Peu d’avions de combat ont eu une histoire comparable à celle du General Dynamics F-16 Fighting Falcon. Véritable cheville ouvrière de l’US Air Force celui qui fut conçu au départ comme un chasseur léger disposant de capacités d’attaque au sol s’est peu à peu mué en véritable vedette des ventes à l’export avec plus de 25 pays utilisateurs depuis la seconde moitié des années 1970. Aujourd’hui son aventure technologique se poursuit sous la houlette du géant Lockheed-Martin au travers d’une versions profondément améliorée : le F-16E/F Desert Falcon.
Les origines de cet avion remontent à 1997 et la volonté par Heyl Ha’Avir de disposer d’un nouveau modèle de chasseur-bombardier de pénétration basé justement sur le biplace de transformation F-16D Fighting Falcon. L’état hébreu cherchait en fait à disposer d’un avion ayant à la fois la légendaire manœuvrabilité de l’avion de General Dynamics mais aussi une allonge plus importante et surtout une avionique nouvelle génération. L’état-major de Tel-Aviv chargea alors Lockheed-Martin, qui avait repris quelques années auparavant les actifs de la branche aéronautique de General Dynamics, de développer l’avion.
En 1999 un premier contrat fut passé pour cinquante exemplaires de l’avion alors connu sous la désignation de F-16D Block 52+. Par rapport aux versions similaires Block 52 ce nouvel avion se distinguait par ses réservoirs conformes (aussi connus sous l’initiale anglophone CFT) épousant parfaitement le fuselage du chasseur. En 2001 une seconde commande fut passée pour cinquante-deux avions supplémentaires. C’est à cette époque que l’avion fut rebaptisé F-16I. De son côté l’aviation israélienne lui octroya le patronyme de Sufa.
Les premiers Lockheed-Martin F-16I Sufa entrèrent en service deux ans plus tard, en 2003. Ils devinrent immédiatement les principaux chasseurs de pénétrations à basse et moyenne altitude de Heyl Ha’Avir. Avec son viseur de casque, son collimateur tête haute (ou HUD) de nouvelle génération, et son avionique conçue en collaboration locale avec Elbit le F-16I est véritablement une machine d’un nouveau type. Et ça les ingénieurs et dirigeants de Lockheed-Martin le comprennent très vite et décident d’en développer une version de série destiné à d’autres pays étrangers sous la désignation de F-16E/F.
Avec cette désignation l’avionneur inscrit son nouveau F-16 dans la même lignée que celle qui fit passer du McDonnell Douglas F/A-18 Hornet au Boeing F/A-18E/F Super Hornet. Cependant il restait à trouver un nom à l’avion. Un temps il fut envisagé de l’appeler Super Falcon mais finalement c’est le premier client du jet qui l’influença : les Émirats Arabes Unis. De ce fait le F-16E/F devint le Desert Falcon.
Au strict titre de la série F-16 le Desert Falcon porte la désignation de Block 60. Son avionique tourne autour d’un radar à antenne active AN/APG-80, d’un système de contre-mesures de nouvelle génération AN/ALQ-165, et d’un détecteur d’alerte radar AN/ALR-69. Par ailleurs l’avion emporte le système IFTS axé autour d’un FLIR et d’un système de ciblage laser installé dans le nez à la manière de l’optronique secteur frontal du Dassault Aviation Rafale. Par ailleurs il possède un ingénieux système d’évitement des collisions au sol, qui n’existait pas sur les versions antérieures. Pour le reste l’armement a lui aussi été revu, notamment au niveau des missiles air-air. Si l’AIM-120 AMRAAM demeure la principale arme anti-aviation il faut savoir que l’AIM-9 Sidewinder peut être remplacé par le missile nouvelle génération AIM-132 ASRAAM. Sa propulsion est assurée par un réacteur General Electric F110-GE-132 de 14740 kg de poussée avec post-combustion.
La force aérienne des Émirats Arabes Unis a commencé à recevoir les premiers de ses quatre-vingt-huit Lockheed-Martin F-16E/F Desert Falcon en 2004, et le dernier en 2010. Ces avions y assurent des missions aussi bien de défense aérienne, d’attaque au sol, ou encore de reconnaissance tactique au moyen d’une nacelle installée sous voilure. Si ces avions disposent de réservoirs types CFT ils ne sont pas forcément montés en permanence dans cette petite force aérienne.
Bien plus onéreux que les autres versions du légendaire chasseur monoréacteur américain le F-16E/F Desert Eagle demeure actuellement encore un avion qui se vend mal. D’autant qu’il doit désormais affronter la concurrence du F-35A Lightning II du même constructeur. Il est à noter qu’au des années 1990 General Dynamics a tenté de vendre une version dérivée de l’avion expérimental F-16XL en tant que F-16E/F mais sans résultat. Les deux séries n’ont bien entendu pas grand chose en commun.
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