Conçu sur la base de données très simples mais concrètement efficaces immédiatement, le Pegas répondait aux caractéristiques d’un avion sommaire d’attaque au sol, facile à construire et à piloter par des personnels peu qualifiés. Destiné à remplacer le Po-2 vieillissant, l’engin était tout en bois, sauf le poste de pilotage monoplace blindé – mais cependant ouvert – qui pouvait résister aux impacts des projectiles de 12,7 mm et de 20 mm. En cas d’avarie, il devait parvenir à se poser et être très rapidement remis en état de vol. Les capots moteur étaient en duralumin et l’appareil se présentait comme un assemblage très rustique, anguleux, destiné à la production en grande série. Il fut pourtant sans lendemain.
Bien que le premier projet fut envisagé comme biplan, l’avion se présenta finalement comme un monoplan aile basse, à train d’atterrissage fixe, propulsé par deux moteurs en étoile à cinq cylindres refroidis par air délivrant chacun 150 Ch. et entraînant une hélice bipale monobloc en bois à pas constant. Les principaux réservoirs de carburant, extérieurs, étaient largables et un réservoir intérieur, à paroi renforcée, permettait en cas d’urgence une autonomie de secours de 30 mn de vol.
Construit en Sibérie, le Pegas vola pour la première fois en août 1942. Les test en vol se révélèrent lamentables, et il y eut parfois des dégâts à l’atterrissage. Son poids trop élevé, ses qualités de vol médiocres et ses piètres performances incitèrent son concepteur à ne le faire utiliser que de nuit, à très basse altitude, et de manière sporadique. Pour tenter malgré tout d’améliorer l’appareil, d’autres prototypes furent construits (5 au total, le deuxième volant en 1943) avec chacun des caractéristiques distinctes dans la longueur, l’envergure, ou l’armement.
Pour ne pas priver l’armée de ses meilleurs pilotes, on envisagea de confier l’appareil à des femmes ayant reçu une formation sommaire et de le tester en opérations à la bataille de Koursk. Mais la faible autonomie de l’engin et son incapacité à décoller court sur des pistes de fortune proches de l’objectif firent abandonner définitivement l’entreprise.
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