McDonnell XP-67 Bat

La firme McDonnell Aircraft Corproration fut créée le 6 juillet 1939 à St Louis, Missouri (USA) et, plutôt que de débuter par une étude relativement modeste, elle se fixa comme premier objectif la réalisation d’un chasseur lourd à grand rayon d’action. Sans avoir fait l’objet d’une quelconque sollicitation, la nouvelle compagnie proposa en juin 1940 à l’US Army Air Corps un appareil de conception inhabituelle. L’engin, qui pouvait être équipé d’un Allison V-3420 ou un Pratt & Whitney H-3130 avec compresseur à deux étages, avait le moteur placé derrière le pilote. Par un système compliqué d’arbres et de pignons de renvoi, il entraînait deux hélices placées en position de poussée, au bord de fuite de chacune des ailes. L’armée refusa le projet mais y trouva des innovations et des solutions techniques suffisamment intéressantes pour faire allouer des fonds en vue d’en assurer le développement. Après de longues discussions et de nombreuses modifications relatives aux exigences de l’USAAC, McDonnell put présenter sa nouvelle étude le 29 juillet 1941, conforme aux critères définis par le cahier des charges, qui reçut la désignation de XP-67.

C’était un monoplace à cockpit pressurisé, monoplan à aile médiane reposant sur un train d’atterrissage tricycle escamotable et il était doté de deux moteurs Continental turbocompressés refroidis par air, dont les échappements, à l’arrière des nacelles, apportaient une propulsion complémentaire à l’action des hélices quadripales. Les raccords d’aile avec le fuselage ou avec les moteurs « noyés », très adoucis, donnaient à l’appareil un aspect large et aplati qui le fit surnommer familièrement « Bat » (battoir, raquette de ping-pong). L’armement prévu à l’origine consistait en six mitrailleuses cal. 50 (12.7mm) et quatre canons de 20 mm, mais il fut finalement converti en six canons de 37 mm alimentés à 45 obus chacun ; on proposa même le montage éventuel d’un canon de 75 mm.

Satisfaite par les résultats de l’étude, l’armée établit un contrat avec McDonnell le 29 octobre 1941 pour la construction de deux prototypes qui furent immatriculés 42-11677 et 42-11678. Mais la jeune firme maîtrisait encore mal les techniques d’élaboration des machines qu’elle avait pourtant initiées, et il fallut attendre le 1er décembre 1943 pour que le premier XP-67 puisse commencer les essais au sol, qui furent interrompus huit jours plus tard à la suite d’incendies déclarés simultanément sur les deux moteurs. Un mois de plus fut encore nécessaire pour que diverses modifications permettent enfin de réaliser le vol-test inaugural, le 6 janvier 1944. Mais de nouveaux problèmes de sur-régime des moteurs dus encore à des incendies firent interrompre le quatrième vol d’essai.. D’autre part, la queue de l’appareil présentait des défauts, et il fut renvoyé chez le constructeur où de nouvelles modifications furent entreprises avant la reprise des vols, le 23 mars 1944. En dépit de corrections répétées, l’avion fit preuve de piètres performances et sa maniabilité s’avéra dangereuse. Le 6 septembre 1944, un incendie de plus endommagea sérieusement l’engin et, estimant que la mise au point du second prototype prendrait trop de temps, le projet fut abandonné.