Durant les années de guerre froide l’avionneur polonais P.Z.L. produisit plusieurs avions, et même quelques hélicoptères, aussi bien pour ses besoins que ceux de l’Union Soviétique. Si certains avaient été conçu dans ce dernier pays et seulement assemblés en Pologne d’autres furent le fruit du travail intellectuel des ingénieurs de l’entreprise d’état. L’un des plus célèbres exemples en la matière fut un petit monomoteur adapté tant aux emplois civils que militaires et qui devint bien vite une des coqueluches des aviations du Pacte de Varsovie. Il s’agissait du PZL-104 Wilga.
C’est en 1955 que l’avionneur P.Z.L. commença à réfléchir à un avion léger d’usage générale disposant de capacités aux atterrissages et décollages courts. La mode était alors, aussi bien à l’est qu’à l’ouest, aux avions de brousse. Les Polonais ne voulaient pas rater le coche.
D’autant qu’à l’époque des moteurs rentables et bons marchés étaient disponibles en masse à l’est, à l’image du Narkiewicz WN-6B à plat d’une puissance de 180 chevaux. C’est autour de celui-ci que le prototype de l’avion fut développé.
Il fut baptisé PZL-104 Wilga.
Extérieurement l’avion se présentait sous la forme d’un monoplan monomoteur à aie haute non haubanée. Son train d’atterrissage classique fixe fut doté de jambes renforcés. Le P.Z.L. PZL-104 Wilga était assemblé intégralement en métal, avec une grosse part d’aluminium le rendant très léger. Ses ailes avaient été dotées de volets spéciaux permettant de réduire les courses d’atterrissages et encore plus de décollage.
Outre le pilote la cabine était prévu pour accueillir trois passagers.
C’est dans cette configuration que le premier vol intervint le 24 avril 1962.
Rapidement cependant les équipes de P.Z.L. se rendirent compte de la fragilité du moteur WN-6B, notamment vis à vis des différences thermiques. Elles décidèrent de le remplacer par un moteur à neuf cylindres en étoile Ivchenko AI-14R de 260 chevaux. Ce moteur de conception soviétique équipait déjà le bimoteur léger Antonov An-14 et le monomoteur de brousse Yakovlev Yak-12. Le PZL-104 Wilga allait enfin connaître le succès.
Et son premier gros client fut l’Union Soviétique.
L’organisation paramilitaire étatique DOSAAF fit l’acquisition en 1963 de 400 P.Z.L. PZL-104 Wilga. Ils furent utilisés aussi bien pour le remorquage de planeurs, que pour la formation initiale à l’aéronautique, pour les liaisons et la communication aux profits des forces soviétiques. Quelques semaines plus tard la compagnie Aeroflot acheta de son côté cinquante de ces avions pour des missions de travail agricole.
En 1971 ces derniers furent finalement cédés eux-aussi au DOSAAF.
En parallèle l’avionneur polonais développait plusieurs sous-versions de son avions, y compris en version hydravion à flotteurs ou encore avec des skis pour les opérations polaires. Une dizaines de motorisations différentes furent proposées entre 1965 et 1984, allant même jusqu’à des moteurs américains pour les clients étrangers.
Car le P.Z.L. PZL-104 Wilga fut un véritable succès à l’export : Égypte, Indonésie, Mongolie, Paraguay et Yougoslavie en firent l’acquisition à titre militaire. Ils servaient alors principalement d’avions d’observation et de liaisons, mais également d’évacuation sanitaire.
La Pologne en fit évidemment un large usage, tant militaire que parapublique.
Des exemplaires civils se vendirent bien au-delà de la zone d’influence du Pacte de Varsovie. Dans les années 1970 et 1980 il n’était pas rare d’apercevoir des Wilga immatriculés en Allemagne de l’Ouest, en Italie, voire même au Canada. Dans ce dernier pays un exemplaire vola comme remorqueur de planeurs au sein des très officiels Cadets de l’Aviation royale du Canada. Il fut remplacé dans les années 1990 par un Cessna 182.
Après l’effondrement de l’Union Soviétique en 1990 des exemplaires furent repris par les forces aériennes de pays libérés du joug de Moscou. Estonie, Lettonie, Lituanie, Moldavie, ou encore Ukraine en firent voler quelques exemplaires principalement pour des missions d’observation et de surveillance.
La Russie en fit de même. Tous étaient d’ancien PZL-104 Wilga issus du DOSAAF.
Fréquemment présenté lors des salon aéronautiques du Bourget et de Farnborough le P.Z.L. PZL-104 Wilga y fit à chaque fois sensation. Il y gagna même son surnom «d’ascenseur volant», en raison de sa capacité à décoller sur de très très courtes distances.
Des exemplaires furent même dotés de petits turbopropulseurs, sans pour autant que la solution ne soit jugée rentable. La production de ce petit ADAC est estimée à mille machines.
Aujourd’hui de nombreux Wilga volent aux quatre coins du monde où la rusticité et la robustesse de l’avion sont très appréciées.
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