Republic P-43 Lancer

Fiche d'identité

Appareil : Republic P-43 Lancer
Constructeur : Republic Aviation Corporation
Désignation : P-43
Nom / Surnom : Lancer
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1940
Pays d'origine : Etats-Unis
Catégorie : Chasseurs de la guerre 39-45
Rôle et missions : Chasseur monoplace

Sommaire

“ le Thunderbolt miniature ”

Histoire de l'appareil

A l’instar de nombreux autres appareils, le P-43 Lancer fut développé à partir d’un modèle existant, en l’occurrence le P-35. La Seversky Aircraft Company, rebaptisée en 1939 Republic Aviation Company, réalisa sur fonds propres et à partir du P-35 une dizaine d’études dérivées dont la plupart ne furent pas menées à bien, mais l’une d’entre elles, dénommée AP-4, fut la base de développement du P-43.

Début 1939, vu le contexte international explosif et le besoin rapide de réarmement des Etats-Unis, l’USAAF commença à évaluer le AP-4, et tout particulièrement ses qualités aérodynamiques, théoriquement handicapées par la présence d’un moteur en étoile présentant un front large. Désireuse de garder à son appareil les meilleures performances,  Republic avait travaillé d’emblée à la résolution de ce problème en montant un capot moteur le plus étroit possible en en équipant l’hélice d’une casserole enveloppante. Ce fut néanmoins lors d’un vol d’essai mené avec une hélice ne présentant pas cette casserole qu’une surchauffe moteur suivie d’un incendie en vol causa la perte du seul AP-4 construit. Mais les évaluations étaient déjà à un stade avancé et l’USAAF fut assez convaincue par le potentiel de l’appareil pour en commander 13 exemplaires de présérie en mai 1939. Il prit à ce moment le nom de YP-43.

Le Lancer était un chasseur monoplace monomoteur monoplan à aile basse et entièrement métallique à structure rivetée, équipé d’un train principal escamotable et armé de deux mitrailleuses synchronisées de 12,7 mm sur le capot et de deux (ensuite quatre) mitrailleuses de 7,62 mm (ensuite de 12,7 mm) dans les ailes tirant au dehors du cercle de l’hélice. Ce fut le Lancer qui, le premier, présenta la silhouette dite « Razorback », concrétisée par une avancée du fuselage au-dessus de l’arrière de la verrière et qui allait devenir célèbre avec le P-47 Thunderbolt quelques années plus tard. Son capot moteur subit aussi une dernière transformation en vue d’intégrer la prise d’air du moteur qui, sur le P-35, était à la base des ailes.

Il fut équipé d’un moteur en étoile refroidi par air Pratt & Whitney R-1830-35 de 14 cylindres de 1200 cv (mis au point notamment en vue d’équiper le Boeing B-17) turbocompressé par un General Electric B-2 situé dans le fuselage et actionnant une hélice tripale à pas variable. Dès la livraison des premiers appareils, il apparut que le P-43 Lancer partait en lacet lors du roulage et du décollage, fait très dangereux qui exigea de modifier la roulette arrière.

Les livraisons du P-43 s’étalèrent entre septembre 1940 et l’été 1941. Mais, à cette date, et à la lumière des engagements aériens en Europe, il devint évident que ses performances – même si elles étaient supérieures à la spécification de base – étaient insuffisantes notamment en termes de maniabilité, pour l’engager avec succès en combat aérien. De plus, la protection du pilote n’était pas assurée de manière efficace et les réservoirs, situés dans les ailes pour gagner de la place dans le fuselage (principe de l’aile humide) n’étaient pas auto-obturants et présentaient des fuites chroniques.

L’USAAF estima que le concept du P-43 était en fin de potentiel et préféra se tourner vers le dernier-né des chasseurs de Republic, le Thunderbolt. Mais comme ce dernier ne pouvait pas encore être construit en série car le moteur qui devait l’équiper n’était pas disponible en quantité suffisante, Republic reçut une commande de 54 P-43 afin surtout de garder les chaines de montage ouvertes. La production totale de Lancer s’éleva finalement à 272 appareils.

L’USAAF n’envoya pas ses Lancer au combat et ne les utilisa finalement que pour l’écolage avancé des pilotes de chasse et la reconnaissance photo. En 1942, quelques exemplaires de cette dernière version furent acquis par la Royal Australian Air Force. Ensuite, fin 1942, les Lancer se virent attribuer par l’USAAF le nom de RP-43 (R pour ‘restricted’), ce qui signifie inapte au combat.

Sous la loi Prêt-Bail, 125 P-43A légèrement améliorés furent construits pour la Chine. Ces appareils devaient initialement équiper le Third American Volunteer Group, escadrille comparable aux célèbres « Tigres volants » (First American Volunteer Group – AVG) et dont les membres auraient dû être recrutés dans l’US Navy et dans les Marine Corps, mais qui ne vit jamais le jour suite à l’entrée en guerre des Etats-Unis en décembre 1941. Ils furent équipés de deux mitrailleuses de 12,7 mm dans chaque aile et munis de blindages symboliques pour le pilote et les réservoirs. Ils furent néanmoins menés à pied d’œuvre par les pilotes du premier AVG qui les préférèrent de suite à leurs P-40 Warhawk en raison de leurs bonnes performances en altitude, de leur rayon de virage et de la meilleure sécurité présentée par un moteur à refroidissement par air. Leur demande de conserver ces appareils fut refusée vu les défauts habituels attribués à l’appareil, manque de blindage et réservoirs non obturants.

Utilisé par les pilotes chinois, le Lancer se montra peu efficace lors des combats contre les appareils japonais. Les minces améliorations apportées en matière de blindage et de protection se révélant insuffisantes, il fut remplacé en première ligne en 1944. En outre, le même type de moteur avait été choisi pour équiper le Douglas C-47, dont le besoin était énorme, ce qui rendait très difficile l’obtention de propulseurs de rechange et diminuait d’autant la disponibilité des appareils.

Plus que comme chasseur, c’est plutôt dans le rôle d’appareil de reconnaissance-photo que le Lancer put montrer ses capacités. Doté d’un rayon d’action important, d’un plafond élevé, d’un système d’alimentation en oxygène pour le pilote et d’une bonne vitesse en altitude, il fut utilisé intensivement, jusqu’à l’arrivée du P-38, pour des  missions de reco-photo tant par l’USAAF que par la RAAF. Ses bonnes performances en haute altitude lui permirent même d’être pendant un moment le seul appareil allié à être en mesure d’intercepter les Mitsubishi Ki-46 Dinah effectuant, eux aussi, de la reco-photo. Pour l’anecdote, signalons qu’en juin 1942, R. Scott, un pilote de l’AVG, photographia le sommet de l’Everest à partir d’une altitude de 13.000 m., altitude bien supérieure au plafond théorique du P-43 affiché par le constructeur.

Malgré l’obsolescence patente du Lancer, Republic tenta un dernier train d’améliorations sur le modèle en l’équipant d’un moteur Pratt & Whitney R-2180-1 de 1 400 ch. Si l’USAAF s’intéressa initialement au projet, aucun prototype du P-44 Rocket ne fut assemblé car les conditions de combat aérien en Europe mettaient en évidence que, même remotorisé, le P-43 ne pouvait aucunement rivaliser avec les appareils mis en œuvre par la Luftwaffe.


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Photos du Republic P-43 Lancer

Caractéristiques techniques

Modèle : Republic P-43A Lancer
Envergure : 11.00 m
Longueur : 8.70 m
Hauteur : 4.30 m
Surface alaire : N.C.
Motorisation : 1 moteur Pratt & Whitney R-1830 en étoile à 14 cylindres
Puissance totale : 1 x 1200 ch.
Armement : 2 mitrailleuses de 12,7 mm
2 mitrailleuses de 7,62 mm
Charge utile : -
Poids en charge : 3365 kg
Vitesse max. : 573 km/h
Plafond pratique : 10970 m
Distance max. : 1046 Km
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du Republic P-43 Lancer

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Republic P-43 Lancer
Fiche éditée par
Image de Yves
Yves
Computer Support à l'Université de Namur (Belgique) Enseignant dans le Supérieur de Promotion Sociale Passionné d’aviation et pilote d'occasion
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Vidéo du Republic P-43 Lancer

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