Cet appareil est issu du souhait de Jean Stampe de construire un biplan d’entraînement comportant un accès aisé vers le siège avant, le cahier des charges du S-IV s’inspirant énormément du De Havilland DH.82. Le S-IV réalisa son premier vol le 17 mai 1933 piloté par Jean Stampe. Les 6 premiers S-IV furent utilisés au sein de l’école de pilotage Stampe et Vertongen. La production cessa en 1935 puis repris en 1937 afin de construire deux nouvelles machines possédant des ailerons et une queue modifiés quand Elsa Leysen commanda un appareil de voltige léger supérieur au De Havilland DH.82 et au Bücker Bü 131 Jungmann. Le SV.4 était né.
En 1939, l’Armée de l’Air belge lança un appel d’offre afin d’obtenir un nouvel appareil d’entraînement et deux SV.4 furent construits afin d’entrer dans la compétition. Ces appareils, redessinés au niveau de la queue et de l’aile supérieure, la remportèrent et 300 appareils furent commandés. Il entrera en service la même année. L’Armée de l’Air française passa une commande de 600 appareils. Seul 10 d’entre eux et 30 destinés à la Belgique avaient été construits quand la Seconde Guerre Mondiale débuta. Un seul SV.4 survécu à cette période, le OO-ATD.
L’histoire du SV.4, souvent nommé «Stampe», ne se termina pas là. En 1945, la France et la Belgique en manque d’appareils d’entraînement se tournèrent vers lui, ceci relançant sa production.
Le SV.4 est un biplan biplace en tandem où le pilote est assis à l’arrière. Il fait de bois et de toile et possède un train fixe classique. L’aile inférieure est droite et munie d’ailerons alors que le plan supérieur à flèche positive est décalé vers l’avant. Doté de lignes très fines, il a toujours été décrit comme un appareil facile et léger à piloter qui a laissé de merveilleux souvenirs à tous ceux qui ont pu le piloter.
Le SV.4A est un modèle construit sous licence par la SNCAN et mû par un moteur Renault 4-PO5 de 145ch.
Le SV.4B fut construit par Stampe et Vertongen. Il est mû par un De Havilland Gipsy Major X fournissant 145ch. Le SV.4B d’après guerre livré à l’Armée de l’Air belge possédait quant à lui un habitacle à verrière coulissante. Les appareils produits par Stampe et Renard étaient parfois mus par un Cirrus III. Le SV.4D, qui date de 1965 et qui fut un projet de Charles Renard, est issu de la même usine mais possède un moteur Continental IO-346 de 165ch. Le capot moteur, les saumons d’ailes et le train d’atterrissage furent retravaillés. Un seul exemplaire fut construit.
Le SV.4C fut construit en France par la SNCAN et par l’Atelier Industriel de l’Air d’Alger et est propulsé par un Renault P-PEI de 145ch. Le SV.4E est un modèle A ou C qui a été modifié et qui est équipé d’un moteur Lycoming O-320 de 180ch.
Le SV.4P est une étude faite par Stampe et Renard en 1957. Il est propulsé par un Potez 4D-31 de 300ch. L’avion étant monoplace avec une verrière raccourcie, le réservoir d’essence prenait place au niveau du premier siège et disparaissait du plan central. Un renforcement de la travée arrière du fuselage avait été prévu pour recevoir un crochet pour le remorquage de planeurs. Cette version fut rapidement abandonnée.
Le SV.4 fut utilisé par la Royal Air Force, l’Armée de l’Air belge et dans les trois branches de l’Armée française, par le Service de l’Aviation Légère et Sportive et par les Centres d’Essais en Vol. Il servit au sein de la Patrouille d’Étampes de 1947 à 1953. Il a par ailleurs équipé de nombreuses écoles de pilotage en Europe.
Toutes versions confondues, le SV.4 fut construit à 950 exemplaires environ. Il fut utilisé en temps qu’avion d’acrobatie jusque dans les années 1960 où il fut supplanté par des appareils spécialisés dans ce domaine. C’est l’un des rares avions à n’avoir pas été ferraillé mais presque toujours racheté par des collectionneurs ou des clubs, ce détail lui permettant de devenir un mythe.
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