L’A-36 est connu sous plusieurs noms, le premiers était « Apache », nom affecté au départ au P-51, il a reçu ensuite la dénomination officielle « Invader ». Cela dit un certain nombre de personnes l’ont appelé « Mustang » durant la guerre : trois surnoms pour un avion.
L’A-36 qui ressemble fortement au P-51 a cependant différé de celui-ci dans ses plans. On trouve à mi-corde des ailes, 2 aérofreins dans l’intrados et dans l’extrados, donc 4 au total. Ces aérofreins sont insérés dans les ailes et s’ouvrent à 90° grâce à un système hydraulique, ce qui permet de maintenir l’appareil à une vitesse d’environ 400 km/h en piqué.
Coté armement, deux supports ont été adaptés sous les ailes pour accueillir 2 bombes de 500 livres et un réservoir de 75 gallons. L’Invader était équipé de six mitrailleuses de .50 : 2 sous le nez (qui a été adapté pour recevoir cet armement ) et 2 dans chaque aile. L’avion était équipé d’un moteur Allison V-1710-87 (F21R) propulsant l’engin à une vitesse de 572 km/h à 1500 m à vide.
Le premier vol du A-36 a eu lieu le 21 septembre 1942, les livraisons en mars 1943. L’A-36 a équipé le 27ème et le 86ème groupe de bombardier basés en Sicile et en Italie. Les deux groupes sont arrivés en Afrique du Nord en avril 1943 à la fin de la campagne tunisienne. Leur baptême du feu a eu lieu le 6 juin 1943, lors d’une des nombreuses attaques aériennes sur l’île de Pantelleria. Ils seront ensuite impliqués dans la célèbre prise du Monte Cassino, et plus tard dans la retraite italienne. Un 3ème groupe utilisait l’Invader : le 311ème groupe de bombardier basé en Inde, dans le cadre des opérations en Chine, en Birmanie et en Inde évidemment.
Les avis concernant l’efficacité de l’A-36 en combat sont partagés. Mais l’Invader était apparemment un assez bon bombardier en piqué. Le moteur Allison était réputé très silencieux, tellement silencieux qu’il n’était pas rare que l’ennemi ne se rende même pas compte qu’une attaque était imminente ! L’Invader est devenu rapidement la bête noire de l’infanterie italienne qui redoutait ses attaques. Avant une attaque, l’appareil était lancé à une altitude de 3000 à 3700 m et à une vitesse de 400 à 480 km/h. Le lâché de bombe avait lieu à 900 m et le pilote dégageait à environ 450 m.
Durant la guerre, une rumeur courait a propos des aérofreins de l’A-36 qui auraient été quasi inutiles. Ceci était incorrect puisque les freins de piqué de l’Invader le rendait très stable et permettait ainsi un bombardement particulièrement précis. Les pilotes ont constamment utilisé leurs freins durant les campagnes italienne et sicilienne. L’A-36 était réputé stable et maniable à basse altitude et pouvait ainsi manœuvrer aisément à 20 pieds du sol (env. 6 m) ! De plus il pouvait encaisser une quantité de dommage considérable. Cela dit 177 A-36 furent perdus en mission.
Le point faible de l’A-36 était le combat à haute altitude, en effet, il perdait tous ses atouts au dessus de 3000 m. Rencontrer un Bf 109 était donc souvent fatal pour un A-36 et les combats tournoyants étaient déconseillés. L’armée américaine a donc placé ses escadrilles de A-36 en dessous de 2000 m pour pouvoir profiter au maximum des performances de l’avion. Malgré cela, l’Invader a tout de même abattu près de 100 appareils en combat et Michael T.Russo fut un des as du combat aérien en A-36.
Par la suite le nom Invader a été adopté par le Douglas A-26.
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