La seconde moitié des années 1920 permit à plusieurs pays de s’imposer petit à petit dans le microcosme aéronautique mondiale. La Pologne fut de ceux là, d’abord avec des avions d’entraînement et de reconnaissance puis petit à petit avec des appareils plus offensifs. C’est ainsi qu’à la fin de cette décennie les quelques avionneurs polonais s’étaient lancés dans une série de recherches en matière de chasse ou de bombardement. Leur premier chasseur construit en série ne fut pourtant pas une réelle réussite. Il s’agissait du P.W.S. PWS-10.
C’est à la fin de l’année 1928 que le gouvernement polonais émit un cahier des charges relatif à un chasseur de nouvelle génération destiné au remplacement des Blériot-SPAD S.61 alors en dotation. Cet avion français était le principal chasseur de la force aérienne polonaise. Particularité notable de la recherche officielle : elle excluait les constructeurs étrangers, cherchant ainsi à motiver les avionneurs locaux. Deux y répondirent.
Il s’agissait de P.W.S. et de P.Z.L. avec chacun un avion très similaire à son concurrent.
La puissance moteur minimale était demandée à 425 chevaux et l’avion devait forcément être un monoplan disposant d’un construction partiellement ou intégralement métallique.
Le cahier des charges prévoyait aussi un armement de deux mitrailleuses synchronisées Vickers de calibre 7.7 millimètres.
Si c’est le P.Z.L. P.1 qui vola en premier, en septembre 1929, c’est son adversaire, le P.W.S. PWS-10 qui fut commandé en série à hauteur de 80 exemplaires. Le premier de ses deux prototypes avait volé pour la première fois en mai 1930.
Pour le propulser l’avionneur polonais fit appel à un moteur français, le Lorraine-Dietrich 12Eb Courlis à douze cylindres en W d’une puissance de 485 chevaux. Entraînant une hélice bipale en bois ce moteur était fabriqué sous licence tchécoslovaque par Skoda. Pour le reste le fuselage de l’avion était assemblé en tubes d’aciers recouverts de contreplaqués et d’une voilure parasol en bois. Il possédait un train d’atterrissage classique fixe se terminant par un patin de queue. Le pilote prenait place dans un cockpit assez exigu n’offrant qu’un champ de vision réduit. Il servait les deux mitrailleuses.
Les premiers P.W.S. PWS-10 entrèrent en service en première ligne en septembre 1931. Même si radicalement ils n’apportaient aucune évolution particulière vis-à-vis du Blériot-SPAD S-61 ils permirent à la propagande polonaise de fonctionner à plein régime. En effet désormais les pilotes polonais volaient sur un avion 100% polonais. Ou presque.
Pourtant rapidement ses pilotes s’en rendirent compte : le PWS-10 était un mauvais chasseur. Les phases d’atterrissage étaient chaotiques en raison de la mauvaise visibilité à bord. C’est la raison pour laquelle l’aviation polonaise passa en urgence commande pour un nouveau chasseur fabriqué par P.Z.L. et désigné P.7. De ce fait les PWS-10 furent retirés de la première ligne en avril 1933.
Quarante exemplaires furent alors stockés et proposés à la revente tandis que trente autres étaient affectés à des unités de chasse de seconde ligne. Début 1936 l’Espagne passa commande pour vingt de ces avions afin d’équiper une escadrille nationaliste lors de la guerre civile. Basés dans le sud-est du pays ils affrontèrent des Polikarpov I-15. Le célèbre as soviétique Lev Shestakov descendit notamment au moins deux PWS-10 franquistes lors de son engagement en Espagne. C’est lors de ce conflit qu’eurent lieu les seuls combats aériens de ces chasseurs de facture polonaise.
Quand l’Allemagne nazie attaqua la Pologne en septembre 1939 une dizaine de PWS-10 volait encore, principalement pour l’entraînement avancé des pilotes de chasse. La plus part fut détruite au sol par l’envahisseur.
Bien qu’il fut le premier chasseur construit en série en Pologne le P.W.S. PWS-10 ne laissa pas exactement une trace indélébile dans l’histoire aéronautique. En raison en partie d’une trop grande précipitation dans sa conception mais aussi d’un manque d’expérience de ses designers et ingénieurs cet avion se révéla finalement médiocre malgré une esthétique vraiment soignée. L’avionneur envisagea un dérivé biplan baptisé PWS-15 qui ne dépassa pas le stade de la planche à dessins.
Il ne reste de nos jours rien du PWS-10.
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