Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale les constructeurs aéronautiques français commencèrent à se pencher sur le cas des hélicoptères. Les quelques essais menés en Allemagne, aux États-Unis, et au Japon avaient largement démontré les capacités réelles que l’on pouvait attendre de ces machines. La Société Nationale de Construction Aéronautique du Sud-Est réalisa un appareil qui s’il demeura à l’état de prototype n’en fut pas moins riche en enseignements : le Sud-Est SE.3101.
C’est au cours de l’année 1947 que les équipes de la SNCASE commencèrent à travailler sur le cas d’un hélicoptère moyen quadriplace destiné aussi bien au marché civil que militaire. L’appareil, bien que connu uniquement sur quelques documents et ébauches, reçut la désignation de SE.3100. Malgré l’intérêt suscité par cette machine, le prototype commandé devait se présenter sous la forme d’un monoplace rudimentaire. Une commande officielle fut passée par le gouvernement français au début de l’été 1947 pour ce prototype qui fut désigné SE.3101.
Les ingénieurs français qui ne disposaient pas vraiment d’une solide assise sur la question des hélicoptères modernes se tournèrent alors vers les rares productions d’avant-guerre. Pour l’architecture, ils s’inspirèrent notamment du Breguet-Dorand, un hélicoptère expérimental datant de 1932. Cependant ses caractéristiques semblaient avoir atteint leurs limites et les ingénieurs prirent également leur inspiration de l’autre côté de l’Atlantique, auprès du tout récent Bell 47, fraîchement arrivé sur le marché.
Pour permettre de réaliser des économies, l’ingénieur en chef du projet, Pierre Renoux, eut l’idée de prélever le rotor principal du Sud-Est SE.3101 sur un hélicoptère allemand Focke-Wulf Fw 61 récupéré au titre du dommage de guerre. Pour le reste, le siège du pilote provenait d’une Jeep militaire tandis qu’une partie de l’avionique avait été récupéré sur un monomoteur léger Piper L-4.
Extérieurement, le Sud-Est SE.3101 se présentait sous la forme d’un hélicoptère monoplace dont la construction faisait appel à un maillage de tubes d’aciers soudés les uns aux autres. Sa propulsion était assurée par un moteur Mathis G4R d’une puissance de 100 chevaux entraînant un rotor principal tripale. Le traditionnel rotor anticouple était remplacé par un double rotor contrarotatif engrenant fixé sur un empennage papillon. Sinon, l’hélicoptère possédait un train d’atterrissage tricycle fixe. Le cockpit était pleinement ouvert, à l’exception d’une verrière installé en face du pilote.
C’est dans cette configuration que le SE.3101 réalisa son premier vol le 16 juin 1948 entre les mains du pilote d’essais Jean Boulet. Le Sud-Est SE.3101 fut immédiatement immatriculé F-WFDQ. Les tests statiques, aussi bien que ceux en vol, furent menés par les équipes du Centre d’Essais en Vol.
Rapidement l’hélicoptère s’avéra instable, peu performant, et même assez gourmand en carburant. Quelques menues modifications furent apportées au cours de l’année 1949, mais sans toutefois régler les problèmes.
Mais surtout le programme du SE.3100 fut abandonné en 1950, scellant en cela le sort de son petit prototype. Finalement les essais en vol furent stoppé au début de l’année 1951. Cependant, les échecs de cette machines furent corrigés et permirent de développer deux autres machines, le prototype SE.3120 mais surtout l’hélicoptère construit en série SE.3130, mieux connu sous le nom d’Alouette II.
Assez bizarrement, le prototype du SE.3101 ne fut pas envoyé à la ferraille et nous est parvenu aujourd’hui sous la forme d’une pièce de musée exposée actuellement dans le hall des voilures tournantes au Bourget. Il est d’ailleurs exposé auprès d’une Alouette II et d’une Alouette III marquant ainsi la parenté avec ces deux machines de légende.
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