Les origines l’appareil remontent à la volonté par l’Aviation du Front d’augmenter, en 1949, les qualités de vol du chasseur MiG-15, alors le principal avion à réaction en service en URSS. Si cette machine était pleinement opérationnelle elle ne représentait toutefois pas le chasseur escompté par Moscou. Le programme fut lancé sous la désignation d’Istrybitel 330 (ou I-330 c’est à dire chasseur n°330) et connu également sous le surnom de MiG-15SI.
S’il conservait les lignes générales du chasseur il disposait d’un nouveau propulseur, d’une aile à la flèche accentuée, d’un cockpit amélioré, d’un armement revu et corrigé, et d’une entrée d’air de réacteur redessinée. Finalement le MiG-15SI devint rapidement le MiG-17. Il se présentait sous la forme d’un monoplan à aile basse en flèche monoréacteur. Il était mu par un Klimov VK-1, rapidement remplacé par un VK-1A plus puissant. L’armement se composait de canons mitrailleurs, deux de 23mm et un de 37mm. Construit intégralement en métal le prototype du MiG-17 réalisa son premier vol le 14 janvier 1950, soit quelques semaines seulement après le lancement du programme.
Le développement du MiG-17 fut assez court, et les premiers exemplaires de série entrèrent en service en URSS en 1952. C’est à cette époque que l’avion fut officiellement identifié par l’OTAN qui lui attribua la désignation de Fresco. Alors que les unités de chasse soviétiques se dotaient rapidement de MiG-17 le développement de versions améliorées se poursuivait. C’est ainsi qu’apparu en 1953 la version MiG-17F doté d’un réacteur VK-1F à postcombustion, et pouvant emporter le tout nouveau missile air-air AA-2 Atoll.A la différence des autres chasseurs à réaction de l’époque le MiG-17 ne fut construit qu’en version monoplace, la transformation opérationnelle des jeunes pilotes affectés sur cet appareil se faisant alors sur MiG-15UTI.
C’est vraiment à partir de cette variante que les ventes du Fresco décollèrent. Des exemplaires furent livrés à toutes les forces aériennes du Pacte de Varsovie, mais également à la Chine qui attribua à l’avion la désignation de J-4. C’est ainsi que dans les années 50 des MiG-17 furent fréquemment vus sous les couleurs de pays aussi divers que l’Allemagne de l’Est, Cuba, la Hongrie, ou encore la Roumanie.
Rapidement Pékin demanda l’autorisation de construire sous licence le MiG-17F sous la désignation de J-5 pour ses propres besoins mais aussi pour ceux des pays placés sous son influence économique et politique. A cette occasion les J-5 vendus à l’export furent désignés F-5. A la différence de l’URSS la Chine produisit une version biplace du Fresco, qui fut désignée JJ-5 et FT-5 pour les machines vendues hors du pays. Ainsi on retrouva des F-5 et FT-5 au Cambodge, en Corée du Nord, au Mozambique, et en Tanzanie. Si la Chine fut un important constructeur extérieur du MiG-17 il en fut de même de la Pologne, où le constructeur PZL assembla la machine sous les désignations de Lim-5 et Lim-6.
Si le MiG-17 fit son apparition dans les rangs chinois en Corée du Nord, c’est surtout durant la guerre du Vietnam que ces chasseurs marquèrent considérablement les esprits. En effet ces petits chasseurs agiles et particulièrement bien armés firent des merveilles face à des chasseurs américains souvent trop lourds pour être de bons appareils de combat. C’est ainsi que les Fresco descendirent de nombreux Mc Donnell Douglas F-4 Phantom II, Vought F-8 Crusader, ou encore Douglas F-6 Skyray. Tous ces appareils étaient censés être plus modernes que le MiG-17.
Lorsque le conflit prit fin le MiG-17 avait même réussi à être le chasseur soviétique le plus efficace de la guerre, meilleur même que le MiG-21 Fishbed pourtant bien plus moderne. Mais surtout le MiG-17, chasseur avant tout armé de canons avec lesquels il abattit la plus part de ses ennemis, fut à l’origine d’une doctrine assez nouvelle pour les Américains : l’utilisation du canon comme arme aérienne, autrement dit la création de l’école Top Gun.
Les chasseurs de Mikoyan-Gurevitch se sont également illustrés dans les différents conflits israélo-arabes, et notamment en 1967 et 1973. A cette occasion les Fresco algériens, égyptiens, irakiens, libyens, et syriens menèrent aussi bien des missions d’interception que d’appui aérien rapproché. C’est en 1973 qu’un MiG-17 égyptien réussit à descendre un Mirage III israélien, le chasseur français étant alors unanimement considéré comme bien supérieur au chasseur soviétique. Malgré ce succès les nations de ligue arabe perdirent de nombreux MiG-17 contre les avions de Heyl Ha Avir et la DCA de Tsahal.
Au total, le Fresco a été produit à plus 8000 exemplaires, dont les trois quarts en URSS. En 2009 seule une poignée de ces avions étaient encore en service, principalement en Albanie, en Chine, en Corée du Nord, et au Soudan.
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