L’une des fonctions les plus connus des voilures tournantes est le sauvetage en mer. C’est aussi une des plus dangereuses pour les équipages. Cela a obligé les hélicoptéristes depuis les années 1950 à concevoir et construire en série des appareils sans cesse plus sécures et adaptés à cette mission ô combien essentielle. Comme souvent dans le monde des hélicos c’est des États-Unis ne vint une des machines les plus révolutionnaires du domaine, un appareil qui inspira les constructeurs jusqu’en Europe occidentale et même en URSS. Il s’agit du Sikorsky HO4S Horse.
C’est le 28 avril 1950 que l’US Navy passa commande pour dix hélicoptères de recherches et de sauvetages en mer destinés à opérer à partir des porte-avions de classe Essex. Il s’agissait d’appareil dérivés des Sikorsky H-19 Chickasaw commandés par l’US Army et l’US Air Force. Les futures machines reçurent la désignation de HO4S, mais ne prirent pas le nom de baptême des appareils terrestres. Si extérieurement ils ne différaient quasiment pas des autres, allant même jusqu’à conserver le moteur à neuf cylindres en étoile Pratt & Whitney R-1340-57 Wasp de 600 chevaux des autres versions. Ces appareils entrèrent en service en 1951.
Leur fonction première fut de remplacer les Sikorsky HO2S Dragonfly alors en dotation sur les porte-avions américains. Un HO4S-1 de chaque était déployé à bord des bâtiments de l’US Navy. Dès cette année 1951 dix exemplaires supplémentaires furent commandés sous la désignation HO4S-2. Ils étaient destinés à servir depuis des bases à terre et possédaient un moteur détaré à 550 chevaux. Ils permirent également de préparer à l’arrivée des soixante-et-un HO4S-3 dotés eux d’un Wright R-1300-3 Cyclone à sept cylindres en étoile de 700 chevaux de puissance. Fin 1951 sept des dix Sikorsky HO4S-2 furent versés à l’US Coast Guard où ils reçurent la désignation de HO4S-2G et le patronyme de Horse. La garde côtière américaine commença l’année suivante à recevoir à son tour le premier de ses trente HO4S-3G. Désormais le Horse était son principal hélicoptère de recherches et de sauvetages en mer, aussi bien en zone littoral qu’en haute mer. Ils remplacèrent rapidement les HOS-1G Hoverfly II.
Entre l’US Navy où ils permirent de réellement poser les bases de la mission de Pedro sur les porte-avions américains et l’US Coast Guard où ils menèrent les premières missions réellement hauturières les Sikorsky HO4S marquèrent leur temps. En septembre 1962 lors du réalignement des désignations seuls les HO4S-3 et HO4S-3G étaient encore en dotation. Les premiers furent désignés UH-19F et les second HH-19G. Les Sikorsky UH-19F ne menaient plus aucune mission de SAR se limitant à des vols de soutien logistique depuis la terre ferme, et ce jusqu’en 1965. Les Sikorsky SH-3D Sea King les remplacèrent. De son côté l’US Coast Guard retira ses HH-19G en 1968 au profit des Sikorsky HH-3F Pelican.
Outre l’US Navy et l’US Coast Guard le Sikorsky HO4S fut acquis par deux autres pays : le Canada et les Pays-Bas.
La Royal Canadian Navy fit l’acquisition en 1952 de trois HO4S-2 pour les besoins de son N°1 Helicopter Flight, l’embryon de son unité de voilures tournantes. Celui-ci utilisait alors des Bell HTL-4 Sea Sioux d’entraînement et de liaisons. Trois ans plus tard ils furent rejoints par dix HO4S-3 les reléguant aux seuls missions d’entraînement. Ils volaient désormais au sein de l’escadrille HU-21 qui assurait la sécurité des porte-avions HMCS Bonaventure et HMCS Magnificent. En 1965 ils commencèrent à laisser la place aux Sikorsky CHSS-2 Sea King avant de finalement quitter le service actif en 1970, alors totalement obsolètes.
Un an après que le Canada ait fait le choix de cette machine ce sont les Pays-Bas qui y passèrent en achetant directement trois HO4S-3. Au sein de la Koninklijke Marine ils assuraient également le rôle de Pedro, depuis le HrMs Karel Doorman. C’est le squadron 8 qui les mettaient en œuvre. Quand l’un était embarqué les deux autres servaient à terre pour des missions de recherches et de sauvetages en Mer du Nord. Ils restèrent en service jusqu’en 1963 et furent remplacés par des Sikorsky SH-34 Seahorse bien plus modernes.
La large cabine et le treuil mécanique extérieur du Sikorsky HO4S fut rapidement la définition de la majorité des hélicoptères de SAR dans le monde, du Mil Mi-4PS Hound-D soviétique au Westland Whirlwind HAR Mk-5 britannique en passant par la majorité des hélicoptères ultérieurs. Aujourd’hui le Canada préserve un HO4S-3 au Shearwater Aviation Museum sis en Nouvelle-Écosse tandis que les Pays-Bas possèdent le leur dans les collections de l’Aviodrome de Schipol.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.