Entre le milieu des années 1960 et la fin des années 1990 l’Italie s’est faite une spécialité d’assembler sous licence locale des hélicoptères conçus et construits aux États-Unis. Le spécialiste incontesté fut sans nul doute possible Agusta dont les usines sortaient des modèles issus aussi bien de chez Bell que de chez Sikorsky, allant même avec l’AB-212 ASW jusqu’à développer sa propre machine. Pourtant ce ne fut pas là le seul hélicoptériste italien à avoir une telle démarché. La société Nardi signa un contrat avec le constructeur américain Hughes afin de produire et vendre en Europe ses appareils. Sa plus belle réussite dans ce sens fut le NH.500.
En 1970 les constructeurs Hughes aux États-Unis et Nardi en Italie signèrent un accord industriel ouvrant à l’assemblage sous licence du biplace côte à côte civil Model 300C sous la désignation NH.300C. Les premières machines de ce type sortirent des usines transalpines l’année suivante et furent vendus en Italie, mais aussi en Allemagne, en Belgique, ou encore en France. Le succès, bien que modeste, était présent.
Confirmant l’intérêt des Européens pour ses productions la société Hughes proposa à Nardi d’aller plus loin dès l’année 1972 en assemblant localement deux versions de son Model 500. Le Nardi NH.500A disposait de jambes de patins courtes et le NH.500C de jambes longues.
C’est cette seconde version qui connut le plus de succès en Europe, vingt exemplaires étant même commandés en 1974 par l’armée grecques qui les utilisa comme hélicoptères de liaisons et d’observation armée. Ils emportaient un Minigun M134 de calibre 7.62mm sur le flanc gauche. Elle les conserva jusqu’en 2013, preuve de la robustesse de ces petits hélicoptères américano-italiens.
Deux versions spécifiquement militaires apparurent, respectivement désignées Nardi NH.500M et NH.500MC. Elles furent utilisés par l’Aviazione dell’Esercito et la Marina Militare pour des missions de liaisons et d’entraînement.
Le principal utilisateur du Nardi NH.500 fut la Guardia di Finanza qui fit voler à partir de 1986 un total de dix NH.500M et quarante-sept NH.500MC. Ils furent utilisés jusqu’en 2012 comme hélicoptères de surveillance, de liaisons, et d’observation. Onze NH.500MC furent spécialement construits sous la désignation NH.500MD pour les opérations navales, disposant de deux flotteurs en lieu et place des patins d’atterrissage.
Dans les forces italiennes le NH.500 voisinait souvent avec un de ses principaux concurrents, le Bell 206B Jet Ranger américain localement connu comme Agusta-Bell AB-206.
En 1983 Hughes signa un nouvel accord avec Nardi autour du Model 500E doté d’un nez plus pointu et d’une avionique améliorée. En Italie l’hélicoptère prit la désignation de NH.500E. L’année suivante quand Hughes passa sous le contrôle de McDonnell-Douglas l’accord fut confirmé par ce nouvel hélicoptériste. Très vite le NH.500E séduisit les clients européens, même s’il devait affronter la concurrence rude de l’Aérospatiale AS.350B Écureuil français.
En 1988 l’Aeronautica Militare signa un contrat pour l’acquisition de cinquante Nardi NH.500E destinés à des missions d’entraînement basique et avancé. En 2002 quand l’Italie s’est dotée de son propre système de désignations des aéronefs ces machines sont devenues des TH-500. Douze ont été livrés avec le même système de flotteurs que les NH.500MD.
À l’été 2021 ils servaient toujours dans la force aérienne italienne même si leur remplacement était désormais à l’ordre du jour. Les prétendants étaient alors les Agusta-Westland AW.009 et AW.119.
Hélicoptères principalement militaires et parapubliques les Nardi NH.500 sont des hélicoptères devenus mythiques en Italie. Ils ont volé au sein de pratiquement toutes les formes de services publiques, y compris au sein des Vigili del Fuogo. C’est à dire les pompiers. Le NH.500E aura été l’ultime hélicoptère de cette famille.
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