Au début de l’année 1973, le bureau d’étude Swidnik du constructeur polonais PZL commença à travailler sur l’étude d’une version améliorée du Mil Mi-2 soviétique produit localement depuis le début du programme. L’idée des ingénieurs polonais était d’adapter l’hélicoptère aux missions de transport d’assaut, d’évacuation sanitaire, ainsi que de recherche et de sauvetage en mer. Pour cela il fallait agrandir sensiblement la machine.
Un Mil Mi-2 de l’armée polonaise fut alors prélevé des stocks et totalement démonté. Ses deux turbines d’origines furent déposées, et le constructeur les remplaça par une motorisation plus puissante. Les travaux d’ingénieurs furent finalement assez courts, puisque le premier prototype désigné PZL W-3 fut assemblé en juillet 1979.
Extérieurement cet hélicoptère se présente sous la forme d’un hélicoptère construit intégralement en métal. Il est propulsé par deux turbines soviétiques Glushenkov TVD-10B d’une puissance nominale de 900 chevaux entraînant un rotor principal quadripâle en métal. Ces turbines étaient produites sous licence par PZL. Le cockpit du type biplace côte à côte disposait d’une électronique dernier cri. La cabine largement agrandie permettait l’accueil de dix passagers ou douze soldats équipés. Un treuil mécanique fut installé du côté gauche de l’appareil. C’est dans cette configuration que le PZL W-3 réalisa son premier vol le 16 novembre 1979.
Rapidement une première commande étatique polonaise arriva pour trente exemplaires sous la désignation de W-3 Sokol. Les appareils étaient destinés aussi bien à l’armée qu’à la force aérienne polonaise. Les premiers exemplaires entrèrent en service en 1985. En effet des tensions diplomatiques entre la Pologne et l’URSS retardèrent l’obtention de la licence de production des turbines TVD-10B. Du coup PZL chercha à développer une version propulsée par une turbine Allison 250 d’origine américaine. Cette quête déboucha sur la conception d’un nouvel hélicoptère désigné Kania.
Finalement lorsque les premiers W-3 Sokol firent leur apparition, la marine polonaise montra son intérêt pour une version de sauvetage en mer et de lutte embarquée. Après avoir envisagé de doter son hélicoptère naval d’une capacité de lutte anti-sous-marine PZL renonça, la marine polonaise disposait alors de Mil Mi-14 soviétiques assez récents. La nouvelle version fut désignée W-3W Anakonda. Huit exemplaires furent construits et livrés à partir de 1989.
Des exemplaires furent alors acquis par la Tchécoslovaquie et la République Démocratique d’Allemagne. Pour la première il s’agissait d’acquérir des hélicoptères d’assaut et de transport moyen à même de remplacer les vieux Mil Mi-4, tandis que pour la seconde il s’agissait de deux hélicoptères destinés à la police frontalière, pour des patrouilles aux abords de la RFA. Après la chute du mur de Berlin ces deux W-3 est-allemands furent versés à la police du Land de Saxe, ils ont été remplacé en 2013 par deux Eurocopter EC135P plus modernes et revendu sur le marché de seconde main. Lors de la dislocation de la Tchécoslovaquie, l’ensemble des W-3 furent versés à la force aérienne tchèque. Début 2015 ils y volaient encore.
La chute de l’URSS en 1990 et la fin du communisme conduisirent l’hélicoptère polonais vers une véritable traversé du désert. En effet aucune commande ne parvint au constructeur entre cette année là et 1995.
Finalement une commande de W-3 fut passée par la Birmanie pour douze hélicoptères destinés à des missions d’assaut et de transport. Chacun d’entre eux a été doté d’une gundoor pour son autodéfense.
Au début des années 2000 une version de combat désignée W-3U est apparu, elle dispose d’un armement d’origine israélienne et sud-africaine, et possède une avionique commune avec le Mil Mi-35 russe. Des versions de commandement aéroporté, de lutte contre les feux de forêts, ou encore de recueil du renseignement ont été développé et sont proposées à la vente.
Outre les clients précités des PZL W-3 ont été vendus aux forces algériennes, ougandaises, et philippines. Des W-3 civils de lutte contre les feux de forêt volent également au Chili, en Espagne, en Roumanie, et en Turquie. Une motorisation alternative est proposé, tournant autour d’une turbine produite par Pratt & Whitney of Canada.
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