Dans les années 50, la plus grande crainte pour les amiraux de l’US Navy n’était pas les hordes de bombardiers lancées par Moscou mais les sous-marins capables d’opérer seul en maraude à proximité immédiate des porte-avions américains et de leur flotte. Pour l’US Navy, il s’agissait alors de trouver un hélicoptère capable de patrouiller plus de deux heures avec au moins une torpille prête à être tirée et éventuellement de remplir des missions de SAR (Search And Rescue, recherche et sauvetage en français) à plus ou moins grande distance. Quatre constructeurs furent contactés en 1957 : Bell, Kaman, Piaseki, et Sikorsky. Rapidement ce dernier remporta le marché. Son programme était de loin le plus ambitieux mais il était surtout le seul à proposer un appareil capable d’amerrir en cas de besoin. Le nouvel hélicoptère reçu, de la part du Pentagone, la désignation de HSS-2. Sikorsky baptisa son appareil Sea King.
Le HSS-2 effectua son premier vol le 11 mars 1959 devant une partie de l’état-major de l’US Navy mais également des généraux de l’US Air Force qui s’intéressaient alors à l’appareil. L’US Air Force cherchait en effet une machine capable de remplir des missions d’infiltrations et d’exfiltrations de nuit au profit des forces spéciales. Son principal hélicoptère d’assaut, le Bell UH-1, était trop exigu pour ce genre d’opérations. L’US Navy passa une première commande pour 150 appareils HSS-2, désigné SH-3A à partir de 1962. Les fonds engrangés par cette commande permirent à Sikorsky de travailler sur la version souhaitée par les aviateurs de l’US Air Force.
Rapidement, il apparut que le SH-3A souffrait d’un manque flagrant de puissance et l’hélicoptériste choisit de renvoyer en usine une partie des machines. Elles furent dotées de nouveaux turbomoteurs et reçurent la désignation de SH-3D.
Le Sea King est un hélicoptère double turbomoteur amphibie, cela signifie qu’il peut théoriquement amerrir en toute sécurité, et habilité aux missions de SAR à longue distance et de lutte anti-sous-marine. Son cockpit accueille trois membres d’équipage et sa cabine peut transporter jusqu’à quatorze personnes en mission longue. Le Sea King dispose en outre d’un crochet d’appontage lui permettant de se poser sur des navires de guerre par gros temps. Son train d’atterrissage à roue se rétracte dans des ballonnets spécialement aménagés. Son rotor principal dispose de cinq pâles.
La version dédiée aux opérations spéciales de l’US Air Force reçu la désignation de HH-3E et fut commandé à 110 exemplaires en 1963, et cette même année cette arme commanda 50 exemplaires de la version CH-3C, utilisés pour des missions de transport et de récupération en mer. Ce sont ces CH-3C qui participèrent entre la fin des années 60 et le début des années 80 à la récupération des drone BQM-34 Firebee utilisés comme cibles.
L’une des missions les plus médiatiques qui revint aux Sea King de la Navy fut la recherche et la récupération des capsules du programme Apollo en remplacement des UH-34 des Marines. Ces missions permirent aux SH-3 de sortir de l’ombre. Rapidement les contrats d’exportations explosèrent. Le Sea King a été construit sous licence par Agusta en Italie, Mistubishi au Japon, et surtout Westland en Grande-Bretagne. Les Westland Sea King sont quasiment de nouvelles machines.
Les faits d’armes des Sea King sont aussi variés que les clients de l’appareil. Le conflit des Malouines qui opposa l’Argentine à la Grande-Bretagne permit de voir des Sikorsky SH-3 affronter des Westland Sea King. Les appareils argentins transportant des commandos aux alentours du navire HMS-Sheffield après que celui-ci fut envoyé par le fond par les Super Etendard sud-américains. Deux Sea King argentins ont été détruit le 30 avril 1982 lors du raid mené par deux Avro Vulcan de la RAF contre l’aérodrome de Port Stanley. L’Argentine dispose toujours des appareils survivants, ils ont été améliorés afin de pouvoir tirer le missile air-surface Exocet.
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