Très satisfaite de son Nakajima B5N Kate mais envisageant son futur remplacement, la Marine Impériale lança en 1939 un programme pour l’obtention d’un bombardier-torpilleur embarqué de caractéristiques sensiblement identiques, mais plus rapide et à plus long rayon d’action. C’est naturellement Nakajima qui fut sollicité et le nouvel appareil, évolution plus que révolution, reprenait beaucoup d’éléments de son prédécesseur : monomoteur à aile basse, métallique avec volets entoilés, train d’atterrissage escamotable et un équipage de trois hommes composé d’un pilote, d’un observateur-navigateur-bombardier et d’un radio-mitrailleur.
Son moteur Nakajima NK7A Mamoru 11 était plus puissant que celui de son prédécesseur et son aspect extérieur, d’une grande similitude, présentait cependant deux différences notables : une mitrailleuse ventrale orientable de 7.7mm dont la trappe permettait le tir vers le bas en arrière et un gouvernail à pente presque inversée pour que la longueur de l’appareil ne dépasse pas 11 mètres, taille des ascenseurs des porte-avions nippons alors en service.
Le B6N Tenzan (Montagne paradisiaque en japonais) vola pour la première fois au printemps 1941 et les essais révélèrent de sérieux défauts. Le moteur de 1800 Ch entraînant une hélice quadripale de grand diamètre créait un tel effet de couple qu’il provoquait de sévères vibrations et une grande instabilité. Le problème fut en partie résolu en décalant l’implantation de la dérive verticale de 2° 10′ vers la gauche. Par ailleurs, des défaillances de la crosse d’appontage provoquèrent de graves accidents et celle-ci fut donc renforcée.
Après de longues et nombreuses mises au point, l’appareil donna satisfaction à la fin de 1942, il entra en service sous la désignation B6N1 en janvier 1943 et la production démarra aussitôt. Le Tenzan (« Jill » pour les alliées) fut affecté aux porte-avions Hiyo, Junyo, Shinyo, Shokaku, Taiyo, Unryu, Unyo et Zuikaku et se révéla supérieur à tous les autres appareils de ce type, embarqués ou pas. Même si une petite minorité constata un léger avantage au Grumman TBF Avenger, il fut considéré par les belligérants comme le meilleur torpilleur de la seconde guerre mondiale.
Les imperfections et les difficultés d’approvisionnement du moteur Mamoru 11 contraignirent Nakajima à arrêter la production du B6N1 après 133 exemplaires. Équipé alors d’un Mitsubishi Kasei 25 de 1850 Ch, le Tenzan entra en service en juin 1943 sous l’appellation de B6N2 et fut produit jusqu’à août 1945 à 1133 exemplaires.
Le nouveau modèle ne put cependant pas donner la pleine mesure de son potentiel. Les alliés avaient repris la maîtrise du ciel, les A6M Zero d’escorte étaient surclassés par les F6F Hellcat, les équipages expérimentés commençaient à manquer et le nombre de porte-avions en service diminuait.
L’appareil fut donc basé à terre ; la crosse d’appontage fut supprimée et il reçut des roues larges adaptées aux terrains sommaires ou endommagés. Quelques B6N2 furent équipés de radar pour l’attaque nocturne et deux exemplaires reçurent une mitrailleuse de 13mm à l’arrière de l’habitacle, à la place de la 7.7mm (B6N3).
Au cours des mois d’avril et mai 1945, le Tenzan créa encore de graves difficultés aux alliés à Okinawa et à Kyushu par des attaques à la torpille et finalement, encore, par des attaques-suicide jusqu’à la capitulation.
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