Conçu en réponse à une spécification de l’US Army Air Corps publiée en 1938, la Glenn L. Martin Company proposa le bombardier d’attaque Model 167. Le prototype fut d’abord désigné XA-22 et fut le seul avion acquis par l’USAAC. Il prit l’air le 14 mars 1939, mais il ne fut pas sélectionné par l’US Army malgré ses bonnes performances. Sa fabrication en série fut toutefois décidée pour honorer une importante commande française destinée à équiper l’Armée de l’air. Retardées par l’embargo américain, les premières livraisons des 215 exemplaires destinés à la France n’intervinrent qu’en octobre 1939.
Le Martin 167 était un bimoteur à ailes basses. C’était un monoplan entièrement métallique, capable de voler à 447 km/h. Il était composé d’un équipage de 3 personnes. Le bombardier était assis dans le nez au-dessous du cockpit, et la défense était assurée une tourelle de mitrailleuses, ainsi que de quatre mitrailleuses placées dans les ailes et tirant vers l’avant. Comme les bombardiers de la Luftwaffe, le Maryland était relativement rapide et agréable à piloter, mais mal armé.
Pour la France, il fut employé pour des missions de bombardement et de reconnaissance. Il constitua, avec le Liore et Olivier LeO 451, le fort de l’aviation française à long rayon d’action au début du conflit. En France, il reçut les désignations 167F et 167A-3. Rapidement envoyés au front, les escadrons GB I/62 et I/63, , ne perdirent que 8 % de leur effectif sur plus de 350 sorties, malgré leurs missions dangereuses, Ce fut le plus faible pourcentage de perte de tous les bombardiers français. Ils bénéficiaient d’une vitesse suffisante et une excellente maniabilité pour un avion de ce type, pour avoir une chance d’éviter les chasseurs ennemis.
Sur les 215 exemplaires en commande, 75 appareils non livrés avant la capitulation française et quelques avions rescapés rejoignirent la Grande Bretagne. Tandis que la majorité des avions français restants servirent la Force aérienne de Vichy et affrontèrent les alliés à Gibraltar, en Afrique du Nord et en Syrie. Un appareil échappé atterri en Espagne et fut intégré à l’Armée de l’Air espagnole. Quelques exemplaires furent aussi transférés à l’Aéronautique Navale.
La RAF pris livraison de 75 avions « ex-français » et en commanda 75 supplémentaires. Ces appareils équipés de moteurs à compresseur à deux étages furent désignés Maryland Mk I. L’Angleterre passa commande d’un second lot de 150 Maryland Mk II supplémentaires. Ils ne se distinguaient que par le type de moteur légèrement modifié. Ils commencèrent tous à opérer à partir de septembre 1940, d’abord comme avions d’entraînement et avions de reconnaissance à long rayon d’action, puis comme bombardiers légers.
Ils servirent en Cyrénaïque, à Malte et dans d’autres régions du Moyen-Orient. Les Maryland basés à Malte servirent d’avions de reconnaissance. Les escadrilles anglaises et quatre escadrilles de la South African Air Force, qui participèrent à la libération de l’Ethiopie, étaient des bombardiers légers.
Cet avion fut également employé par la Fleet Air Arm, notamment dans les missions de reconnaissance qui précédèrent l’attaque de la flotte italienne à Tarente en novembre 1940 ou pour le repérage du cuirassé allemand « Bismarck » et du « Prinz Eugen », en mai 1941.
Revenu du côté des alliés en 1943, les appareils français d’Afrique du Nord ont été progressivement remplacés par des appareils plus modernes, notamment le Martin B-26 Marauder. Au total, la production du Martin Maryland s’élève à 496 exemplaires.
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