Souvent considéré comme un des chasseurs les plus célèbres de la Seconde Guerre mondiale, le Messerschmitt Me 163 Komet est aussi un de ceux qui s’entoura du plus grand mystère à l’époque où il entra en service dans les unités de la Luftwaffe. Avion rapide mais extrêmement instable, il ne jouissait pas d’une image particulièrement bonne dans les rangs de l’aviation militaire nazie, et cette réputation ne tarda pas à arriver aux oreilles des responsables du IIIème Reich. Ils demandèrent assez rapidement à Messerschmitt de lui trouver un remplaçant. Les études en ce sens donnèrent naissant au prototype d’intercepteur Me 263.
De ce fait Alexander Lippisch décida de moderniser en profondeur la cellule de l’avion. Le nouveau programme prit en premier lieu la désignation de Me 163D. Ces premières ébauches dataient en réalité de décembre 1943, une époque où les jets allemands faisaient régner la terreur dans les cieux européens. Lui et Willy Messerschmitt fondaient de grands espoirs dans cette nouvelle machine. Pourtant l’avionneur ne le garda pas longtemps pour lui. En effet, le Reichsluftfahrtministerium (ou RLM, ministère nazi de l’air) décida de transférer le développement de l’avion chez Junkers, sous la désignation de Ju 248. Le programme du Me 262 semblait clairement prioritaire aux responsables du parti nazi.
Entre le Me 163D et le Ju 248, il n’y avait finalement que de menues différences, notamment au niveau de l’empennage et de la verrière du cockpit. Extérieurement, l’avion se présentait sous la forme d’un monoplan à aile médiane construit en métal. Disposant d’un cockpit monoplace, l’armement de cet intercepteur tournait autour de deux canons MG-108 de calibre 30 mm installés à la naissance de chaque aile, en flèche accentuée. Mais surtout par rapport au Komet, le Ju 248 disposait d’un nouvel équipement très confortable, un train d’atterrissage tricycle escamotable. Sa motorisation était constituée d’un moteur fusée Walter HWK-109 d’une poussée unitaire de 1 700 kg. C’est dans cette configuration, ou presque, que le Junkers Ju 248 retourna chez Messerschmitt par la route pour y réaliser son premier vol. De retour chez son avionneur d’origine le Ju 248, ex-Me 163D, prit la désignation finale de Me 263.
Il fut décidé que son premier vol d’essais aurait lieu en tant que planeur. Le prototype Me 263V1 fut donc installé sous l’aile d’un bombardier Heinkel He 177 et largué en plein vol au-dessus du centre d’essais de Dessau en août 1944. Le Me 263 se comporta assez bien, et l’on décida chez Messerschmitt de poursuivre son développement, tout en renforçant la pression sur le motoriste Walter pour qu’il corrige les défauts de son moteur fusée.
Mais c’est la guerre qui rattrapa le Me 263. Quelques semaines après ce premier vol, les troupes de l’Armée Rouge entraient à Dessau et réquisitionnaient le prototype pour l’emmener en URSS. Là les essais reprirent, sans trop de conviction, les responsables soviétiques préférant le réacteur au moteur fusée, jugé trop fragile. Pourtant ils firent voler, de ses propres ailes, le Me 263 en avril 1945. Mais cela ne sauva pas l’avion et le programme fut officiellement abandonné par les Soviétique en juillet de la même année. Ainsi se terminait l’aventure du descendant direct du Komet.
Prototype méconnu, n’ayant pas réellement marqué l’histoire aéronautique, le Me 263 n’en demeure pas moins un avion intéressant. Il représente une des dernières tentatives de réaliser un chasseur à moteur fusée durant la guerre. Le prototype ne semble pas avoir été conservé.
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