L’origine du Type 432 remonte à 1939, en réponse à une demande du Ministère de l’Air portant sur un chasseur bimoteur équipé de canons de 20 mm montés en tourelle ou, si possible, d’un canon de 40 mm. Vickers fit une première proposition d’un appareil équipé de Rolls-Royce Griffon mais qui ne dépassa pas la planche à dessin.
Le développement de la tourelle, qui se poursuivait indépendamment de la cellule porteuse, pas encore prête, fut réalisé en utilisant un Wellington aménagé à cet effet. Mais, en 1940, les exigences du Ministère de l’Air se tournèrent vers la spécification F.16/40, consacrée à un monoplace capable d’opérer à très haute altitude et en mesure de contrer le Junkers 86P que les chasseurs de la RAF alors en service ne pouvaient quasiment pas intercepter.
L’appareil fut repensé à la base, la tourelle d’armement étant abandonnée, et la version « haute altitude », désormais nommée Type 432, fut dotée d’un armement conventionnel de 6 canons de 20 mm logés dans un container ventral, ainsi que d’une cabine pressurisée exigée par les altitudes que l’appareil était censé atteindre. Un contrat pour 2 exemplaires de cet appareil, qui ne manquait pas d’élégance et ressemblait assez fort à un Mosquito surdimensionné, fut passé en 1941.
Les ailes du Vickers 432 étaient construites sur le principe du revêtement travaillant, c’est-à-dire qui participe à la résistance mécanique de la structure, et présentaient une forme dite en « pinces de homard » assez caractéristique et qui aurait permis de le reconnaître du premier coup d’œil en combat aérien. Les radiateurs de refroidissement des moteurs furent noyés dans les bords d’attaque des sections comprises entre le fuselage et les moteurs afin d’améliorer l’aérodynamique. Le fuselage, quant à lui, était réalisé en tubes métalliques.
Le poste de pilotage du Type 432 fut installé dans une petite cabine pressurisée située très en avant du fuselage, le cockpit étant constitué par un petit dôme à double vitrage, ressemblant à un astrodôme et articulé sur un côté pour permettre au pilote d’accéder à son siège. C’est cette disposition qui nécessita de placer l’armement dans une nacelle située sous le fuselage et en arrière du cockpit. La propulsion fut confiée à deux Rolls-Royce Merlin 61 de 12 cylindres en V de 1520 cv. Les premiers essais du prototype 432 eurent lieu fin décembre 1942, révélant immédiatement des problèmes de roulage, l’avion serpentant pendant sa prise de vitesse et demandant des corrections de trajectoire permanentes. Ensuite, apparut l’impossibilité de faire un atterrissage trois points, problème qui ne fut solutionné que par le remplacement des ailerons Irving initiaux par des volets Westland et par des modifications dans le dessin de l’empennage.
La construction du second prototype fut annulée le 1er mai 1943 lorsque le Westland Welkin, concurrent direct du Vickers 432 pour l’interception à très haute altitude, entra en production. Le premier – et seul – exemplaire du Type 432 resta chez Vickers et y effectua des tests jusqu’à fin 1944, date à laquelle il fut ferraillé après avoir effectué seulement 30 vols. La vitesse maximale attendue de 700 km/h à 8.535m ne fut jamais atteinte, notamment car les Merlin 61 qui avaient été retenus n’ont jamais fonctionné de manière satisfaisante au-dessus de 7.000 m. Ce qui était un comble pour un intercepteur à très haute altitude.
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