Si généralement beaucoup considèrent que c’est au cours de la guerre de Corée que l’hélicoptère a émergé comme machine militaire il ne faut cependant pas rayer d’un trait de plume la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci vit se développer des machines souvent demeurées à l’état expérimental mais qui permirent de faire de grands bons en avant. Allemands et Américains étaient particulièrement prolifiques dans ce domaine. Et un des appareils les plus aboutis développés à cette époque fut le bimoteur McDonnell XHJH Whirlaway.
Au début du printemps 1944 l’US Navy lança un appel d’offre afin de se doter d’un hélicoptère de recherches et de sauvetage en mer pouvant opérer aussi bien depuis la terre ferme qu’à partir du pont d’envol d’un porte-avions. À l’époque seul l’hélicoptériste Platt-Le Page se mit sur les rangs avec une version navalisée de son YR-1A alors en expérimentation au sein de l’US Army Air Force.
Pourtant l’avant-projet Platt-Le Page PL-9 ne réussit pas à convaincre les amiraux américains qui voulaient alors leur propre hélicoptère. Une idée germa alors dans la tête de James McDonnell, alors actionnaire majoritaire de ce constructeur. Mais il lui fallait quelques semaines pour la mettre en œuvre. Pour cela il racheta totalement la société Platt-Le Page, faisant d’elle une simple subdivision de sa propre société.
James McDonnell reprit de zéro le programme du PL-9 en lui attribuant la désignation constructeur de McDonnell Model 65. Par rapport à l’hélicoptère de Platt-Le Page la grosse différence résidait dans la motorisation. L’aéronef était devenu bimoteur.
Un prototype fut commandé sous la désignation de McDonnell XHJD.
Extérieurement celui-ci était un hélicoptère disposant d’un double rotor côte à côte. Chacun disposait de trois pales en métal. La structure de l’appareil était en tubes d’aciers recouverts de panneau de contreplaqué et d’acier. Deux moteurs à neuf cylindres en étoile Pratt & Whitney R-985-AN-14 Wasp Junior d’une puissance unitaire de 450 chevaux animaient le McDonnell XHJD. Ce type de moteur avait fait ses preuves grâces notamment aux avions d’entraînement basique North American BT-14 et Vultee BT-13. L’hélicoptère disposait d’un train d’atterrissage tricycle fixe. Son poste de pilotage avait été pensé pour deux membres mais un seul pouvait au final manœuvrer le XHJD. La cabine pouvait accueillir neuf passagers.
C’est dans cette configuration que le premier vol du prototype eut lieu le 27 avril 1946.
Quelques jours seulement après celui-ci la désignation de l’hélicoptère changea, devenant McDonnell XHJH. Le patronyme Whirlaway lui fut attribué. L’US Navy croyait alors fortement en cette machine. Pourtant les essais en vol obligèrent le constructeur à quelques menues modifications. La voilure de l’appareil fut totalement enfermé dans des carénages avec de gagner en aérodynamisme et un treuil mécanique fut monté.
À la même époque l’US Navy avait lancé un second programme très similaire, mais pour un hélicoptère plus léger. Là encore il s’agissait d’aller sauver des pilotes tombés en mer. Il voyait s’affronter Piasecki à Sikorsky. Et au sein de l’état-major américain quelques voix commencèrent à s’élever pour dire que le McDonnell XHJH était peut-être de trop par rapport à ces deux machines plus ambitieuses qu’étaient les XHJP et XHJS.
Finalement début 1947 il fut décidé de réunir les deux programmes.
Malgré l’avancée technique incontestable du McDonnell XHJH Whirlaway l’appareil ne faisait pas le poids face à la concurrence de Piasecki. Il était certes supérieur au Sikorsky XHJS mais très inférieur au Piasecki XHJP qui fut finalement commandé en série comme HUP-1 Retriever. À la même époque James McDonnell se retrouva mêler à un scandale judiciaire autour de la création du Model 65. D’anciens ingénieurs de Platt-Le Page lui réclamaient des dommages et intérêts, arguant qu’ils avaient inventés le PL-9. Finalement ils ne furent débouté par la justice américaine qu’en 1961 soit quatorze ans après la fin du programme.
En son temps le McDonnell XHJH Whirlaway était le plus gros hélicoptère à avoir porté les marquages de l’US Navy. Bien que jamais accepté au service il était communément considéré comme une machine réussie et très aboutie.
En 2021 le seul prototype de cette machine était préservé au Paul E. Garber Facility, les réserves du National Air & Space Museum sises à Suitland dans l’état du Maryland. Il fut exposé dans les années 1970 et 1980 à l’US Naval Air Museum de Pensacola en Floride.
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