Début 1943, une équipe d’ingénieurs de l’avionneur Morane-Saulnier reçu pour instruction du Ministère de l’Air de Vichy de concevoir un nouvel avion d’entrainement avancé destiné à la formation des jeunes pilotes allemands mais aussi de ceux provenant d’autres pays alliés des nazis comma par exemple de France ou d’Italie. Le constructeur désigna le nouvel avion MS.470 Vanneau. Mais en ces temps de fortes restrictions budgétaires l’étude, la conception, et la fabrication d’un nouvel avion devenait fortement problématique. C’est pourquoi les équipes de Morane-Saulnier prirent la décision que le nouvel avion reprendrait certains éléments d’avions existant déjà dans le catalogue du constructeur. Le MS.470 fut donc en partie basé sur le chasseur avorté MS.450.
Il en reprenait les ailes, le train d’atterrissage, l’instrumentation de vol, une partie de l’empennage, et utilisait une version allégée de son moteur Hispano-Suiza 12Y-51. L’avion se présentait donc sous la forme d’un monoplan monomoteur biplace en tandem. Son aile basse cantilever était assemblé entièrement en métal comme d’ailleurs le reste de l’avion. Son moteur Hispano-Suiza 12X de 690 chevaux lui octroyait une puissance rarement égalée à cette époque sur un avion d’entrainement de l’Axe. L’avion disposait d’un très original système d’escamotage du train d’atterrissage puisque ce dernier laissait dépasser quelque peu les roues afin d’amortir les chocs en cas d’atterrissage de fortune. Le Vanneau avait été pensé de manière à emporter deux mitrailleuses légères dans la voilure. Le prototype MS.470.01 effectua son premier vol le 22 décembre 1944, alors même que les installations du constructeur avaient été libérées par les Alliés.
Aux vues des résultats de ce premier vol et de la campagne d’essais le Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF) demanda à la toute renaissante Armée de l’Air de poursuivre le programme. L’état-major français passa alors commande pour une version de présérie désignée MS.472 et assemblée à trois exemplaires. Toutefois les Américains voyaient d’un mauvais œil cet avion que les Français mettaient au point alors même que la guerre n’était pas finie et que les industriels des Etats-Unis comptaient bien placer leurs avions auprès des militaires français. Par rapport au MS.470, les MS.472 se distinguaient par leur nouveau moteur en étoile SNECMA 14M délivrant une puissance de 700 chevaux. Les trois avions de présérie réalisèrent leur campagne d’essais et de réception entre le 12 décembre 1945 et juillet 1946. Au mois de décembre de la même le premier MS.472 de série entrait en service dans l’Armée de l’Air.
Le MS.472 fut construit à 230 exemplaires qui furent tous utilisés par l’Armée de l’Air. L’Aéronautique Navale, elle aussi soucieuse de se reconstruire au plus vite, passa commande pour une version sensiblement modifiée du M.472, le MS.474. Celui ci s’en différenciait par sa crosse d’appontage. Un Morane-Saulnier MS.474 fut d’ailleurs le premier aéronef de conception française à se poser sur le pont du porte-avions Arromanches en décembre 1947. Un total de quarante de ces machines servit entre 1947 et 1959 date du début de leur retrait au profit du CM.175 Zéphir, la version navalisée du célèbre CM.170 Magister.
En août 1947, Morane-Saulnier se lança dans une version plus puissante du Vanneau, le MS.475 qui se distinguait par son moteur en V Hispano-Suiza de 850 chevaux. Ce gain de puissance, couplé à l’adjonction de nouveaux volets, donna au MS.475 un formidable apport en matière de maniabilité et de vitesse. L’Armée de l’Air décida d’acquérir 200 appareils de ce type, qui entrèrent en service en mars 1950. Par la suite l’avionneur testa des possibilités de monter sur l’avion des moteurs aussi différents qu’un Isotta-Fraschini Delta, qu’un SNECMA 14X ou bien encore qu’un turbopropulseur Armstrong-Siddeley. Le constructeur testa même un MS.475 doté d’un SNECMA-Renault 12S-02, le moteur du Dassault MD.315 Flamant. Toutes ces possibilités demeurèrent toutefois sans suite. Au sein des écoles de l’Armée de l’Air les dérivés du MS.470 servaient à la formation avancée de pilotes ayant appris les rudiments du vol sur de vieux North American T-6 conçu avant guerre.
A partir de 1959, les Vanneau ont commencé à laisser la place aux MS.733 Alcyon, aux Sipa 111, mais surtout aux Magister. Toutefois cet avion ne cessa pas totalement de servir dans les unités de l’Armée de l’air puisqu’une trentaine d’entre eux furent envoyés en Algérie jusqu’à la fin de la guerre d’indépendance en 1962. Les Vanneau y remplirent quelques missions de reconnaissance diurne et d’appui tactique rapproché. Toutefois dans cette mission le Vanneau n’excella pas autant que pour l’entrainement.
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