Dès le début des années 1960, France et Grande Bretagne cherchent un avion d’entrainement avancé apte à l’appui tactique pour remplacer le Lockheed T-33, le Fouga Magister et le Hawker Hunter. La France retient le Bréguet 121 en janvier 1965 et les deux pays s’accordent en mai pour que le futur avion soit développé sur la base de ce dernier, à condition que la BAC soit associée à la construction au sein d’une société commune, la SEPECAT. Le premier vol a lieu en septembre 1968, et pendant la campagne d’essais les deux pays choisissent de privilégier la mission d’appui tactique, puisqu’ils ont choisi pour l’entrainement l’Alphajet et le Hawk.
Ces spécifications changeantes débouchent sur un biréacteur à aile en flèche haute équipé de deux réacteurs Adour 102. Sa structure légère en « nid d’abeille », sa voilure équipée de volets hypersustentateurs et de becs de bord d’attaque et ses pneus basse pression lui permettent d’opérer à partir de pistes courtes et sommaires. Il est équipé d’une perche de ravitaillement en vol escamotable. Cependant, les deux états ne se sont accordés que sur la cellule : les britanniques équipent leurs Jaguars de canons Aden de 30mm et d’une avionique plus moderne alors que la France équipe les siens de canons DEFA de 30 mm et d’appareils photographiques.
Il y aura donc quatre versions du Jaguar : le Jaguar A, monoplace français d’appui tactique, Jaguar E, version française d’entraînement, Jaguar S, monoplace britannique, Jaguar B, biplace britannique d’entrainement. Ces derniers sont baptisées respectivement Jaguar GR Mk-1 et Jaguar T Mk-2 dans la RAF. Le Jaguar M, version navale du A qui sera abandonnée en 1973 au profit du Super-Étendard. Chaque pays procédera à ses modernisations. Ainsi, les Britanniques équiperont leurs avions de points d’emport sur l’extrados de l’aile pour y fixer des missiles air-air AIM-9 Sidewinder. Une version export, le Jaguar International, sera vendue à l’Équateur, au Nigeria et à Oman et à l’Inde qui en produira aussi sous licence.
L’appareil emporte 4,5 tonnes d’armements variés : bombes non guidées Mk 81, 82 et 83 de 125, 250 et 500 kgs, paniers de roquettes LR 150, missile air sol guidé laser AS30L, missile anti-radar AS 37 Martel, bombe atomique AN52, missile d’autodéfense R550, bombe anti-piste BAP 100, bombe à sous-munitions Belouga, pod de guerre électronique CT51 ou de reconnaissance RP36P, bombe guidée GBU12.
Cette variété d’emport et la rusticité de l’appareil autorise un emploi opérationnel intensif dans des conditions difficiles : la France utilisa le Jaguar en Mauritanie contre le Front Polisario en 1977, au Tchad de 1978 à 1987 contre la Libye ou des colonnes rebelles, et avec les Jaguars britanniques dans le Golfe en 1991 et en ex-Yougoslavie en 1996 et 1999.
En tout, 573 exemplaires du Jaguar furent construits. La France les retira du service en 2005, la Grande Bretagne en 2007, et l’Inde et Oman projettent de les remplacer.
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