En 1950, Max Holste entreprit l’étude d’un avion à tout faire sous tous les climats, de conception simple et de fabrication aisée, dont l’issue donna naissance au MH.150. L’Armée de Terre manifesta son intérêt pour un appareil destiné à l’observation d’artillerie, et le constructeur adapta sa réalisation au cahier des charges exigé, en créant le MH.152, doté d’un moteur Salmson-Argus de 220 chevaux. Bien que sous-motorisé, l’engin était prometteur, et l’état-major de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre demanda avec insistance le développement d’un avion national de servitude multi-rôles , plus « musclé », plus « personnel » et donc bien distinct de la référence communément admise, le De Havilland Canada DHC-2 Beaver.
En fonction de ces divers critères, la firme mit au point un monomoteur entièrement métallique, à aile haute mâtée, à double dérive –disposition inhabituelle à l’époque sur ce type d’appareil – et train d’atterrissage classique fixe particulièrement robuste, qui permettait un pilotage à la fois précis à vitesse réduite et sans grande difficulté pour se poser, même sur une piste non aménagée ou pour un personnel peu qualifié. Il fut équipé d’un ancien moteur Pratt & Whitney R. 985 radial à refroidissement par air de 450 chevaux, conçu dans les années 1930, que la firme américaine remit en fabrication spécialement pour la circonstance. Désigné MH.1521 « Avion de brousse », le prototype vola pour la première fois le 17 novembre 1952 à Reims-St Léonard, aux mains du pilote Pierre Henry et de Max Holste, et acquit alors son véritable surnom de Broussard.
En avril 1953, l’état-major de l’Armée manifesta à nouveau son intérêt pour ce type de machine et envisagea une commande de 400 exemplaires qui pourraient satisfaire ses besoins, notamment en Indochine. La guerre y prit fin l’année suivante, mais le constructeur, sûr de la qualité de son avion, prit l’initiative d’en commencer une production en série de 20 appareils dont le succès immédiat lui valut un contrat militaire en décembre 1953.
La fiabilité, la maniabilité, la robustesse, le peu d’entretien nécessaire et la polyvalence du Broussard le destinèrent à une grande variété d’usages, tant civils (dans le domaine agricole ou le loisir et le sport) que militaires : liaison, avec 6 sièges de passagers ; poste de commandement volant, avec un équipement radio ; observation, avec appareils photos embarqués ; sanitaire, avec une ou deux civières ; mitrailleur, avec arme automatique MAC 52 ; lance-grenades, ou largage de parachutistes. Il fut par conséquent employé de manière intensive et avec toute satisfaction au cours de la guerre d’Algérie. Un prototype militaire muni de becs de bord d’attaque fut testé pour améliorer les qualités de décollage et atterrissage courts (MH.1522M), dont le premier vol eut lieu le 11 février 1958, mais il n’y eut pas de développement ultérieur.
La production du Max Holste MH.1521 Broussard cessa le 6 décembre 1961 avec un total de 378 exemplaires, dont 47 civils qui obtinrent un grand succès au service d’utilisateurs français ou étrangers. Les autres, tout aussi appréciés, furent employés par l’Armée de l’Air (de 1956 à 1987), l’ALAT (de 1957 à 1993), quelques uns par la Marine (de 1957 à 1970), et par la Direction Générale de l’Armement, dernier utilisateur d’état, à partir de 1968. Par ailleurs, une cinquantaine fit carrière dans les armées de divers pays, essentiellement africains.
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