L’hélicoptère Little Bird tire ses origines de l’emploi réalisé durant la guerre du Vietnam de Hughes OH-6A qui avaient été profondément modifiés par certaines unités de commandos pour leur apporter un appui tactique non négligeable. A l’époque certains « œufs volants » furent armés de mitrailleuses fixes et de paniers lance-roquettes. Ces transformations ne furent jamais généralisées et demeurèrent donc assez marginales. Toutefois l’état major américain avait compris les besoins de ses troupes d’élites.
En 1979, le très secret 106th SOAR (Special Operation Aviation Regiment) de l’US Army fit savoir qu’il recherchait à la fois un hélicoptère d’appui tactique léger pouvant soutenir les opérations clandestines mais aussi un appareil de liaisons rapides et de transport léger pouvant déposer discrètement des soldats loin derrière les lignes ennemies. Dans l’esprit des forces spéciales, le Cayuse était l’appareil parfait pour ce genre de missions.
Rapidement une dizaine d’OH-6A furent prélevés des stocks et envoyés à Fort Bragg, en Caroline du Nord, siège de l’état major des forces spéciales de l’US Army. Là ils furent tout bonnement désossés et reconstruits, avec l’aide d’ingénieurs de McDonnell Douglas. Les cinq premiers furent reconstruits comme MH-6C destinés au soutien « logistique » des unités, tandis que les cinq autres le furent comme AH-6F d’appui tactique rapproché, avec notamment le montage de deux mitrailleuses rotatives types Minigun de calibres 7.62mm et de paniers lance-roquettes. Le premier vol d’un MH-6C intervint au cours de l’été 1982.
Extérieurement, ces appareils reprenaient les grandes lignes du Cayuse si ce n’est que toutes les surfaces non-vitrées furent peintes en noir, et qu’ils reçurent une turbine Allison 250-C20B de 420 chevaux, bien plus puissante que l’originale. Les MH-6C étaient en outre capable de transporter des soldats debout sanglés sur des patins d’atterrissage modifiés. Mis à part leur armement les AH-6F ne semblaient guère se différencier des MH-6C. Rapidement ces appareils furent testés « grandeur nature » dans diverses opérations clandestines, mais aussi en 1983 lors de l’invasion de l’île de la Grenade par les forces américaines. Mais surtout les MH-6C permettaient de remplacer efficacement les quelques Bell UH-1N utilisés par le 160th SOAR, des hélicoptères peu appréciés dans ce cas précis.
Au cours des années suivantes, l’US Army muscla sa flotte de Little Bird, avec notamment des appareils comme les AH-6G, MH-6E, et MH-6H, tous plus différents les uns que les autres. Des MD-520 civils furent même acquis et transformés en AH-6F et MH-6C.
En 1995, le 160th SOAR fit savoir qu’il cherchait à rationaliser sa flotte de Little Bird et demanda à McDonnell Douglas de lui livrer une quarantaine de ces machines, réparties équitablement entre appareils de transport et appareils d’appui tactique. Pour cela le constructeur s’inspira d’un autre hélicoptère conçu par la firme Hughes, l’AH-64 Apache. Le rotor de l’hélicoptère d’attaque standard des forces américaines fut donc copié mais rapetissé et monté sur une cellule de MD-520 tandis que divers équipements électroniques furent greffés tels un système FLIR de détection passive AN/AAQ-15, des systèmes d’alerte radar, des lance-leurres thermiques, et un radar de cartographie et de suivie de terrain. En outre cette nouvelle génération de Little Bird était pleinement apte à l’utilisation des jumelles de vision nocturne. Ces appareils furent désignés AH-6J et MH-6J.
Parmi les nouveautés les AH-6J étaient aptes au tir de missiles antichars AGM-114 Hellfire et de missiles anti-aériens AIM-92 Stinger. Pour le reste l’armement variait suivant la mission, des mitrailleuses de tous types, aux lance-roquettes, en passant par les lance-grenades de 40mm.
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