Si durant la Seconde Guerre mondiale les avions japonais étaient parmi les meilleurs aéronefs de combat du conflit il en fut tout autrement durant l’entre-deux-guerres. Cette période fut un long cheminement pour les forces nippones, aidées en cela par des ingénieurs allemands, britanniques, ou encore français attirés par les ponts d’or offerts. Comme d’autres pays le Japon eut également recours à l’inspiration étrangère, une expression locale que l’on pourrait considéré comme de la copie pure et simple. L’un des exemples les plus intéressants dans ce domaine fut le chasseur monoplan Nakajima Ki-11 demeuré sans suite.
En septembre 1934 après l’échec du programme du monoplan Kawasaki Ki-5 développé par Richard Vogt, un ancien assistant de Claudius Dornier, les autorités japonaises étaient de nouveau en quête d’un chasseur moderne. Trois constructeurs se mirent sur les rangs : Kawasaki, Mitsubishi, et Nakajima. Le premier proposait un biplan tandis que les deux autres avançaient chacun un monoplan. Il reçurent respectivement les désignations militaires Ki-10, Ki-14, et Ki-11.
Seuls les Kawasaki Ki-10 et Nakajima Ki-11 étaient des avions originaux, le Mitsubishi Ki-14 étant en fait une version terrestre du chasseur embarqué A5M qui venait d’être sélectionné par la marine impériale.
Le Nakajima Ki-11 en fait existait déjà quand le programme officiel fut lancé, ayant été conçu au départ sur fonds privés. C’est pourquoi l’avion vola seulement quelques semaines après le lancement du programme en novembre 1934.
Extérieurement le Nakajima Ki-11 se présentait sous la forme d’un chasseur monoplan monoplan à aile basse cantilever de construction mixte en bois, contreplaqué et Duralumin. Son train d’atterrissage classique était fixe et caréné. Le pilote prenait place dans un cockpit de petite taille réputé exigu. Il était animé par un moteur à neuf cylindres en étoile Nakajima Ha-1-3 Kotobuki actionnant une hélice bipale en bois et métal. Celui-ci était une version construite sous licence locale du Bristol Jupiter Mk-VII d’origine britannique. L’armement du Ki-11 se composait de deux mitrailleuses synchronisées type 89 de 7.7 millimètres de calibre.
Très rapidement il devînt évident que l’inspiration des ingénieurs et designers japonais était venue des États-Unis. Sans en être un total clone le Nakajima Ki-11 ressemblait énormément au chasseur Boeing P-26 Peashooter. Avec cependant moins de résultats puisque lors des essais en vol le monoplan nippon montra une instabilité permanente et une fragilité du train d’atterrissage. De toutes manières au début de l’été 1935 la compétition semblait terminée avec la commande en série du biplan Kawasaki Ki-10. Le programme Ki-11 fut officiellement interrompu quelques semaines plus tard, en septembre.
Sur les quatre prototypes assemblés l’un des avions fut revendu après l’échec du programme. Sous l’immatriculation civile nippone J-BBHA et la désignation de Nakajima AN-1 il fut employé pour des missions de communication et de transport postal rapide par le célèbre quotidien Asahi Shinbun. Évidemment son armement fut déposé. Il fut utilisé de 1936 à 1943.
Aujourd’hui il ne reste plus rien de ce petit chasseur demeuré sans suite. Le Nakajima Ki-11 marqua pourtant son époque : bien que monoplan il fut battu en compétition par un biplan bien plus classique. Le Nakajima Ki-11 donna cependant naissance au chasseur Ki-27 construit en série.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.