S’il est un domaine qui résume à lui tout seul l’évolution de l’aviation durant la Première Guerre mondiale c’est bien la chasse. Les constructeurs sont partis de zéro, de rien, pour donner naissance à des appareils agiles et manœuvrables permettant d’en descendre d’autres. À l’été 1914 ils n’étaient qu’une toute petite poignée tandis qu’à l’automne 1918 ils étaient omniprésents. Et c’est notamment durant la dernière année du conflit qu’apparurent les deux meilleurs chasseurs allemands. Le premier était le mythique Fokker D.VII tandis que le second, moins célèbre, fut le Pfalz D.XII.
À la toute fin de l’année 1917 l’état-major allemand comprit qu’il était en train de perdre du terrain dans la bataille du ciel face aux forces britanniques et françaises. Les premières disposaient des Royal Aircraft Factory SE.5a et des Sopwith Camel tandis que les seconds alignaient désormais des Nieuport Nie.27 et des SPAD S.VII très supérieurs aux meilleurs chasseurs allemands. C’est la raison pour laquelle l’Idflieg lança un programme visant à développer un ou plusieurs modèles de chasseurs monoplaces biplans particulièrement manœuvrant. Plusieurs avionneurs y répondirent, beaucoup se virent rejetés.
Albatros avançait ses D.VIII, D.IX, et D.X, Fokker ses D.VI et D.VII, LFG Roland son D.VII, Pfalz ses D.VII, D.VIII, et D.XII, ou encore Siemens-Schuckert son D.IV. Les essais eurent lieu entre Noël 1917 et mi mars 1918. Ils virent trois avions confirmés dans une production en série : les Fokker D.VII et Pfalz D.XII en priorité mais également le petit Siemens-Schuckert D.IV.
Un premier contrat fut signé avec Pfalz pour 500 exemplaires de ce nouveau D.XII. L’avion fut testé avec quatre motorisations différentes en raison des disponibilités au sein des sociétés motoristes allemandes : Benz avec son Bz III de 195 chevaux, BMW et son Type IIIa de 185 chevaux, Daimler et ses D III de 180 chevaux et D IIIa de 170 chevaux. C’est finalement celui-ci qui fut retenu, notamment sur pression du pilote et as Ernst Udet.
Le prototype du D.XII vola en mars 1918 et les premiers avions de série arrivèrent en unité à la fin du mois de juin. Début septembre l’Allemagne passa commande pour 300 avions supplémentaires.
Extérieurement le Pfalz D.XII se présentait sous la forme d’un biplan monoplace de construction en bois et toile. Il possédait un train d’atterrissage classique fixe et un empennage arrondi. Son armement se composait de deux mitrailleuses synchronisées MG 08/15 de calibre 7.92 millimètres. Le pilote disposait d’un bon champ de vision.
À l’usage pourtant le Pfalz D.XII se révéla un chasseur difficile à piloter. L’avion ne pardonnait aucune erreur de pilotage et était de ce fait réservé aux pilotes confirmés. Cependant entre les mains de bons pilotes l’avion faisait des merveilles même face au meilleur chasseur allié de la fin du conflit : le SPAD S.XIII.
Quand la guerre prit fin en novembre 1918 les 800 avions commandés avaient tous été livrés. La plus part des exemplaires furent envoyés au pilon par les autorités britanniques et françaises. Quelques avions furent cependant réquisitionnés et testés, notamment aux États-Unis et en France.
De nos jours un magnifique exemplaire est préservé au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget en Seine-Saint-Denis. Il porte les marquages des avions engagés sur le front français à l’automne 1918. Il est à noter que le Pfalz D.XII donna naissance au D.XIV qui ne dépassa pas le stade expérimental. Il possédait une voilure légèrement agrandie.
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