Ce premier appareil monoplan apte à servir à l’entrainement militaire aux Etats-Unis était extrapolé du Ryan ST, un appareil d’entraînement et de voltige. Appareil monoplan, à train classique fixe et au cockpit en tandem ouvert, le ST était propulsé par Menasco L-365 en ligne de 125 ch. Bien que civil à l’origine, une version du Ryan ST (Sport Trainer), dont les premières ébauches datent de 1933, fut développée pour le marché militaire. Ainsi en 1937, le Ryan STM apparu, reprenant la même construction semi-monocoque et métallique avec des longerons en bois et des ailes entoilées. Les cockpits furent légèrement agrandis et une mitrailleuse fut proposée en option.
La Chine nationaliste commanda ces ST militarisés. Elle employa des STM-2P monoplaces armés d’une mitrailleuse, et une version, nommée STM-S2, qui pouvaient recevoir des flotteurs Edo. Le STM-2 fut également intégrés dans les forces aériennes des Indes néerlandaises. Les Pays-Bas utilisèrent 60 STM-2 et STM-2S de 1940 à 1942. La marine batave mit en service 48 STM de 1941 à 1942. En Amérique latine, le Guatemala commanda 6 ST-A Special en décembre 1938, version monoplaces armées de 2 mitrailleuses de 7.7 mm dans les ailes.
L’USAAC pris en compte un ST-A en 1939 pour le soumettre à différents test d’évaluation. Il reçut la désignation XPT-16, et fut rapidement suivi par une commande de 15 YPT-16. En juillet 1940, date à laquelle l’USAAC émit officiellement un cahier des charges pour un avion d’entrainement primaire destiné à officialiser le Ryan PT-16. L’appareil devint ainsi le premier avion d’entraînement monoplan de l’USAAC.
Le PT-16 fut commandé à Ryan sous plusieurs motorisations et donc désignations différentes : PT-16, PT-20, et PT-21 pour un total d’environ 130 exemplaires. Ces avions remplirent principalement des missions d’entrainement primaire au profit des futurs instructeurs. Ces appareils avaient un grave défaut : aucune des motorisations n’était vraiment convaincante, tant dans le domaine de vol quand lors des phases d’entretien.
Quand l’Amérique entra en guerre les commandes en matériel militaire explosèrent et les avions d’entrainement ne furent pas en reste ! Bien que considéré comme un appareil particulièrement inapte au service militaire, l’USAAF demanda à Ryan de modifier une fois de plus son ST. Mais cette fois pour servir à sélectionner les futurs pilotes et pour les orienter. Le nouvel avion fut désigné PT-22 et reçu le nom de baptême de Recruit. Celui-ci indiquait clairement quel devait être la mission de cet avion d’entrainement.
Le Ryan PT-22 se présentait sous la forme d’un monoplan à aile basse cantilever monomoteur. De construction mixte en métal et bois entoilé comme le ST originel, il disposait d’un cockpit biplace en tandem à l’air libre. Le train d’atterrissage fixe était particulièrement compliqué, composé de tubes d’acier fixés aux haubans de voilure, et doté de deux roues légères. D’allure fragile, le Recruit ne disposait pas de la capacité à opérer à partir de terrains sommairement préparés. En outre, comme la plupart des avions d’entrainement primaire, le PT-22 n’emportait aucun armement. Il effectua son premier vol fin décembre 1941. Une première commande fut passée pour 23 exemplaires, suivit une semaine plus tard d’une seconde bien plus conséquente pour 1000 appareils.
Les PT-22 furent utilisé prioritairement pour l’orientation des jeunes pilotes fraîchement sélectionnés par l’USAAF. En effet, c’est à partir de l’utilisation de cet avion que les jeunes recrues étaient envoyés pour apprendre à voler sur les différents types d’aéronefs en service dans l’US Army Air Force : chasseurs, bombardiers, hydravions de reconnaissance, avion de transport, avions d’entrainement, avions de liaison, et tant d’autres.
Début 1942, l’USAAF reçu également 25 appareils supplémentaires sous la désignation de PT-22A. Il s’agissait en fait de machine initialement commandés par les Pays-Bas, avant leur invasion par les nazis, et qui étaient stockés depuis chez Ryan. Ces avions furent donc utilisés également pour la sélection des jeunes pilotes. Dans la foulée, l’USAAF prit en compte 250 exemplaires d’une version civile remotorisée, et désignée PT-22C.
La désignation de PT-22B fut réservée aux appareils vendus à l’export. Seuls deux pays étrangers utilisèrent cet avion : la Chine et l’Equateur.
En mars 1942, le Department of Navy (ministère américain de la marine) passa également une commande pour cent exemplaires du Recruit sous la désignation de NR. Ces avions avaient la même mission que leurs homologues de l’USAAF mais pour le compte de l’US Marines Corps. Les Marines disposaient de leurs propres avions et avaient donc eux aussi besoins de sélectionner leurs futurs pilotes. Tout le monde n’avait alors pas les capacités pour piloter un SBD Dauntless ou un F4U Corsair au plus près des troupes et du champ de bataille.
Au total, les PT-22 et les NR furent donc assemblés à près de 1 300 exemplaires qui restèrent en service jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils ne furent pas remplacés.
Si les versions antérieurs à la guerre (PT-16 à PT-21) avaient assez mauvaise réputation, tant auprès des élèves que des formateurs, il n’en fut pas de même pour les Recruit qui jouissaient d’une relativement bonne image de marque. Après guerre, quelques-uns de ces avions furent livrés à des pays alliés des Etats-Unis : Brésil, Cuba, et République Dominicaine.
Pour complément, il est important de rappeler qu’à l’époque PT signifie Primary Trainer, soit avion d’entraînement initial. Les élèves passent ensuite sur BT, Basic Trainer, qui représente le stade intermédiaire, puis termine leur formation sur un AT, Advanced Trainer.
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