le nom de baptême de Wellesley. Malgré la relative avancée technologique de l’appareil ce fut l’avion d’Airspeed qui remporta le marché. Cependant l’Air Ministry demanda à Vickers de représenter son Wellesley à un autre marché, pour lequel fut immédiatement la Specification 22/35 demandant un bombardier rapide capable d’évoluer à haute altitude. L’avion qui subit toutefois quelques modifications dans se structure et dans sa motorisation revola le 30 janvier 1937. N’ayant aucun adversaire l’avion de Vickers fut déclaré vainqueur.
Le Wellesley était un monomoteur biplace disposant de deux habitacles en tandem. Son aile basse droite présente une envergure impressionnante par rapport à la taille de l’avion. Le fuselage faisait appel à la technique géodésique. Les panneaux de bois étaient fixés sur une structure tubulaire en métal. Le train d’atterrissage escamotable se terminait par une roulette de queue.
Après avoir été testé par l’Aircraft and Armament Experimental Establishment , ou A&AEE, les deux prototypes ont été déclarés parfaitement aptes à un usage militaire. Les premiers Wellesley Mk-I de série sont entrés en service dans la Royal Air Force en juillet 1937 au sein du Squadron 76. Ce fut là une des seules unités à se servir de l’appareil depuis la Grande-Bretagne. À partir de 1938 les unités basés outre-mer commencèrent leur transformation sur le nouvel avion : le Squadron 14 basé à Aden délaissa ses Hawker Audax au profit du bombardier de Vickers. Dès lors pas moins de sept escadrilles basées en Afrique du Nord et au Moyen-Orient furent dotés de Wellesley.
En septembre 1938 les Wellesley Mk-I du Squadron 148 furent détachés en France afin de participer à des manœuvres qui « coïncidèrent » avec la tenue des accords de Munich entre les dirigeants européens Chamberlain, Daladier, Hitler et Mussolini. Les bombardiers de la RAF survolèrent fréquemment la frontière franco-allemande. Quelques jours plus tard deux Wellesley Mk-I du Long Range Development Flight rejoignaient Ismailia en Egypte à Darwin en Australie. Les 11 500km de trajet furent effectués en seulement 48 heures.
En janvier 1939 la RAF commença à recevoir les premiers Wellesley Mk-II. Ils se différenciaient des Mk-I par un unique habitacle biplace. Ils furent principalement affectés à la lutte anti-sous-marine et à la patrouille côtière. Ces avions devinrent la dotation principale du Squadron 47, basé en Égypte. L’unité était la seule escadrille du Coastal Command basée en dehors du royaume pendant l’entre-deux-guerre.
L’un des principaux faits d’arme des Vickers Wellesley pendant la Seconde Guerre mondiale eut lieu en juin 1940 quand les appareils du Squadron 14 larguèrent leurs bombes sur la ville historique de Massana au Soudan. Les bombardiers furent escortés par des chasseurs monomoteurs Hawker Hurricane. Quelques semaines plus tard en août 1940 les appareils du Squadron 223 attaquèrent Addis-Abeba la capitale éthiopienne, tenue par les armées du Duce. Les Wellesley, qui volèrent sans escorte, furent attaqués par les Fiat CR-42 italiens. Onze appareils avaient été détruits mais deux biplans furent abattus par les mitrailleurs anglais.
À partir de septembre 1940 les Wellesley commencèrent à être retiré du service actif dans les unités du Bomber Command au profit des Hampden et Wellington. Ce dernier fut conçu par le même ingénieur que le Wellesley. Les derniers de ces avions en service dans la RAF se virent affectés à des missions de reconnaissances côtières et de suivit des convois navals qui croisaient dans l’océan indien. Ils furent finalement relevés en février 1942 par des Whitley et des Ventura. Quelques Wellesley furent transformés en avion de remorquage de cible et rapatrier en Grande-Bretagne. Leur efficacité était largement contesté par les pilotes et l’état-major, pourtant il ne furent remplacés qu’en janvier 1945 par des Boulton-Paul Defiant désarmés. Ces appareils prirent la désignation de Wellesley Mk-III. Au total 177 avions ont été construits par Vickers.
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