Dans l’histoire des voilures tournantes la famille des H-53 tient une place à part. Machines de très grande taille elles ont su au cours des années évoluer afin de donner naissance à des versions très spécialisées. Parmi celles-ci on retrouve le MH-53 Pave Low conçu à la demande expresse de l’US Air Force, aussi bien pour les missions d’infiltrations-exfiltrations de forces spéciales que pour le C-SAR (pour Combat Search & Rescue) aussi appelé Resco en français. En fait cette machine tire ses origines du HH-53H Pave Low.
Tout commença donc avec l’US Air Force qui souhaitait disposer d’un hélicoptère de C-SAR plus lourd et plus performant que le Sikorsky HH-3E Jolly Green Giant, avec notamment une capacité de riposte mais aussi d’emport d’armement plus important et une autonomie plus forte. C’est ainsi qu’elle sélectionna HH-53H Pave Low, directement dérivé du CH-53A Sea Stallion alors en dotation dans l’US Marines Corps. Le nouvel hélicoptère avait notamment la capacité d’être ravitaillé en vol via un Lockheed KC-130B Hercules ou bien HC-130P Combat Shadow, ce qui augmentait très sensiblement son rayon d’action, un véritable plus pour opérer au-dessus du Vietnam.
Car le secret du Sikorsky HH-53H Pave Low était là : il avait été pensé afin de participer aux combat en Asie du sud-est dans des zones fortement militarisées. Et c’est pour cela qu’il devint vite évident qu’il allait servir de base à une machine dédiée aux forces spéciales
Extérieurement il semblait encore plus massif et disgracieux que son prédécesseur, et pour cause il prenait 20% de masse en plus. Bien que conçu initialement comme HH-53H Pave Low pour des missions recherches et sauvetages au combat il devint rapidement MH-53H Pave Low II afin de servir au profit des forces spéciales américaines. Ils entrèrent en service au compte-goutte entre 1971 et 1976
Durant toutes les années 1970 et 1980 les MH-53H Pave Low II furent engagés dans la majorité des opérations spéciales, parfois les plus discrètes possibles, que les États-Unis aient eu à mener. Ils furent notamment utilisés en mai 1975 pour tenter de délivrer les trente-neuf membres d’équipage du porte-conteneurs américain Mayaguez tombés aux mains des Khmers rouges. L’opération tourna vite au fiasco diplomatique tandis qu’un des HH-53C mis en ligne fut perdu, causant la mort des vingt-trois passagers et membres d’équipage se trouvant à son bord.
Les années 1980 virent aussi l’apparition de la version la plus évoluée de l’appareil : le MH-53J Pave Low construit à 72 exemplaires par transformation de HH-53B, HH-53C, et MH-53H encore en état de vol. La motorisation fut changée, l’avionique également permettant le vol à très basse altitude par tous temps. L’armement fut lui aussi modifié, avec deux mitrailleuses multitubes M134 Minigun de 7.62mm et une mitrailleuse lourde M2 de calibre 12.7mm, la fameuse calibre 50 héritée de la Seconde Guerre mondiale. Des Sikorsky MH-53J furent engagés dans les opérations américaines dans le Golfe en 1990-1991 après l’invasion irakienne de l’état souverain du Koweït. À la même époque les soixante-dix exemplaires encore en service furent modifiés en MH-53M, l’ultime évolution. Il s’agissait de MH-53J dotés d’une avionique rajeunie et d’un nouveau système de ravitaillement en vol. Les MH-53J puis MH-53M pouvaient être ravitaillés en vol par les Lockheed MC-130H Combat Talon de l’US Air Force.
De nos jours plus aucun exemplaire n’est en service actuellement dans l’US Air Force. Il a été remplacé par les avions convertibles Bell-Boeing CV-22A Osprey. Malgré tout le Sikorsky MH-53 Pave Low demeure aujourd’hui encore étroitement lié à l’histoire contemporaine des États-Unis et encore plus à celles de ces forces spéciales.
Quelques exemplaires sont préservés dans des musées aéronautiques américains.
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