Durant la Seconde Guerre mondiale la Luftwaffe utilisa en masse des avions et hydravions saisis au sein des forces aériennes des pays conquis. Si la plus part provenait de France des aéronefs d’autres pays furent également un temps employés par l’aviation allemande. Réputée peu fiable selon les canons de l’époque l’industrie polonaise ne produisit que très peu d’appareils qui se retrouvèrent par la suite dans les rangs ennemis. L’une de ces rares exception fut un petit biplan d’entraînement primaire et intermédiaire assez réussi : le P.W.S. PWS-26.
C’est en 1933 que l’avionneur polonais Podlaska Wytwórnia Samolotów, alias P.W.S., se lança dans le développement sur fonds propres d’un biplan d’entraînement militaire. Cette société ne partait pourtant pas de zéro. En effet elle commercialisait alors un avion similaire destiné aux clubs d’aviation civile autant qu’aux compagnies aériennes sous la désignation de PWS-14. Il lui fallait cependant lui apporter quelques nettes améliorations afin de le militariser.
Le train d’atterrissage fut renforcé tandis qu’un capotage amovible était installée sur le poste de pilotage avant afin de permettre les entraînements aux vols de nuit. Ainsi venait d’apparaitre dans le paysage aéronautique polonais le PWS-16 qui vola pour la première au printemps 1933. Un lot de vingt exemplaires fut immédiatement commandé par la force aérienne polonaise qui les mit en œuvre à partir de février 1934.
En parallèle P.W.S. travaillait déjà sur une version de formation à la voltige aérienne désignée PWS-16 Bis. Là encore elle fut commandée à hauteur de vingt machine. Elles entrèrent en service en septembre 1934.
Même si le P.W.S. PWS-16 était globalement, dans ses deux versions, un très bon avion d’entraînement cela ne suffisait pas aux forces aériennes polonaises. Elles demandèrent à l’avionneur de réaliser une version améliorée dotée notamment d’une capacité d’entraînement au tir. Les ingénieurs polonais décidèrent de revoir en profondeur leur copie.
Il fallait abandonner le moteur Wright J-5 Whirlwind à neuf cylindres en étoile de 220 chevaux construit sous licence tchécoslovaque par Avia au profit d’un moteur plus puissance. L’avion devait gagner au moins 10% de capacité en termes de chevaux.
Avia proposa alors le J-5B Whirlwind portée à 240 chevaux. Ce moteur d’origine américaine avait la particularité d’avoir la même architecture que celle du PWS-16. L’avionneur accepta.
L’armement choisi fut une mitrailleuse de calibre 7.92mm, un modèle indigène Ckm WZ.33 réputé fiable et bon marché. Pour le reste l’avion reprenait les grandes lignes de son prédécesseur. Il fut désigné P.W.S. PWS-26.
Immédiatement le succès fut au rendez-vous puisque la force aérienne polonaise en acheta quatre-vingt-dix exemplaires d’un seul coup. Ils permirent de remplacer les vingt premiers PWS-16 mais également les très fragiles Bartel BM.5.
Avec leur arrivée en service les PWS-26 renvoyèrent les PWS-18, en fait des Avro Tutor construits sous licence polonaise, aux missions d’entraînement basique.
Le nouvel avion devenait ainsi le principal avion d’entraînement intermédiaire et de formation au tir. Une commande vint de la part de l’aviation républicaine espagnole qui combattait les troupes pro-fascistes du général Franco. Sur les trente machines acquises seuls vingt eurent le temps d’être livrées avant que l’Espagne ne sombre dans la dictature. Les dix derniers furent saisis et livrés à la marine polonaise qui les employa comme avions de surveillance et de liaisons.
Les productions du P.W.S. PWS-26 allèrent bon train puisqu’au total 250 exemplaires furent produits.
Quand l’Allemagne hitlérienne envahit la Pologne début septembre 1939 l’état-major polonais décida d’affecter une partie de la flotte des PWS-26 à des missions de liaisons.
Dans la nuit du 2 au 3 septembre 1939 un de ces biplans devint la première perte de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, étant abattu par un chasseur Messerchmitt Bf 109E de la Luftwaffe. Face à un tel avion de combat le petit biplan d’entraînement n’avait aucune chance. Malgré un rayon d’action assez court plusieurs pilotes instructeurs voire des élèves pilotes tentèrent l’évasion de Pologne vers la France et la Grande Bretagne à l’aide de leurs PWS-26. Aucun n’y parvint, la Flak et la Luftwaffe les en empêchant souvent de manière tragique. Après la reddition polonaise soixante-deux PWS-26 furent saisis par l’Allemagne et cent un par l’Union Soviétique qui avait elle aussi ultérieurement aidé les forces nazies à envahir le pays.
Sur les soixante-deux avions confisqués par les forces allemandes d’occupations vingt-huit furent envoyés à la Roumanie, alors alliée des nazis. Les trente-quatre autres PWS-26 furent repeints aux couleurs de la Luftwaffe et employés dans deux écoles pour l’entraînement basique mais aussi pour le remorquage de planeurs. L’Allemagne les conserva jusqu’en juillet 1942. Elle s’en sépara et en céda douze à son alliée bulgare.
De son côté l’URSS conserva l’intégralité de ses exemplaires saisis et les affecta dans trois école de pilotage. Fautes de pièces détachés plusieurs furent bricolés et même certains remotorisés afin de tenir jusqu’en 1944. Au titre du prêt-bail Moscou négocia avec Washington des moteurs Wright J-5B Whirlwind, mais l’Amérique refusa catégoriquement.
Finalement donc l’année 1944 vit la fin de la carrière opérationnelle du P.W.S. PWS-26 dans le monde. L’avion d’entraînement polonais avait donc servi avant et durant la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui un exemplaire est magnifiquement préservé au sein des collections du musée des forces aériennes polonaises à Cracovie.
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