Environ 300 Grasshopper de toutes séries devaient également prendre la route de l’URSS. L’un de ces avions fut d’ailleurs utilisé par le Général Nikita Khroutchev, futur dictateur, comme appareil personnel. Beaucoup de Cub soviétiques furent utilisés pour des missions d’entrainement, certains volant même de nuit pour des missions de harcèlement contre les positions de la Wermacht. Ces derniers avions larguant parfois des bombes légères et des grenades par le hublot.
En France, le Cub connu son heure de gloire le 24 août 1944 quand un avion de l’US Army Air Force décolla de la région de Mantes-la-Jolie avec à son bord un officier français et un message à l’attention de la Résistance parisienne. Le petit avion survola l’Île de France et Paris jusqu’au dessus de la Préfecture de Police. Arrivé à la verticale de l’Île de la Cité, il largua le message destiné au colonel Henri Rol-Tanguy, le chef des FFI-FTP (Forces Françaises de l’Intérieur-Francs Tireurs et Partisans) de la capitale. Signé de la main même du Général Leclerc, il indiquait aux parisiens l’arrivée imminente de la 2ème Division Blindée des Forces Françaises Libres. Cet épisode fut immortalisé par le film « Paris brûle t’il ? » Par la suite ce même Cub se posa à proximité du Jardin du Luxembourg afin d’amener un officier américain jusqu’au Sénat où se trouvait une partie de l’état-major des FTP.
Le Piper L-4 donna naissance à une version surprenante triplace d’entrainement avec un instructeur et deux élèves. Désignée TG-8 il s’agissait de planeurs sur lesquels on avait ôté le moteur et redessiné le nez. Un total de 250 exemplaires fut livré à l’US Army Air Force, et servirent à l’entrainement des futurs pilotes américains et britanniques de planeurs d’assaut. L’US Navy quand à elle fit construire trois TG-8 sous la désignation prototype de XLNP-1. Ces appareils devait pouvoir fournir des planeurs aisément assemblables et transportés par les sous-marins et bâtiments de surface américains. Les XLNP-1 auraient alors été attachés à un câble relié au navire, à la manière d’un cerf-volant. Le programme de planeurs de reconnaissance de la Navy fut finalement annulé en octobre 1944.
Après guerre de nombreux pays de l’OTAN furent équipés en Piper Cub pour des missions de liaisons, de reconnaissance, d’observation, ou encore de tractage de planeurs. La France recevant environ 200 appareils utilisés par l’Armée de l’Air et par l’ALAT. Les Cub français volèrent en Indochine, et en Algérie. Les derniers furent retirés du service au début des années 80 soit près de 50 ans après le premier vol du prototype. Le Piper Cub fut également un des premiers avions versés en 1948 à la toute jeune Heyl Ha Avir, la branche aérienne de Tsahal, les forces armées israéliennes.
Au total ce sont près de 20 000 exemplaires du Cub qui furent assemblés dont plus de 5 700 Grasshopper. De nombreux Cub civils volèrent entre la seconde moitié des années 40 et la fin des années 60 sous diverses cocardes, dont quelques pays communistes. Le Cub peut également s’enorgueillir d’être, tout comme le Martin Mariner, un des rares avions américains à être rejeté par la RAF. De nos jours de nombreux Cub volent à travers le monde souvent sous la désignation de L-Birds, afin de les différencier des chasseurs et bombardiers appelés Warbirds. Un Piper Cub aux couleurs des FAFL est actuellement préservé au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget tandis qu’un second portant le camouflage de l’ALAT est exposé au musée dédié à Dax.
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