Au début de l’année 1928, le Ministère de l’Air fit savoir qu’il recherchait un avion du type E2, c’est à dire une machine d’entrainement biplace permettant la formation intermédiaire des pilotes de l’Armée de l’Air et de l’Aéronavale. Plusieurs constructeurs proposèrent des avions de ce type : Bloch, Gourdou-Lesseur, Loire Nieuport, et Morane-Saulnier. Rapidement ce dernier se retrouva avec le seul appareil véritablement viable industriellement. En effet les trois autres constructeurs proposaient des appareils issus d’études lancées au lendemain de la Première Guerre Mondiale, donc en voie de relative obsolescence.
Le projet de l’avionneur était sur bien des points très innovants. En effet l’avion était un monoplan doté d’une aile haute très particulière, l’aile dite parasol. Le prototype reçu la désignation de MS.230. Il se présentait donc sous la forme d’un monoplan à aile parasol monomoteur biplace. L’élève pilote et son instructeur prenaient place dans des habitacles en tandem à l’air libre placés sous l’aile, dans laquelle une échancrure avait été faite afin de faciliter la visibilité vers le haut et l’avant. Le MS.230 se caractérisait également par un train d’atterrissage à large voie disposant de deux roues à pneumatique disposant d’une chambre à air, un système alors inconnu sur les avions d’entrainement. Le fuselage de section circulaire était entoilé. L’avion disposait d’un moteur en étoile Salmson de… 230 chevaux. D’où le nom de l’appareil. Le MS.230 avait été prévu dès le départ pour n’embarquer aucun armement. Le premier vol eu lieu en février 1929.
Les qualités de l’avion sont telles qu’une première commande est passée par l’Armée de l’Air pour 500 exemplaires, appelés à voler dans toutes les écoles de pilotage militaire, mais également au sein des unités de combat comme avion d’entrainement et de liaison. Des MS.230 furent également utilisés par l’Aéronavale à partir de 1931. L’avion vola au sein des forces françaises jusqu’en 1940, et certains exemplaires furent même saisis par la Luftwaffe qui découvrait là un avion d’entrainement rustique, robuste, mais surtout très facile à piloter.Outre la France, des MS.230 volent au sein des forces aériennes de pays aussi divers que la Belgique, le Brésil, la Grèce, le Portugal, la Roumanie, la Suisse ou encore la Turquie. La Belgique se fit même construire une version spéciale, le MS.236 mû par un moteur Armstrong-Siddeley Lynx d’origine britannique. Des versions civiles existaient également sous les dénominations de MS.234 et MS.237.
L’US Navy testa en 1932 trois MS.230 sous la désignation de Morane-Saulnier PH-1 pour des missions d’entrainement. Malgré les qualités indiscutables de l’avion, il ne fût pas commandé en série par les Américains qui choisirent finalement le Consolidated PY-3. La Royal Air Force essaya également l’avion sans suite. Au delà des MS.230, ce sont donc neuf sous-versions qui furent usinés pour un total de près de 1 200 avions dont les 18 derniers avions furent livrés à l’Armée de l’Air en… 1945.
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