En 1938, dans l’intention de remplacer ses Junkers Ju 86 B3 et une partie de ses SAAB B17, la force aérienne suédoise adressa aux divers avionneurs nationaux une demande d’étude pour un appareil bimoteur de reconnaissance. La requête fut presque immédiatement modifiée pour l’obtention d’un appareil de plus large utilisation, pouvant assurer les fonctions de bombardier léger, de torpilleur, d’avion d’attaque, de reconnaissance à longue distance, et de chasseur lourd. Parmi les constructeurs sollicités, AFF se désista, de même que GV qui amorçait sa transformation en AFV, et c’est donc SAAB, ayant récemment absorbé ASJA, qui commença le programme d’étude sous la direction de Frid Wänström et de son collègue américain Carl Haddon.
Puis ce fut le début de la seconde guerre mondiale et le constructeur concentra l’essentiel de ses activités sur la production du B17 en laissant en demi-sommeil le développement du « projet L 11 ». D’aspect assez semblable aux Dornier Do 17 et Junkers Ju 88 allemands, le nouvel appareil était un bimoteur entièrement métallique, monoplan à aile médiane et volets entoilés, à double dérive, avec un train d’atterrissage classique escamotable. Le cockpit était décalé sur la gauche du fuselage pour laisser sur la droite la place à 2 mitrailleuses de 13.2 mm approvisionnées à 300 coups chacune : l’une tirant vers l’avant, actionnée par le pilote, et l’autre dans la partie basse, tirant vers l’arrière, actionnée par le bombardier logé dans le nez vitré de l’avion. Le troisième homme d’équipage, l’opérateur radio placé derrière le pilote et tourné vers l’arrière, utilisait une mitrailleuse de défense de 7.92 mm.
Deux prototypes volèrent pour la première fois le 19 juin 1942 sous la désignation de SAAB 18A, mais il fallut attendre 1944 pour que la production en série et l’entrée en service soient effectives. L’appareil devait être équipé de Bristol Taurus, mais les moteurs britanniques n’étant pas livrés, on les remplaça par des Pratt & Whitney Twin Wasp STWC-3 de 1 065 Ch, de fabrication suédoise, pour la sortie de la version bombardier, le B18A. La version reconnaissance photo, issue d’une conversion de la précédente en 1946, fut désignée S18A ; à partir de 1949, elle fut dotée d’un radar AN/APS-4 de l’US Navy construit sous licence (PS-18/A) placé dans un pod sous le nez de l’appareil. Celui-ci resta en service jusqu’à son remplacement par le S 32C Lansen, en 1959.
Après le vol inaugural du prototype SAAB 18B le 10 juin 1944, la version bombardier en piqué désignée B18B entra en service en 1945. Avec un équipage réduit à deux hommes et motorisé avec des Daimler-Benz DB 605B de 1 475 Ch, l’engin avait de meilleures performances que ses prédécesseurs ; il fut produit à 119 exemplaires et retiré du service en 1958. La dernière version, anti-navires/attaque au sol, entra en service en 1947 sous l’appellation T18B et fut produite à 52 exemplaires. L’appareil, à l’aérodynamique affinée, était armé de 2 canons de 20 mm et d’un de 57 mm et pouvait emporter une torpille et divers missiles. Il fut retiré du service en 1958 et remplacé par le A 32A Lansen. La production totale de SAAB 18, le dernier avion de combat à hélice suédois, fut de 240, toutes versions confondues.
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