Depuis janvier 1935, Potez propose à la vente un avion de ligne dérivé du Potez 540, le 620. Sa voilure haute, ses moteurs en nacelles, son train semi-escamotable, son fuselage, sont ceux du 540. Seul le nez a été redessiné. L’avion est confortable : des efforts importants de réduction du bruit et du froid ont été entrepris. Mais même la version remotorisée par deux HS 12X plus puissants, le Potez 621, manque de vitesse, ce qui explique le succès mitigé de l’avion : seuls 23 exemplaires sont construits pour Air France.
Cependant, l’Armée de l’air, après des contacts avec l’URSS au début des années 30, s’intéresse au parachutisme. Si l’assaut aéroporté semble peu utile dans la guerre défensive que la France veut conduire, l’Armée de l’air ne veut pas passer à côté de cette tactique nouvelle, et cherche des avions de transport aptes au largage en plein vol.
Potez propose d’adapter le 621 pour cet usage. L’aménagement intérieur est adapté pour transporter 14 parachutistes ou 10 blessés. Si le confort est moindre que pour le 621, il reste notable pour un avion militaire de l’époque puisque l’insonorisation et le chauffage demeurent. Une porte cargo est installée pour faciliter le chargement du fret. Sa surface alaire élevée le dispense de recourir à des volets lors de l’atterrissage, mais elle diminue aussi sa vitesse. Un premier vol a lieu le 2 juin 1936 et dix machines sont commandées, puis cinq autres, toutes livrées en 1937.
Deux groupes d’infanterie de l’air de 200 hommes sont créés en 1937. Chacun dispose d’une escadrille qui doit recevoir des Potez 650. Mais les troupes aéroportées ne sont pas la priorité de l’Armée de l’air, qui oriente la production de Potez vers d’autres avions. Seuls 15 Potez 650 sont produits, trop peu pour les besoins de l’infanterie de l’air, qui recevra en renfort 6 Farman 224 refusés par Air France.
Au début des hostilités, l’infanterie de l’air est cantonnée à des missions de harcèlement le long de la ligne Maginot et les Potez 65 à des missions de transport. Leur lenteur et leur absence d’armement les rendent vulnérables à la chasse allemande. Repliés sur l’Afrique du nord, ils participent en 1941 au pont aérien vers la Syrie attaquée par la Grande-Bretagne et la France libre. La version 651 motorisée par deux Gnome-Rhône 14K, vendue à 6 exemplaires à la Roumaine, est également utilisée comme avion de transport durant toute la durée de la guerre.
En tout, 21 exemplaires furent construits. La France retira les siens en 1943 et la Roumanie en 1944. Malgré le faible nombre d’exemplaires construits, il est l’avion qui a vu la naissance du parachutisme militaire en France.
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